Dans nos sociétés occidentales vieillissantes, les personnes les plus fragiles sont placées sous une tutelle plus ou moins contraignante mais des millions d'autres se trouvent à la merci d'innombrables imprudences, erreurs et autres abus visant principalement leur porte-monnaie. La jeune pousse américaine Carefull offre une solution à leurs aidants.
Ce sont les petites ou grandes défaillances de mémoire, qui conduisent à régler deux fois la même facture, les confusions engendrée par des outils en ligne peu conviviaux, les signatures arrachées par des démarcheurs trop insistants, les escroqueries organisées ou les résultats d'un chantage affectif par un membre de la famille sans scrupules… Les occasions de voir s'envoler l'argent d'un proche, souvent isolé et/ou âgé, qu'on essaie tant bien que mal d'assister dans sa vie quotidienne sont innombrables.
Afin de limiter ce risque, Carefull propose « simplement » un outil destiné à surveiller les comptes bancaires de l'individu à protéger. Rien de plus facile de nos jours, grâce aux vertus de la « finance ouverte » que de donner à son application un accès aux relevés de transactions (sans aucune possibilité d'exécuter des opérations). Une fois la configuration terminée, les algorithmes de la startup analysent en permanence les mouvements enregistrés et émettent une alerte dès qu'ils repèrent le moindre événement inhabituel.
Ainsi armé, avec l'accord formel de l'intéressé, l'ange gardien peut vérifier les détails de chaque incident signalé et, le cas échéant, prendre les mesures qui s'imposent : contacter le fournisseur incriminé et résoudre le litige, initier l'annulation d'un paiement indu ou la résiliation d'un abonnement inutile, engager une conversation avec le cousin qui se fait entretenir… Pour un maximum de tranquillité, il est également possible d'obtenir et de suivre au jour le jour une image globale de la situation de la personne chaperonnée.
Carefull ne limite pas sa portée à un seul intervenant. Sa plate-forme est conçue d'emblée pour permettre le partage des responsabilités, que ce soit dans une optique de contrôle (a minima dans le but d'éviter des litiges) ou, plus prosaïquement, dans une logique de répartition de la charge entre les bénévoles. Il est même possible d'accueillir des professionnels (par exemple un conseiller financier) au sein du cercle de confiance.
Un axe de développement de l'entreprise consiste d'ailleurs à s'adresser directement à une vaste gamme de possibles prescripteurs, susceptibles de recommander son application à leurs clients lorsqu'ils détectent leurs premiers signes de fragilité : soignants, banquiers, gestionnaires de patrimoine, notaires… Dans ce cas, les services de base sont enrichis de quelques compléments utiles, tels qu'une garantie contre le vol d'identité, la surveillance du score de crédit…, le tout constituant un facteur de fidélisation attractif.
Cette présentation de Carefull m'amène finalement à deux réflexions. D'une part, s'il est clair que la cible visée, comprenant notamment les seniors, est particulièrement sensible à la problématique traitée, les avantages exposés ont toute leur valeur pour l'ensemble de la population, qui tombe aisément dans les mêmes pièges. D'autre part, les banques ont évidemment toute légitimité à offrir ce genre de couverture à leur clientèle, toutes catégories confondues : en laisseront-elles donc l'opportunité à des acteurs tiers ?
Monsieur,
RépondreSupprimerBonjour,
Et toujours bravo pour votre travail et vos analyses.
Pour info - et je n'ai aucune action chez eux - (https://www.finense.eu/notre-histoire/).
Cela étant dit, entre la réglementation bancaire, le droit des mandats et/ou des procurations,celui protégenat les personnes vulnérables, le droit à la vie privée,on peut douter, à cet instant T de l'évolution sociétale, du succès à grande échelle de ce type d'outils.
Encore Bravo.
Cdt.
PR