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C'est pas mon idée !

mardi 30 septembre 2025

Singapour avance sur la sécurité quantique

MAS
La première urgence du secteur financier face à l'émergence promise de l'informatique quantique est de pallier les faiblesses des mécanismes de sécurité existants qu'elle expose. Mais la technologie offre également une opportunité, que l'autorité monétaire de Singapour (MAS) commence à explorer, de développer de meilleures protections.

L'exploitation de propriétés quantiques de la matière ou de la lumière laisse entrevoir une véritable révolution dans la manière d'envisager les traitements de l'information et la possibilité qu'elle esquisse de briser les algorithmes de chiffrement en vigueur aujourd'hui dans notre univers numérique est suffisamment effrayante pour que les entreprises les plus sensibles et les gouvernements cherchent à mettre en place des parades, usant de méthodes classiques, avant que le danger ne se concrétise.

Cependant, en parallèle, les applications de ces même facultés font rêver quelques visionnaires. Il y a ceux qui pensent à une démultiplication de la puissance de calcul au service, par exemple, de prévisions météorologiques ou d'évaluation des risques sur un portefeuille financier. Et puis il y a les spécialistes de la cryptographie qui imaginent de créer des solutions susceptibles de rendre les communications inviolables, éliminant de fait toutes les limitations des méthodes de protection exploitées actuellement.

Alors que, jusqu'à présent, ces projections futuristes restent largement cantonnées à des expérimentations dans des laboratoires de recherche, voilà justement ce que la MAS a voulu mettre en œuvre avec quatre banques locales (DBS, HSBC, OCBC et UOB), ainsi qu'un opérateur de télécommunication et une société experte du domaine, dans le but d'en comprendre le fonctionnement, d'en évaluer la faisabilité et la valeur, et, plus généralement, de préparer l'esquisse d'une stratégie de manière éclairée.

MAS – QKD PoC

Sans surprise, les résultats obtenus révèlent un certain nombre de difficultés restant à résorber avant de pouvoir penser à une quelconque industrialisation. Un obstacle majeur, en particulier, est dû à la portée relativement limitée des échanges considérés (quelques dizaines de kilomètres, en pratique) : pour des connexions à longue distance, il faudrait impérativement déployer des nœuds intermédiaires, dont l'intégrité devrait pouvoir être garantie. Autre défaut de jeunesse, l'hétérogénéité du marché qui devra laisser place à une standardisation autorisant l'interopérabilité.

Dans le contexte qui le concerne directement, le régulateur singapourien se montre tout de même volontariste. Il souligne notamment l'intérêt de technologies quantiques en vue de sécuriser les communications entre centres de production informatiques et autres implantations des institutions financières. Mais il devra encore convaincre les dirigeants des établissements placés sous sa tutelle d'adhérer à ses convictions, ce qui exigera de leur part un engagement important, en termes de budgets et de ressources.

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