Longtemps délaissées par les banques, les petites entreprises font désormais l'objet de toutes leurs attentions. Et une des priorités consiste à leur délivrer des services intégrés, destinés à simplifier le quotidien de leurs responsables financiers. Les approches varient cependant d'un établissement à l'autre, comme l'illustrent trois exemples récents.
Commençons d'emblée par la plus ambitieuse, que l'on doit à la branche états-unienne de TD Bank. Écartant tout état d'âme vis-à-vis de la relation client, sa cible est claire : la banque s'immerge dans les outils comptables de la PME, ceux-ci devenant de la sorte l'interface principale d'interaction. La mise en œuvre en est facilitée grâce à une collaboration avec un partenaire spécialisé, FISPAN, qui prend en charge les détails de l'adaptation aux différents produits du marché (QuickBooks, Sage, Xero…).
Une fois l'option activée (de manière très simple, aucune installation n'est requise, en particulier), le gestionnaire peut ainsi piloter les règlements, les encaissements, les réconciliations d'opérations et l'état de la trésorerie de sa société directement depuis son logiciel habituel, sans jamais avoir à ouvrir manuellement une quelconque connexion avec sa banque sur le web ou consulter les relevés qu'elle lui envoie.
Pour l'instant, il ne s'agit que d'un test, le déploiement généralisé étant envisagé pour l'été prochain. Espérons que des extensions fonctionnelles sont également prévues, à terme. En effet, il semblerait logique de compléter la palette des offres accessibles dans les mêmes conditions, depuis le socle comptable. Des capacités de financement ou d'épargne, notamment, constitueraient un prolongement naturel après les paiements.
Pour U.S. Bank, en revanche, la stratégie est inversée. Avec le même objectif de procurer à ses clients un point d'entrée unique pour l'ensemble de leurs besoins, elle choisit d'en devenir elle-même le fournisseur. Avec sa nouvelle solution Business Essentials, elle propose donc une plate-forme qui centralise à la fois la relation bancaire et les différents outils nécessaires à l'exercice d'une activité professionnelle (gestion de paye, des factures, d'inventaire, de planification, tableau de bord…), en libre service.
Je dois avouer que le principe me paraît légèrement présomptueux. Car, hormis, peut-être, pour les travailleurs indépendants et autres micro-structures, dont les exigences peuvent se satisfaire d'une réponse élémentaire, il est difficile d'imaginer que les services que concocte ou assemble U.S. Bank répondent parfaitement aux attentes variées et parfois sophistiquées d'entreprises elle-mêmes extrêmement diverses, tandis que des éditeurs spécialisés possèdent une expertise incomparable en la matière.
Il reste enfin le cas de la singapourienne DBS, qui, dans un registre proche, préfère focaliser son attention sur une niche plus étroite. En l'occurrence, elle a conclu un accord avec le trublion de la comptabilité en ligne Xero en vue de permettre à ses clients de partager avec elle, en quelques gestes, leurs livres de comptes, dans le but d'élaborer des offres de crédit hyper-personnalisées, précisément ajustées à leur situation et leurs contingences, mises à disposition dans leur espace de travail usuel.
Les démarches sont certes disparates mais toutes pointent dans une direction commune : la banque (pour les entreprises) isolée dans son coin ne survivra pas. Qu'il soit question de mieux connaître les clients afin de mieux les accompagner ou bien d'optimiser leur expérience au quotidien et les aider à se concentrer sur l'essentiel, les services financiers représentent une composante parmi d'autres de leur équipement standard et ils doivent impérativement s'articuler et s'assimiler avec les autres, en totale transparence.
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