Parce qu'il m'arrive régulièrement d'avoir l'impression de prêcher dans le désert, je me rassure quand je découvre que, finalement, d'autres personnes, parfois importantes, partagent mes vues. Tel est le cas aujourd'hui avec la position prise par le responsable de l'innovation de U.S. Bank, Don Relyea, sur l'apport des technologies émergentes.
La question essentielle est posée d'emblée, clairement : les nouveautés numériques qui se succèdent désormais à un rythme effréné – l'intelligence artificielle en est la meilleure représentante actuellement – arrivent fréquemment sous la forme de solutions qui cherchent un besoin à satisfaire. A contrario, d'autres naissent et se développent autour d'un travail en profondeur sur un vrai problème, parfaitement identifié. Bien évidemment, ce sont les secondes qui sont les vraies pépites et méritent l'attention.
Face à la vague permanente de sollicitations, directes ou non, qui frappe les décideurs, un réflexe absurde a commencé à s'imposer qui consiste à considérer que, afin d'être certain de rester à la page, il fallait impérativement adopter tous les outils apparaissant sur le marché… sans réfléchir sérieusement à leur utilité pour l'organisation. Don observe ainsi certains de ses concurrents déployer des modèles d'IA sur des applications existantes dans des conditions qui ne dégagent pas la moindre valeur.
Naturellement, surtout de la part d'un directeur de l'innovation dans un groupe bancaire, il ne s'agit pas de rejeter en bloc les bénéfices des innombrables technologies nouvelles qui s'offrent aux entreprises – comprenant également, outre l'IA, l'infonuagique et l'informatique quantique, par exemple. Le message consiste plutôt à restaurer un degré de raison dans la manière de les appréhender : l'objectif n'est jamais d'installer un produit pour lui-même mais d'améliorer grâce à lui la valeur délivrée aux clients.
La recommandation formulée dans cette perspective relève alors du bon sens. Elle suggère la mise en place d'un banc de test destiné exclusivement à évaluer les attentes des utilisateurs. Lorsqu'une solution originale semble intéressante, la banque doit se défier de ses a priori quant à son utilisation et embrasser une démarche expérimentale à travers laquelle elle va explorer et valider les modalités d'implémentation qui correspondent à ce que demandent les clients et à l'intérêt qu'ils y trouvent.
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