À l'approche de la semaine de l'éducation financière, du 17 au 23 mars 2025, la jeune pousse spécialiste SPAK présente les résultats de son baromètre dédié, qui nous permet de prendre le pouls des français, à la fois sur l'état actuel de leurs connaissances et de leurs usages, ainsi que sur les attentes qu'ils expriment en la matière.
Un aspect particulièrement intéressant de cette étude est son parti-pris d'aborder un sujet éminemment subjectif par le biais de faits quantifiables. La proportion de victimes d'arnaques en fournit un excellent exemple : quand la moyenne est de 26% dans la population globale, elle grimpe à 35% chez les 18-24 ans et encore (un peu) plus chez ceux qui ne disposent pas d'une réserve de secours, dont on peut légitimement supposer qu'ils sont généralement les plus fragiles sur le plan économique.
Cette exposition différenciée aux dangers de la fraude tend à confirmer qu'il existe une corrélation avec le manque de connaissances et d'accompagnement, dont se plaint une majorité (59% de l'échantillon). Là aussi, les écarts entre catégories se font cruellement ressentir avec un bond à près de 4 sur 5 (78%) parmi les personnes aux revenus modestes, tandis que les femmes, avec un taux également supérieur à l'ensemble, représentent un autre segment contribuant à la validation des hypothèses.
Au risque de surprendre, quand on leur demande comment ils envisagent la lutte contre l'ignorance, les français se répartissent à peu près à égalité entre les tenants d'un apprentissage par soi-même – pourvu qu'ils disposent des outils nécessaires, je suppose – et, légèrement en retrait, ceux qui estiment que ce devrait être le rôle des institutions financières et/ou de l'école. Cette dernière est toutefois plébiscitée par les jeunes adultes, peut-être en partie par réflexe par rapport à leur historique récent.
Mais les pratiques du quotidien révèlent d'autres éléments extrêmement importants de l'équation. Alors que 45% des individus interrogés déclarent compter en priorité sur leur conseiller bancaire pour s'informer contre seulement un quart préférant consulter leur entourage, les jeunes se tournent beaucoup plus que leurs aînés vers les réseaux sociaux (31%), voire les influenceurs en ligne (13%), ces derniers étant justement la cible de la campagne élaborée pour cette semaine thématique de 2025.
Or, pour les adeptes de l'interaction avec un professionnel, le constat est sévère puisque trois répondants sur dix sont critiques sur leur expérience (45% chez les plus modestes), entre défaut d'explications de la part de son interlocuteur, conviction de ne pas être aidé dans ses choix et non anticipation des besoins et des risques. Ces accusations interpellent les stratégies focalisées sur la vente de produits au détriment du « coaching » des clients… jusque à les négliger quand ils se retrouvent en difficulté.
Outre l'absence d'implication pédagogique que reflète ce ressenti, un deuxième reproche mérite toutefois d'être adressé aux acteurs du secteur, en particulier dans leur relation vis-à-vis des générations « internet ». En effet, une fois admis que leurs clients privilégient les médias sociaux afin d'obtenir des réponses à leurs questions, c'est à eux de les y rejoindre et non d'insister pour qu'ils se rendent en agence ou même qu'ils recourent à leur app mobile, comme l'impliquent souvent leurs initiatives éducatives.
En synthèse, le déficit de littératie financière constitue un problème manifeste – fréquemment identifié en tant que tel par les principaux intéressés, qui en subissent les conséquences concrètes – dont les solutions ne sont prises en charge par (quasiment) personne, qu'il s'agisse de fournir le matériel indispensable aux volontaires de l'autonomie ou d'adapter l'accompagnement de proximité (qui, malheureusement, reste d'abord à créer dans la plupart des cas) aux habitudes des audiences visées.
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