Alors que l'hypothèse d'une transition massive vers un rythme de quatre jours de travail hebdomadaire continue à alimenter les débats, Atom Bank dévoile les premiers résultats de son initiative en la matière, pionnière dans le secteur bancaire et parmi les entreprises de sa taille, quelques six mois après son lancement : succès sur toute la ligne !
À l'origine de sa démarche, quasiment inédite à une telle échelle, émerge une intuition, dans le sillage des chamboulements sur les organisations provoqués par la crise sanitaire (qui ne se limitent pas aux options de télétravail déployées à cette occasion) : il faut impérativement imaginer des solutions qui favorisent un meilleur équilibre dans la vie des employés, qui améliorent de la sorte leur bien-être et qui, incidemment, participent à la réduction des impacts environnementaux des activités économiques.
En arrière-plan, Atom Bank voit dans ces inducteurs les clés d'un possible renforcement de l'efficacité globale de ses effectifs, assorti de quelques avantages complémentaires. Dans cette perspective, le principal raisonnement qu'elle tient consiste à établir une corrélation directe entre la sérénité des collaborateurs et leur productivité (dont, notamment, leur taux de présence). Par ailleurs, leur satisfaction vis-à-vis de leurs conditions de travail constituerait un puissant facteur de séduction et de rétention.
En résumé, la jeune pousse affirme que la totalité des objectifs visés ont été atteints. Les salariés se disent plus motivés – une immense majorité (92%) affirment se réjouir de se rendre à leur poste – et ils sont sensiblement plus investis dans leurs tâches (un indicateur affiche une progression de 13%). En parallèle, l'absentéisme a clairement diminué, de plus d'un quart, mais cette mesure est à relativiser puisqu'elle compare le mois de novembre 2021 à juin 2022, moins propice aux maladies saisonnières.
À l'opposé des craintes des sceptiques, la plupart des employés ont découvert qu'ils pouvaient exécuter en quatre jours ce qui leur en prenait cinq auparavant, la (petite) pression induite ayant permis dans nombre de cas de rationaliser les méthodes de travail et les processus, ainsi que de stimuler les collaborations, afin de clore les dossiers dans les temps. Conséquence, la performance est en hausse dans tous les départements. En outre, les tensions sur les ressources humaines s'apaisent et les candidats affluent.
Les bénéfices ne sont pas uniquement visibles en interne et le suivi du service client révèle aussi l'influence nettement positive du changement opéré, entre une note moyenne sur TrustPilot qui est passée de 4,54 avant la mise en place de la réforme à 4,82 en juin de cette année (un score exceptionnel, surtout pour une banque) et une réduction, cependant moins spectaculaire, du nombre de plaintes enregistrées.
Il faut probablement tempérer l'enthousiasme que peuvent susciter ces observations quelques mois seulement après l'entrée en vigueur de la politique des quatre jours, alors que l'effet de nouveauté joue à plein. Il ne serait guère surprenant que l'accoutumance des collaborateurs conduise à un tassement des gains. Toujours est-il que ceux qui prédisaient une catastrophe en sont pour leurs frais : le principe peut s'appliquer à une entreprise dans son ensemble, sans perturber son fonctionnement… au contraire.
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