L'annonce d'une nouvelle collaboration avec le réseau de courtage Cafpi me procure (enfin !) une occasion de m'attarder sur Virgil, une pépite française qui présente la double particularité, dans le paysage actuel de la FinTech, de s'adresser au grand public, plutôt que de se positionner en fournisseur de technologie, et d'avoir, à ma connaissance, développé un concept entièrement original.
Dans une conjoncture difficile depuis quelque temps pour les candidats à l'achat immobilier, la location-vente (ou « rent-to-own » chez les anglo-saxons) constitue la grande tendance du moment, qui propose de transformer une phase initiale de location, de plusieurs années, en une période d'accumulation d'une partie du montant nécessaire à l'acquisition proprement dite, par capitalisation des loyers versés. A contrario, Virgil a imaginé une approche qui permet de devenir propriétaire dès le premier jour.
Le principe de l'offre est étonnamment simple : lors de la transaction, la jeune pousse investit aux côtés de l'acheteur, pour un montant qui peut représenter jusqu'à 20% du montant total, avec un plafond de 100 000 euros. En contrepartie de ce qui peut de la sorte compléter un apport personnel insuffisant, elle prend une part du bien, en comptant évidemment réaliser une plus-value à l'occasion d'une future revente. En dehors de cette prise de participation, elle n'intervient pas dans la gestion du logement.
Pour toutes celles et tous ceux qui rêvent de s'installer, la promesse de Virgil est une véritable aubaine, qu'il s'agisse de leur donner le coup de pouce grâce auquel ils obtiendront un accord de prêt auprès de leur banque ou d'autoriser de plus grandes ambitions (une chambre supplémentaire, un quartier plus agréable…). Ils bénéficient en outre d'un accompagnement sérieux dans leur projet, ne serait-ce que sur le plan de la valeur réelle de la propriété visée… logique au vu de l'engagement pris en commun.
De l'autre côté du miroir, le modèle est mis à la disposition d'investisseurs institutionnels à la recherche de diversification de leurs portefeuilles et fréquemment attirés par la relative sécurité de l'immobilier. Il se trouve que, par rapport aux solutions traditionnelles de cette catégorie, Virgil a une botte secrète puisque sa contribution dans les opérations est immédiatement valorisée à 1,5 fois le prix payé (par exemple, une participation de 10% du montant global se traduit par la détention de 15% du bien).
En se projetant un peu, ce volet pourrait un jour faire l'objet d'une extension, en vue de créer un produit d'investissement à destination du grand public, pour peu qu'un marché secondaire soit mis en place afin de limiter l'impact du blocage des fonds mis en jeu (la startup réalise sa marge lors de la revente de sa part, qui intervient au plus tard au bout de 10 ans). L'ajout s'inscrirait naturellement dans le mouvement général vers l'introduction de l'immobilier parmi les actifs distribués aux particuliers.
En bientôt 5 ans d'existence, Virgil a accompagné quelques 10 000 clients pour un total de financement dépassant les 50 millions d'euros. Bien que respectables et prometteurs, ces chiffres reflètent aussi la complexité (bien connue) d'une approche « B2C » pour une entreprise émergente de la FinTech. Heureusement, son partenariat avec un des leaders du courtage devrait maintenant l'aider à populariser son dispositif, parfaitement adapté au conditions problématiques rencontrées aujourd'hui par les aspirants acquéreurs.
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