On connait depuis quelque temps les crédits au taux d'intérêt indexé sur les critères de responsabilité sociale et environnementale (RSE) du projet financé. Standard Chartered expérimentera bientôt, à Singapour et Hong Kong, une déclinaison du même principe sur un compte de trésorerie pour les entreprises, dont la rémunération sera ajustable.
Sur la papier, l'idée est simple et élégante : afin d'inciter ses clients professionnels à prendre des engagements et les récompenser quand il les respectent, le taux d'intérêt contractuel appliqué à leur encours – ou les frais de gestion ponctionnés, les modalités de choix entre les deux options n'étant pas explicitées, tout comme le niveau de variation à espérer, qui conditionnera évidemment l'attractivité de la proposition – seront modulés en fonction de la performance mesurée de leur politique de RSE globale.
Naturellement, sa mise en œuvre s'avère un peu plus complexe. Non seulement faudra-t-il que la banque s'accorde avec son client sur les indicateurs pertinents pour son activité et la manière de les mesurer objectivement mais encore devront-ils également trouver un terrain d'entente sur les objectifs d'amélioration dans le temps, suffisamment ambitieux pour marquer un réel progrès mais néanmoins réalistes pour être motivants, puisque ce sont eux qui, in fine, détermineront l'avantage octroyé.
La démarche constitue ainsi un encouragement pour les organisations qui ne se sont pas encore impliquées à entamer une démarche de responsabilité. Outre l'espoir de réaliser quelques économies, elles peuvent en effet bénéficier d'une assistance à sa définition de la part de la banque, a minima sous la forme de l'échange qui permettra de fixer les critères et les ambitions. Voilà un moyen de déclencher une prise de conscience et mettre le pied à l'étrier pour ceux qui ne savent pas par où commencer.
En revanche, l'approche retenue, qui requiert une évaluation ad hoc pour chaque situation particulière, est difficile à généraliser à grande échelle et sera donc réservée aux plus grandes structures… qui sont vraisemblablement les plus susceptibles d'avoir déjà déployé une stratégie RSE. Le meilleur résultat que pourraient produire les programmes pilotes de Standard Chartered serait une esquisse de la façon dont le dispositif pourrait être adapté aux millions de PME bien moins sensibilisées et recelant une immense opportunité d'optimisation, notamment sur le plan environnemental.
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