Pas à pas, la génération émergente de néo-banques à vocation environnementale progresse vers une approche extensive des enjeux. La britannique Zero (en référence à son ambition rêvée d'un monde à émissions nettes nulles) introduit ainsi quelques nouveautés qui faisaient jusqu'à maintenant cruellement défaut dans les offres.
De manière générale, les deux piliers de la banque verte, tels qu'on les retrouve par exemple chez Helios, en France, sont aujourd'hui, d'une part, la promesse d'utilisation des dépôts des clients pour le financement exclusif d'entreprises et de projets responsables et, d'autre part, un outil d'évaluation de l'impact environnemental des dépenses effectuées avec les instruments de paiement fournis. Naturellement, Zero les intègre aussi… en comblant les limitations et les faiblesses du second.
D'abord, la jeune pousse se veut extrêmement pragmatique : consciente que ses clients ne lui confieront pas immédiatement, ni avant un certain temps, la totalité de leur relation financière, elle prévoit une fonction d'agrégation (apparemment propulsée par Plaid) grâce à laquelle ses calculs d'émissions de gaz à effet de serre personnelles seront exhaustifs aussi pour ceux qui ne l'adopteront que pour un usage secondaire.
En pratique, elle propose même, au moins à ce stade, de commencer à profiter de sa solution sans avoir à approvisionner un nouveau compte. Dans ce cas, sa carte de paiement agit vraisemblablement comme une interface vers un des comptes existants préalablement connectés via l'application. Voilà un excellent moyen de laisser les consommateurs méfiants tester le concept avant de s'engager plus sérieusement.
Ensuite, et il s'agit d'un sujet qui me tient à cœur, la plate-forme ne se contente pas d'informer l'utilisateur des conséquences de ses achats. Sur la base d'une analyse des comportements que reflètent les transactions enregistrées, elle lui prodiguera des recommandations contextuelles (et faciles à mettre en œuvre, affirme-t-elle) afin de l'accompagner concrètement dans ses efforts de réduction de son empreinte carbone.
Dans un tout autre registre, et parce que les préoccupations environnementales sont fréquemment associées à des démarches communautaires ou, plus formellement, coopératives, tellement importantes pour infléchir l'avenir de la planète, Zero prévoit de distribuer gratuitement 20% de son capital à ses clients (sans évoquer, hélas, d'autres mécanismes collaboratifs, parmi lesquels la co-construction vient à l'esprit).
Pour l'instant, tout ceci n'est qu'une promesse. Les personnes intéressées, en priorité au sein de la cible visée des moins de 35 ans, sont invitées à s'inscrire sur une liste d'attente (et à partager leur trouvaille), le lancement officiel devant intervenir avant la fin de l'année. Sur le papier, Zero représente incontestablement une des approches de banque responsable les plus convaincantes qu'il m'ait été donné de rencontrer à ce jour. Il restera à voir si la réalisation est à la hauteur des espoirs qu'elle suscite.
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