Comme Bank of America avec son « Life Plan » (disponible depuis plus longtemps), J.P. Morgan découvre un an après le lancement de sa propre déclinaison de la planification financière « digitale » que non seulement une fraction notable de ses clients en sont extrêmement friands mais également qu'ils en retirent des bénéfices tangibles.
En dépit de ses limitations, en particulier sa focalisation exclusive sur l'épargne en vue de préparer des projets à moyen ou long terme (depuis un beau voyage jusqu'à la retraite, qui sont les thématiques favorites des utilisateurs), « Wealth Plan » affiche des résultats incontestablement flatteurs en 12 mois d'existence, avec ses quelques 10 millions d'adeptes (les clients qui ont eu recours à au moins une de ses fonctions par période de 90 jours) et, surtout, la création d'un million de plans personnalisés.
Par rapport aux pratiques habituelles dans la gestion de patrimoine, qui intègre depuis toujours la définition (avec un conseiller) d'un tel programme avant d'engager une stratégie financière, l'application touche déjà deux fois plus d'individus que tous les clients ayant profité de l'approche au cours de l'histoire de l'établissement. Et il ne s'agit pas d'un gadget superficiel puisqu'il est démontré que ceux qui se soumettent à l'exercice ont une probabilité significativement renforcée d'atteindre leurs objectifs.
Du point de vue de J.P. Morgan, l'outil, qui met de la sorte à la disposition de tout un chacun des capacités proches de celle de la banque privée, représente un formidable facteur de confiance et de développement : les encouragements à l'anticipation de projets futurs stimulent presque automatiquement l'acquisition de produits supplémentaires tandis que leur inscription dans un plan formel permet à la fois de rendre plus concrète la perception de leur finalité et de les associer à une réussite.
Naturellement, derrière la présentation positive de ce bilan préliminaire, la réalité doit être tempérée. Ainsi, le million d'instances signalé constitue une infime minorité (moins de 2%) de l'ensemble de la clientèle. Or il faut être réaliste, même s'il reste une marge de progression pour sa pénétration, la solution ne s'adressera jamais à tous les consommateurs, soit par inadéquation de besoin (il suffit de penser aux nombreux ménages qui vivent au jour le jour), soit par incompatibilité d'ordre psychologique (entre autres chez les récalcitrants incurables à toute suggestion de planification).
Il n'en reste pas moins que le domaine sur lequel est positionné « Wealth Plan » recèle un potentiel commercial fort lucratif qui justifie sans ambiguïté sa mise en œuvre. Mais l'étroitesse du marché concerné fournit aussi une puissante incitation à une extension à d'autres problématiques courantes parmi les populations, dont certaines – la maîtrise de l'endettement, par exemple – seront probablement moins rentables à l'échelle unitaire mais resteront néanmoins attractives par la dimension de leur audience cible.
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