La « digitalisation » du monde engendre une forte augmentation des besoins des entreprises en ingénieurs informatiques et les institutions financières, en particulier, font face à une pénurie qui les handicape. L'australienne CommBank fournit aujourd'hui une illustration des défis que le secteur doit relever, à travers une annonce à deux facettes.
Le volet le plus visible porte sur le recrutement, dans lequel l'urgence est palpable. La banque indique ainsi vouloir embaucher 50 personnes par mois, pour un total de 600 postes, au moins, à pourvoir à court terme. Toutes les disciplines sont concernées, depuis le développement logiciel jusqu'aux tests, en passant par les spécialistes des données, entre autres. À raison d'une moyenne de deux employés à intégrer chaque jour, il est facile de mesurer la difficulté de la tâche, au-delà de la seule recherche de profils.
Si les démarches de ce genre sont légion dans l'industrie, CommBank introduit simultanément une nouvelle brique dans sa stratégie, qui reflète aussi l'importance qu'elle accorde désormais à ses équipes informatiques. Elle instaure en effet un rôle d'« Ingénieur Distingué » (« Distinguished Engineer »), dont le premier des trois récipiendaires prévus vient d'être désigné. Derrière le titre honorifique, il ne faut pas se méprendre : il n'est pas question d'une simple manœuvre de séduction et de fidélisation.
Soigneusement sélectionnés, autant pour leurs compétences techniques que pour leur perception et leur vision, leur aptitude à piloter le changement et leur capacité de résolution des problèmes complexes, parmi les collaborateurs en place ou en provenance de l'extérieur de l'organisation, ces leaders sont appelés à contribuer activement à la planification stratégique de l'établissement, dans l'objectif de placer rapidement celle-ci au sommet de l'excellence, à l'échelle de la planète, pour son expérience client.
Brendan Hopper, premier de ces « Ingénieurs Distingués », présente sa mission comme celle d'un représentant de l'ensemble de la division technologique de la banque. D'un côté, elle consiste à porter ses convictions au sommet de la pyramide, afin de, par exemple, défendre l'allocation de ressources nécessaires et l'accélération des transformations à engager. De l'autre côté, il s'agit de prendre une sorte de position de référent vis-à-vis de ses collègues et embarquer tout le monde dans la même direction.
En arrière-plan, c'est la prise de conscience par CommBank que l'informatique n'est plus une composante de son activité mais EST maintenant son métier qui conduit à une telle évolution. Les instances dirigeantes manquant notoirement des expertises requises, il fait sens de rechercher parmi les professionnels ceux qui sont à même d'appréhender et concrétiser cette nouvelle réalité. En soutien de cette avant-garde, il restera toutefois encore à assembler l'armée d'élite chargée d'assurer la mise en œuvre… et, de ce côté, la concurrence, notamment des géants du web, est extrêmement rude.
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