Un constat trivial. Bien que les connaissances du grand public en matière de finances personnelles soient déficientes, personne n'a réellement envie de passer du temps et dépenser de l'argent dans le but d'apprendre ne serait-ce que les bases permettant de mieux affronter les défis du quotidien. Parthean promet de contourner ces réticences.
L'austérité des méthodes pédagogiques traditionnelles, à base de cours formels suivis de contrôles, même mâtinées de gadgets ludiques, ne constituent pas la seule raison de la désaffection. Pour la plupart des consommateurs, l'impulsion de départ n'est simplement pas là ou elle survient dans des conditions spécifiques, presque insaisissables. La meilleure opportunité d'intervention se trouve lors d'un acte impulsif, potentiellement culpabilisant, pas à l'occasion de la prise (passive) de résolutions du nouvel an.
Voilà donc fort logiquement le point d'entrée privilégié par la jeune pousse. Après avoir invité l'utilisateur à connecter ses comptes bancaires, la solution analyse en permanence sa situation et ses comportements de dépenses. Elle peut alors détecter les moments significatifs de fragilité ou de maladresse (par exemple le jour du mois où l'équilibre budgétaire est rompu), sur lesquels elle rebondit pour suggérer une séquence didactique contextuelle, qui prend de la sorte les traits d'une réponse à une difficulté concrète.
Afin de rendre l'exercice digeste, critère impératif pour le maintien de l'intérêt des « étudiants » dans la durée, l'articulation avec les circonstances identifiées est d'abord explicitée. Elle ancre ainsi dans la réalité du vécu les contenus proprement dits. Ceux-ci sont ensuite matérialisés par de courtes vidéos (entre 5 et 10 minutes) présentées par des experts des sujets traités, qui se concluent par un appel à action immédiate (l'ouverture d'un compte d'épargne, la création d'un plan de désendettement…).
Au-delà de la seule fidélité à l'application, l'exécution effective des recommandations formulées fournit un moyen simple d'évaluation des progrès accomplis, un indicateur toujours utile pour la motivation mais aussi pour rythmer l'enseignement. Dans certains cas, il suffira peut-être de repérer l'événement révélateur parmi les opérations capturées sur les comptes, dans d'autres, ce sont plutôt les impacts indirects – l'amélioration du score de crédit, l'évolution des frais de découvert… – qui seront mesurables.
Naturellement, l'approche retenue laisse entrevoir son avenir probable. Les conseils personnalisés se transformeront avantageusement (pour une efficacité maximale) en action à finaliser en un clic, chez un partenaire ad hoc, le cas échéant. Nous retrouvons ici, une fois de plus, l'ouverture vers le concept de plate-forme bancaire, plaque tournante de la relation de confiance avec le client (que le fondateur de la startup veut d'ailleurs renforcer en refusant le principe d'une rémunération par courtage).
Ma seule réserve (mineure) vis-à-vis de Parthean concerne la prééminence apparente accordée dans le cursus aux cryptomonnaies et autres NFT (dans un article de TechCrunch notamment), qui ne me paraissent pas constituer des sujets prioritaires, surtout quand on considère que le problème numéro 1 des ménages est de boucler les fins de mois. Pour le reste, elle orchestre une démarche pragmatique exemplaire d'accompagnement vers le bien-être financier. Parviendra-t-elle à séduire sa cible ?
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