Depuis quelques mois, toutes les institutions financières se vantent publiquement de leur engagement en matière de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Mais, quand bien même elles expriment une volonté sincère, ont-elles pensé à impliquer leurs collaborateurs dans leurs démarches ? Pour BBVA, c'est une priorité.
Naturellement, il est toujours possible d'orienter la stratégie d'un grand groupe par des décrets venu d'en haut, qui aboutiront probablement à la création de produits et services « responsables ». Cependant, la transformation qu'il faut accomplir nécessite d'aller beaucoup plus loin, vers un changement global des pratiques de l'organisation, jusqu'à inscrire les enjeux environnementaux et sociaux dans son ADN. Pour ce faire, il existe une seule solution : emmener chaque employé dans cette nouvelle direction.
BBVA déploie donc un vaste dispositif, à plusieurs étages et progressif, destiné à faire évoluer sa culture en profondeur, en privilégiant initialement deux axes principaux, sur lesquels la banque est particulièrement en position d'apporter sa contribution : le climat et les exclusions. La vision qu'elle développe pour atteindre un objectif aussi ambitieux est assez radicale, puisqu'elle consiste à considérer que ces sujets représentent désormais une compétence clé pour son activité, dans laquelle elle investit en conséquence.
Pour commencer, un simple programme de sensibilisation et d'initiation, traitant de la lutte contre le réchauffement planétaire et de ses impacts (directs et indirects) sur la banque, a été proposé à l'ensemble des effectifs, à compter de septembre 2020. Neuf mois plus tard, la moitié des salariés du groupe l'ont suivi. Si ce premier pas peut paraître dérisoire, il reste indispensable, car le niveau d'information des populations reste extraordinairement hétérogène et le lien avec le métier exercé est rarement établi.
En avril de cette année, la deuxième phase a été enclenchée, sous l'égide d'une des 14 capacités essentielles du plan de remise à niveau (« reskilling ») des collaborateurs, baptisé « The Camp ». Il s'agit cette fois de modules avancés et adaptés aux différents domaines et rôles existant dans la banque : certains sont conçus pour les conseillers chargés de l'accompagnement des petites entreprises, d'autres s'adressent aux experts de l'investissement, etc. Ce cursus est aujourd'hui le plus demandé sur la plate-forme éducative de BBVA, fonctionnant exclusivement sur une base de volontariat.
Outre la quantité, la qualité des cours dispensés est également au rendez-vous. Des universités prestigieuses (Oxford, Cambridge, Yale…) ont participé à la mise au point d'une partie d'entre eux. Un des parcours les plus aboutis comprend, par exemple, des études de cas à mener en groupe et se conclut par la réalisation d'un projet concret. Par ailleurs, une formation de finance verte pour les commerciaux est sanctionnée par une certification officielle et 2 000 diplômes ont déjà été délivrés (sur 10 000 visés à terme).
La démarche de BBVA est parfaitement limpide : d'ici à la fin de l'année, tous les employés possèderont une connaissance basique des problématiques de responsabilité sociétale, de manière à aligner les forces vives sur la stratégie de l'entreprise. Ils bénéficieront ensuite de l'opportunité d'approfondir leur apprentissage et devenir de la sorte les porteurs d'une expertise considérée comme un différenciateur concurrentiel majeur et, surtout, incontournable dans les services financiers de demain.
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