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C'est pas mon idée !

jeudi 7 mars 2024

Apple ouvre ses données bancaires

Apple
Résolument engagée dans sa pénétration de l'univers de la finance, Apple dévoile avec la dernière mise à jour en date de son système d'exploitation pour iPhone une fonctionnalité périphérique répondant aux enjeux modernes d'ouverture des données, qu'elle aborde, comme toujours, dans un esprit de simplification radicale.

L'extension du FinanceKit, mise à la disposition des développeurs dans la version 17.4 d'iOS, uniquement sur le marché américain pour l'instant, propose à ceux-ci d'intégrer très facilement les informations (description, solde, opérations) en provenance des différentes solutions bancaires de la firme : carte de crédit (Apple Card), porte-monnaie de règlements entre proches (Apple Cash) et compte d'épargne (Savings). Seule manque à l'appel, bizarrement, l'option de paiement fractionné (Apple Pay Later).

La position très particulière d'Apple, simultanément fournisseuse de produits financiers et maîtresse de bout en bout de l'infrastructure technique dans laquelle ils sont implémentés, lui permet d'offrir une expérience incomparable aux entreprises désireuses d'exploiter cette nouvelle opportunité. En effet, elle se présente sous la forme d'une API classique, similaire à toutes celles qui autorisent les interactions des applications avec le téléphone et ses composants, matériels ou logiciels.

Sans contrainte, à la seule exception d'une demande préalable à l'utilisateur final de son accord explicite pour partager ses données (comme pour toutes les catégories sensibles, telles que l'identité, la localisation géographique…), il devient possible d'obtenir les caractéristiques des comptes, leur solde et l'historique des transactions enregistrées. Sans surprise, les premières mises en œuvres sont le fait de jeunes pousses spécialistes de la gestion de finances personnelles, à l'instar de YNAB.

Apple FinanceKit

En l'état, en. raison de sa couverture circonscrite aux services d'Apple, la nouvelle capacité n'aura évidemment qu'une valeur limitée, soit pour des cas d'usage extrêmement spécifiques – ciblant par exemple exclusivement la carte de la marque ou les mobinautes n'ayant aucune autre relation bancaire, ce qui peut aussi constituer une ambition indirecte pour la pomme – soit, pour des outils à vocation plus généraliste, en complément d'autres méthodes de connexion, de type « open banking ».

On peut cependant spéculer sur la manière dont la démarche serait déclinable dans un contexte étendu, par exemple dans la lignée de l'amorce d'intégration avec les interfaces ouvertes des banques entamée au Royaume-Uni. Serait-il envisageable de re-distribuer les données collectées de la sorte à travers une passerelle universelle ? À moins que ne soit imaginée une faculté pour les institutions financières de partager elles-mêmes les informations de leurs applications via ce genre de concentrateur ?

Le rôle d'agrégateur que prendrait ainsi Apple simplifierait certainement la vie des concepteurs de solutions nécessitant un accès aux comptes, quoique dans son seul écosystème, fermé. En revanche, les établissements détenteurs des informations convoitées exprimeraient certainement leurs réticences à une telle démocratisation… dont, en outre, il resterait encore à vérifier la conformité réglementaire.

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