Avec la France, le Royaume-Uni et le Canada, les États-Unis font partie du club des adeptes invétérés et apparemment incorrigibles du chèque. Grâce à une déclinaison électronique à l'intention des entreprises, facile et pratique à mettre en œuvre, Umpqua Bank espère convaincre ses plus gros utilisateurs de changer leurs habitudes.
Bien sûr, il existe une option désormais classique, en tous cas en Amérique du Nord, qui consiste à demander l'émission d'un chèque traditionnel, en papier, depuis l'espace de banque en ligne : il suffit de spécifier ses caractéristiques (montant et bénéficiaire) et l'établissement se charge d'imprimer le formulaire et de l'expédier à son destinataire. Mais, si elle simplifie considérablement la vie des payeurs, elle n'a malheureusement aucun impact sur les comportements et entretient au contraire le statu quo.
Avec le nouvel « eCheck », issu d'une collaboration avec le spécialiste Deluxe Payment Exchange, le fonctionnement est radicalement différent, puisqu'il est plutôt conçu dans le but de responsabiliser le récipiendaire. En effet, dans ce cas, c'est un courriel qu'envoie l'institution et non plus un support physique. Celui-ci propose alors au bénéficiaire, au choix, d'imprimer lui-même le chèque, pour un traitement standard, ou bien de demander le virement de la somme due sur son compte (qu'il précisera).
Entre les structures réticentes à gérer les coordonnées bancaires de milliers de contreparties (et leur maintenance) et celles qui rechignent à abandonner leurs usages ancestraux, il reste une vaste population à convaincre de basculer vers des moyens de paiement modernes. Tout l'intérêt de la démarche d'Umpqua Bank est de faire de ces derniers une solution attractive (notamment par le rappel des délais d'encaissement de chaque mode disponible lors de la sélection), sans imposer quoi que ce soit, sans introduire de complexité, dans un parcours (presque) conventionnel.
Véritable vestige du passé, avec plus de 20 siècles d'histoire, le chèque n'en finit pas de mourir et aucune des innombrables initiatives engagées afin de l'éradiquer n'a obtenu jusqu'à maintenant de résultat probant. La seule voie envisageable consiste donc probablement à encourager une transition sans friction, par conviction, et il ne devrait pas être si difficile, pour peu qu'on y mette un peu d'effort et d'imagination, comme Umpqua Bank, d'orienter les irréductibles vers des alternatives plus efficaces. Cependant, la démarche serait certainement plus convaincante si elle s'accompagnait d'incitations économiques… au lieu de la tarification assez lourde de l'« eCheck ».
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