L'ouverture des institutions financières à des métiers sortant de leur périmètre naturel ne surprend plus énormément, en particulier dans le cadre d'offres aux professionnels et autres petites entreprises. La déclinaison du principe par LCL se distingue tout de même, en ciblant aussi les défis que rencontrent les entrepreneurs dans leur vie privée.
Dans leurs recherches de sources de revenus additionnelles, nombre de banques, dans le monde entier, ont mis en place des plates-formes – développées en propre ou à travers des partenariats – destinées à faciliter la gestion au quotidien des entreprises. L'inclusion de capacités extra-financières de pilotage de la comptabilité, de la facturation, des ressources humaines et de la paye, du marketing… tendent ainsi à devenir un standard dans les catalogues, suscitant une concurrence exacerbée.
Avec « Care Entrepreneurs », la filiale du Crédit Agricole se positionne résolument à l'écart de cette vogue, tout en s'inscrivant également dans le mouvement de diversification généralisé du secteur. D'emblée, son objectif exprime une vision originale : il n'est pas question ici de fournir aux clients des outils « administratifs » – dont il faut reconnaître qu'ils sont pléthoriques sur le marché – mais plutôt de leur proposer quelques solutions afin de soulager leurs problématiques spécifiques.
Entièrement construite à partir de collaborations avec des spécialistes, l'offre comprend à ce stade trois composantes. Si je passe sur la plus banale, consistant en un accès privilégié à des espaces de travail partagés adaptés à toutes sortes de besoins (y compris réunions, formations, conférences…), attachons-nous plus à celle consacrée à l'accélération technologique, proposant des programmes pédagogiques et des environnements sécurisés réservés au développement et au test de projets.
Mais le dispositif prend donc également en compte un volet plus personnel des difficultés auxquelles les dirigeants de petites structures sont confrontés. Un module de soutien est ainsi dédié aux parents de jeunes enfants, qui, alors qu'ils n'ont pas la souplesse souvent accordée aux salariés, leur permet de bénéficier de conditions avantageuses pour obtenir des places en crèche (avec Babilou), complété par des options d'accueil d'urgence ou de relais pendant les périodes de vacances scolaires.
La communication de LCL ne permet pas de comprendre si ces services sont intégrés, d'une manière ou d'une autre, dans les applications de la banque ou s'il s'agit uniquement d'accords superficiels, laissant à l'utilisateur le soin d'adresser sa demande à chaque partenaire. Dans un autre registre, il serait intéressant de savoir si la démarche a une vocation stratégique à accueillir d'autres fonctions ou si elle s'arrêtera là.
Comme toujours, je m'interroge sur la pertinence et, partant, l'attractivité pour les clients visés d'une offre non financière de la part de leur banque. De toute évidence, les réponses aux questions précédentes et les promotions tarifaires (ou la gratuité ?) des produits inclus constitueront des facteurs importants. Il n'en reste pas moins que l'axe retenu a le mérite de la différenciation et du positionnement sur un territoire où les entrepreneurs se trouvent probablement démunis et parfois désemparés.
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