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C'est pas mon idée !

samedi 27 septembre 2025

Barclays s'inquiète des risques naturels

Barclays
Quand les institutions financières se préoccupent de l'environnement, elles se concentrent généralement sur les émissions de gaz à effet de serre. Néanmoins, elles commencent maintenant à appréhender les impacts financiers des risques naturels, ce qui conduit Barclays à dévoiler et partager sa méthodologie d'analyse… en construction.

Avec son périmètre restreint à deux secteurs au sein de l'espace européen – minier, d'une part, et énergétique, d'autre part, sur un échantillon d'une trentaine d'entreprises d'un côté (pour 250 sites) et d'une quarantaine de l'autre (pour 9 000 installations) –, l'exercice menée par la banque britannique s'apparente plus à un pilote qu'à une étude finalisée. Ceci explique bien entendu pourquoi ses résultats sont publiés, en espérant que d'autres reprennent le flambeau en vue de l'enrichir, sinon le compléter.

À travers le prisme adopté, de l'identification des conséquences des risques évalués sur la performance des investissements, on pourrait craindre une perspective tronquée, écartant notamment toute mesure de la contribution des industries considérées – et, par extension de la chaîne de responsabilité, des établissements qui les financent – à la dégradation des écosystèmes. Heureusement, même si ce n'est pas le but visé, les différents angles d'exploration retenus, plutôt exhaustifs, peuvent couvrir cet aspect.

Ainsi, bien que les critères primaires pris en compte soient les sécheresses et les inondations, qui affectent directement les implantations, ils sont accompagnés d'une série de facteurs dits de transition. Outre l'altération de conditions opérationnelles, ceux-là reflètent aussi les changements sociétaux susceptibles de toucher les activités. Il s'agira par exemple des politiques de gestion de l'eau, particulièrement critiques, des réglementations sur la pollution ou de l'émergence de l'économie circulaire.

Barclays – Nature-Related Financial Risks

La première conclusion que retient Barclays n'est pas très encourageante. En effet, il s'avère que, pour une analyse précise, à l'échelle du site géographique, les données accessibles sont parcellaires, rarement cohérentes, ce qui limite la capacité à garantir des mesures exactes et donc des estimations d'impact fiables. Des métriques et des protocoles standardisés seront rapidement nécessaires pour améliorer la situation. Malgré tout, les informations disponibles produisent des ordres de grandeur utiles.

En effet, les auteurs soulignent que les scénarios envisagés, sur les deux secteurs de référence, révèlent des corrections significatives sur les rendements. D'autre part, ils admettent clairement que les enjeux relatifs à la nature et au climat sont étroitement liés et que, pour cette raison, il doivent être abordés en alignement les uns avec les autres. S'ensuit une recommandation à l'engagement et à la collaboration, dans l'industrie et au-delà, en vue de progresser sur le sujet. C'est tout ?

On aurait espéré que Barclays, forte de ses évaluations, commence à définir un plan d'action, en concertation avec les entreprises concernées, de manière à réduire les risques qu'elle a identifiés. Sa démarche laissée, de la sorte, inaboutie, en espérant qu'elle soit poursuivie par d'autres, s'avère finalement un peu consternante : des menaces, relativement bien circonscrites, pèsent sur ses bénéfices à moyen terme – sans parler de son image – et elle attend que d'autres prennent le relais ?

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