La douzième édition de la semaine internationale de l'éducation financière, organisée sous l'égide de l'OCDE à partir de lundi prochain, nous procure cette année l'occasion de comparer deux approches opposées de cet enjeu si important : l'exhortation de France FinTech aux pouvoirs publics face à l'initiative proactive de Monabanq.
Si tout le monde s'accorde sur le constat de l'insuffisance criante de formation aux arcanes de l'argent parmi nos concitoyens (et il en est plus ou moins de même sur toute la planète), je ne peux que réitérer mon avis que l'école n'est pas le lieu adéquat pour y remédier, contrairement à ce que suggère la lettre ouverte de l'écosystème de la FinTech adressée au premier ministre et à la ministre de l'éducation nationale.
Je ne reviendrai pas sur tous les arguments qui justifient ma position, je me contenterai de deux des plus sérieux. D'abord, au vu de la baisse dramatique du niveau général dans les matières de base (arithmétique et lecture), les priorités de l'enseignement ne peuvent souffrir aucune diversion. Incidemment, que retiendra un élève d'un cours sur les taux d'intérêt quand il ne maîtrise pas les notions élémentaires de calcul ?
Par ailleurs, pourquoi surcharger les programmes des collèges et des lycées, alors qu'il existe des structures idéalement placées pour assumer le rôle pédagogique tant désiré ? Je pense bien sûr aux banques (et équivalentes), auprès desquelles les adolescents ouvrent un premier compte à partir de 12 ans, les adultes étant contraints d'en détenir un dès leur premier emploi (ou leur inscription à France Travail).
Voici justement l'exemple de Monabanq, qui offre désormais à ses clients, gratuitement, un cursus complet concocté par la jeune pousse spécialiste Spak en collaboration étroite avec les conseillers de l'établissement (pour une meilleure adéquation à la cible et aux conditions existantes). Aussi modeste soit la démarche, elle permet d'illustrer (presque) tous les avantages de son intégration par une institution financière.
D'emblée, le format adopté, autorisé par la liberté de création d'une entité indépendante, s'adapte au mieux aux habitudes des jeunes générations visées en priorité (car les plus défaillantes). La vingtaine de modules de micro-apprentissage proposées combinent vidéos, quiz ludiques, anecdotes…, le tout sur un ton léger et parfois décalé, destinés à facilement mémoriser les concepts présentés autour de thèmes économiques liés à l'actualité, de sujets génériques, de produits bancaires…
Plus important, les thématiques abordées prennent beaucoup plus de sens dans l'environnement de la banque, où leur réalité est à portée de clic, que dans un cadre scolaire où les rudiments inculqués restent désespérément théoriques. Et l'approche serait encore plus percutante si elle s'inscrivait dans le contexte des opérations exécutées par le client , pour un éclairage, un appui, voire du conseil, in situ.
Dans le domaine de l'éducation, il est toujours tentant de transférer les responsabilités vers l'état, mais, de toute évidence, l'école ne peut combler tous les besoins. Les apprentissages relevant de la vie pratique, en particulier, non seulement sont intrinsèquement hors de son champ de compétences naturel mais bénéficient de surcroît d'une efficacité démultipliée lorsqu'ils sont apportés au sein de leur périmètre natif.
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