Parce que nos comportements financiers sont fondamentalement dictés par notre relation émotionnelle à l'argent, l'américaine Ally a concocté un programme pédagogique qui se démarque des traditionnelles formations consacrées à l'apprentissage des principes de gestion d'un budget et à la découverte des produits bancaires.
Money Roots, dont le lancement s'accompagne de la plantation symbolique d'un « Money Tree » à New York, est ouvert gratuitement à tous, clients ou non de l'institution. Son objectif n'est donc pas d'enseigner comment vivre mieux avec son argent mais plutôt d'expliquer pourquoi chaque individu a une attitude spécifique vis-à-vis de son porte-monnaie, de manière à, ensuite, déterminer les ajustements possibles sur les habitudes ancrées dans l'inconscient afin d'améliorer son bien-être.
Le cursus comprend quatre parties complémentaires, chacune abordant une des dimensions de la psychologie des finances personnelles : les émotions impliquées, les racines qui donnent son nom au dispositif et retracent les origines des modes de décision aux premiers contacts avec l'argent, les valeurs et les objectifs intimes qu'elles contribuent à établir, l'amour ou les difficultés à traiter le sujet en couple. Dans tous les cas, au-delà de la description, quelques pistes d'action sont également évoquées.
La démarche d'Ally est exemplaire, non pas uniquement parce que la prise en compte des aspects émotionnels est importante pour la maîtrise du stress et des inquiétudes qu'engendrent les questions financières chez une large fraction de la population (à tout niveau de prospérité, soit dit en passant), mais surtout parce qu'elle est critique pour la mise en œuvre à bon escient, dans une approche personnalisée et, partant, plus efficace, des notions et autres outils de pilotage qui sont généralement les seuls mis à disposition par les institutions. Money Roots est ainsi un préalable indispensable.
En revanche, le format retenu est à la fois inadapté et incongru. Pour celle qui se proclame la « première banque entièrement digitale » du pays, le choix d'organiser des sessions de formation interactives, quoique virtuelles (en ligne), est particulièrement contre-productif. Avec quatre séries de sessions planifiées d'ici à la fin de l'année, chacune limitée à 50 participants, la portée de l'initiative est ridicule et laisse l'impression qu'elle n'est qu'un coup marketing. Certes, un échange direct avec un spécialiste est plus productif, mais il serait tout de même préférable de proposer des modules de sensibilisation accessibles par les millions de consommateurs concernés.
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