Au fil des années, on a vu tour à tour des agences bancaires converties plus ou moins durablement en cafés ou salons de thé, en bureaux partagés, en espaces d'exposition, en points de livraison de colis… Désormais, d'abord à titre expérimental, la britannique Nationwide ouvre les portes des siennes à des consultations médicales.
En partenariat avec l'association spécialisée Dementia UK, dont il finance l'opération, l'établissement propose aux personnes, clientes ou pas, concernées par une maladie neuro-dégénérative – soit pour elles-mêmes, soit pour un proche – de prendre rendez-vous avec un praticien afin d'échanger sur la pathologie, dans une des 6 succursales où le pilote est lancé depuis ce mois de juillet. À terme, le dispositif serait étendu à 200 sites dans tout le Royaume-Uni, régulièrement visités par 30 professionnels dédiés.
L'objectif est d'apporter un soutien médical mais également légal et financier à quelques 100 000 victimes de cette affection dont la maladie d'Alzheimer est la plus connue, parmi le million que compte le pays, dans les trois prochaines années. Au cours de ces consultations de 45 minutes, entièrement gratuites, toutes les questions peuvent être posées, depuis les inquiétudes sur des symptômes de perte de mémoire jusqu'aux options de placement en centre de soin, en passant par le sujet des aidants familiaux.
Outre son inscription dans le programme caritatif de Nationwide, l'initiative comporte un certain lien avec son métier, non seulement en raison des impacts financiers de la maladie, pour le patient et son entourage, mais aussi à travers les troubles du comportement qu'elle induit, susceptibles de conséquences graves sur les comptes bancaires et entraînant généralement la prise de mesure de sauvegarde telles que la procuration (pour une simple surveillance des dépenses) ou la mise sous tutelle.
Pour une institution financière qui affirme sa résistance à la tentation de fermeture de ses agences à laquelle succombe toutes ses concurrentes, les récentes annonces (dont celle du début de l'année pour l'accueil des victimes de violences conjugales) montrent tout de même une recherche effrénée d'opportunités de capitaliser sur ses implantations physiques, dont la fréquentation est en baisse inexorable. Apparemment, sa stratégie consiste à transformer ses points de présence en lieux d'hébergement de l'action sociale locale. La démarche est louable… mais est-elle soutenable à long terme ?
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