À la croisée de la prolifération des outils connectés et de l'inexorable montée des déficiences et malversations en tout genre, la cyber assurance est incontestablement une tendance importante. Avec sa nouvelle offre affinitaire, l'américaine Marsh ouvre (indirectement) la voie à son infiltration progressive dans notre vie quotidienne.
Dans le monde contemporain, il devient de plus en plus difficile (impossible ?) d'échapper indéfiniment aux attaques de hameçonnage, de rançongiciels et autres logiciels malveillants, sur son ordinateur personnel, sa tablette ou son téléphone. Ceux-ci étant devenus les supports des événements et informations critiques de l'existence, les conséquences du moindre incident s'avèrent rapidement désastreuses.
Pour cette raison, et en parallèle de leurs efforts semblables à l'intention des entreprises, les compagnies d'assurance développent des garanties dédiées destinées aux consommateurs. Malheureusement, comme toujours quand il s'agit de convaincre un individu de se protéger contre un risque hypothétique futur, dont, en outre, il ne distingue pas toujours l'impact potentiel, les taux d'adhésion spontanés restent faibles.
La meilleure solution consiste alors à intégrer la cyber couverture dans des produits existants. Quelques acteurs la propose ainsi, généralement en option, dans leurs contrats, tandis que Marsh distribue donc désormais aux entreprises une police, ajustable à l'exposition spécifique de la cible de clientèle visée, prête à accompagner et enrichir tout type de transaction, dans une pure logique de « finance enfouie ».
Selon les cas et les choix de la firme qui l'adopte, elle prend en charge une gamme exhaustive de risques personnels, depuis les infections par virus et tentatives d'extorsion jusqu'aux usurpations d'identité, en passant par les détournements et vols de comptes (par exemple sur des plates-formes de jeu), le harcèlement en ligne, les atteintes à la vie privée ou la réputation, les défauts de livraison (e-commerce)…
Avec un prix modique, annoncé à moins d'un dollar par mois par assuré, Marsh s'adresse principalement à des fournisseurs de services – associations sportives, organisations professionnelles (de médecins, notamment), employeurs cherchant à renforcer leurs avantages aux salariés,… – en soulignant autant la différenciation concurrentielle qu'ils peuvent en tirer que le surcroît de confiance suscité chez leurs usagers, qui peut même justifier de l'offrir gratuitement (au moins initialement).
Certaines de ces suggestions paraissent cependant trop artificielles pour être véritablement efficaces. A contrario, le lancement, aussi aux États-Unis, par HSB d'une cyber protection pour l'automobile montre une voie différente (ou complémentaire), consistant à ajouter une assurance spécialisée à chaque produit susceptible aux dangers d'internet, quelle qu'en soit la forme. Ne serait-ce d'ailleurs pas une pratique de bon sens au même titre que les garanties habituelles contre les pannes ?
Les hésitations et les expérimentations, entre autres sur les modèles de distribution, sont évidemment logiques pour une ligne émergente, dont il faut simultanément appréhender les mécanismes opérationnels et les perceptions par les clients (à la fois particuliers et entreprises). Face à l'ampleur actuelle des menaces et leur expansion constante, il y a toutefois maintenant urgence à optimiser les offres, dans toutes leurs dimensions.
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