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C'est pas mon idée !

samedi 29 mars 2025

Quatre mythes de la productivité selon Gartner

Gartner
Ces temps-ci, dans la plupart des entreprises, l'innovation n'est plus à l'ordre du jour et les perspectives de développement reposent donc en priorité sur l'optimisation de l'efficacité opérationnelle. On pourrait croire que la productivité des employés, qui en est un pilier, est désormais bien appréhendée. Mais Gartner n'en semble pas si convaincu.

Ses analystes observent ainsi – et dénoncent – quatre mythes dans le domaine, certains d'entre eux anciens (hélas persistants) et d'autres plus récents (en lien avec quelques tendances émergentes), tous largement répandus, qui entraînent des erreurs d'appréciation majeures et contrarient de la sorte les velléités d'amélioration.

Je ne m'étendrai pas sur le premier, qui porte sur l'implication même des départements des ressources humaines dans le pilotage de la productivité : leur position en retrait, en considérant qu'elle est du ressort des directions opérationnelles, néglige l'importance d'une approche stratégique du sujet, à l'échelle de l'organisation dans son ensemble, à commencer, a minima, par l'évaluation des opportunités d'action transverse.

Vient ensuite la croyance chez nombre de dirigeants en la supériorité de la présence sur site, par opposition aux aménagements relatifs au télétravail, consentis surtout depuis la crise sanitaire. Les études menées par Gartner réfutent cette hypothèse sans équivoque : une d'elles, en particulier, montre une répartition identique dans les deux catégories des collaborateurs les plus performants. Le partage d'une culture commune constitue le principal facteur de différenciation, pas la localisation des équipes.

Dans le registre de l'outillage, la sur-dépendance aux mesures et aux contrôles introduit un danger sournois. Les solutions techniques disponibles de nos jours laissent aisément croire que la productivité est parfaitement quantifiable et que les indicateurs dont elles accouchent suffisent à déterminer où se trouve le potentiel de progrès. En réalité, il n'en est rien et des gisements entiers risquent d'être ignorés par ces méthodes, qui, par exemple, sous-estiment, voire masquent, les activités non « digitales ».

Dernière coupable, enfin, de ce florilège, l'intelligence artificielle et l'illusion, soutenue par un marketing mensonger, qu'elle accroît automatiquement, comme par magie, la performance des travailleurs de la connaissance… alors que, selon l'évaluation de Gartner, ce n'est le cas que pour 1 sur 12 ! Sont en cause les manques de formation, les défauts de cohérence et d'efficacité dans les usages… auxquels j'ajouterai l'inadaptation fréquente des plates-formes mises en place aux ambitions qui leur sont assignées.

En résumé, les efforts des entreprises autour de la productivité de leurs effectifs s'exposent à de graves erreurs s'ils ne sont pas précédés par une analyse rationnelle et exhaustive des critères qui la conditionnent – le problème étant que leur sélection est souvent confiée à des personnes qui ne possèdent qu'une vision partielle – et par la mise en place de moyens d'action dont l'impact sur les faiblesses identifiées est avéré – et non en cédant à une mode ou aux promesses d'un fournisseur en vue.

Gartner for HR

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