À l'approche de la journée internationale des personnes handicapées, la semaine prochaine, la Macif présente une initiative d'inclusion numérique, élémentaire et pourtant essentielle, à destination des millions de français souffrant de surdité et autre déficit auditif majeur, développée en collaboration avec la jeune pousse spécialisée KEIA.
Le fait n'est pas toujours connu, et encore moins souvent pris en compte, mais les problèmes d'ouïe, notamment les plus sévères, s'accompagnent fréquemment (à 70% selon certaines sources) de difficultés de lecture. Une conséquence potentiellement déconcertante de ces contingences est que les sites web et applications mobiles exposant des contenus textuels, voire documentaires, dont on imagine a priori qu'ils ne représentent pas un obstacle pour ces populations, leur sont en réalité peu accessibles.
Un cas d'école pour la Macif est fourni par son espace consacré à la rédaction du constat amiable en cas d'accident automobile, qui couvre plusieurs pages d'explications détaillées. Il devient donc la première cible de déploiement de la nouvelle solution d'assistance : un clic sur l'icône « LSF » ouvre une mini-fenêtre dans laquelle un avatar animé narre les différentes étapes du processus en langue des signes (française), tout en maintenant la synchronisation avec la source d'origine et ses illustrations.
Historiquement, il était bien sûr possible pour toute entreprise de réaliser, avec un studio professionnel et des acteurs humains, des vidéos adaptées aux malentendants. Cependant, la technologie de traduction automatique de KEIA offre évidemment l'avantage d'être beaucoup plus facile (et moins coûteuse, probablement) à mettre en place, de permettre des mises à jour et ajustements quasiment en temps réel et, critère majeur, d'être applicable à des communications exceptionnelles ou personnalisées.
Forte de ces qualités, la mutuelle d'assurance prévoit donc non seulement de généraliser la présence de son avatar sur l'ensemble de ses propriétés « digitales », de manière à favoriser l'autonomie des visiteurs et des sociétaires handicapés, mais également de l'activer en priorité dans les circonstances d'urgence, où, naturellement, la bonne (et rapide) compréhension par tous les destinataires des messages transmis, même si leur teneur ne peut être anticipée (pour enregistrement), est la plus importante.
L'existence d'une option de traduction sur les services de la Macif constituera certainement un progrès notable pour des millions d'oubliés de l'accessibilité numérique. Toutefois, sa position relativement secondaire (en tous cas dans sa démonstration actuelle) suscite immédiatement une tentation d'extension : serait-il envisageable de proposer aux individus concernés une expérience utilisateur centrée sur l'avatar qui s'exprime en langue des signes, puisque celui-ci matérialise le cœur de l'interaction ?
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