Dans la lignée des inquiétudes croissantes suscitées par les plates-formes d'investissement en ligne, la FCA a réalisé une enquête révélatrice de l'inexpérience et de l'inconscience d'une majorité de jeunes britanniques, qui la conduit à déployer une importante campagne de sensibilisation, soutenue par un site à vocation pédagogique.
Le principal déclencheur des préoccupations des autorités est le constat d'une tendance des débutants à adopter des comportements risqués avec leurs économies alors que, manifestement, ils n'appréhendent pas toutes les implications de leurs choix. Afin d'objectiver ce ressenti et comprendre les mécanismes sous-jacents, la FCA a interrogé un millier de consommateurs, âgés de 18 à 40 ans, ayant déjà eu l'occasion de prendre des positions sur des instruments financiers parmi les plus aventureux.
Alors que l'investissement dans des supports extrêmement volatils tels que les cryptomonnaies ou les produits de change (de devises) a crû sensiblement depuis le début de la crise sanitaire, les répondants expliquent (à 58%) être fortement influencés dans leur sélection par le battage médiatique organisé, entre autres, sur les réseaux sociaux. Trois sur quatre sont en outre animés par un esprit de compétition avec leurs proches, jusqu'à assimiler (pour deux tiers de l'échantillon) la bourse aux jeux de hasard.
Leur immaturité et leur incohérence apparaissent plus clairement quand ils confient croire (à tort) que les instrument exotiques inclus dans leurs portefeuilles sont réglementés par la FCA ou quand ils déclarent préférer une certaine stabilité des rendements, impliquant une stratégie sur le long terme, tout en ne maintenant leurs positions que sur une durée limitée, dans une sorte de frénésie d'arbitrages : à peine plus d'un individu sur cinq envisage de conserver son dernier achat plus d'une année.
Sans être excessivement ambitieux, bien qu'il y engage 11 millions de livres sterling (sur 5 ans), le régulateur anglais cherche en priorité, à travers sa démarche éducative, à transmettre quelques principes fondamentaux, de manière à prévenir, autant que possible, les inconséquences les plus dramatiques et éviter les pires déconvenues. Avec le concours d'une récente médaillée olympique de BMX freestyle (discipline relativement dangereuse), Charlotte Worthington, il met ainsi en avant la perception du risque.
Son argumentaire s'appuie essentiellement sur les 5 questions à se poser impérativement avant de placer son argent sur un coup de tête (en relation avec la compréhension profonde de la proposition d'investissement, la couverture réglementaire du domaine considéré, les protections en cas de défaillance du fournisseur, l'acceptabilité des risques encourus, le besoin de conseil professionnel), autour desquelles le mini-site dédié développe une collection de contenus didactiques pour approfondissement.
Le principe de l'initiative de la FCA est, naturellement, tout à fait louable. Sa réalisation, en revanche, semble un peu pathétique. En effet, alors que sont précisément identifiés les facteurs majeurs d'impact sur les décisions des consommateurs, entre médias sociaux et perspective ludique, son recours à des formats traditionnels, à base de site web et d'articles (à lire !), est terriblement décalé et donne à douter de l'efficacité du dispositif. La communication « digitale » n'est décidément pas le fort des acteurs institutionnels…
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