La polonaise PKO ajoute son nom à la liste déjà longue des banques qui, dans le monde entier, s'aventurent sur le terrain extra-financier dans leur recherche de relais de croissance… Mais, en faisant désormais le choix d'une approche industrielle, elle franchit une nouvelle étape dans cette tendance décidément très en vogue actuellement.
Il est vrai qu'elle n'est pas tout à fait novice en la matière, puisque, depuis quelques temps, elle met à la disposition de ses 11 millions de clients, sur web et sur mobile, des capacités de recharge de forfait téléphonique, d'achat de titres de transport, de paiement de péage autoroutier, de prise de rendez-vous médicaux… utilisées 3,5 millions de fois par mois en moyenne. Perçue comme stratégique pour son développement, cette évolution vers le « beyond banking » passe donc maintenant à la vitesse supérieure.
Alors que, pour ses précédentes implémentations, la mise en œuvre se faisait au cas par cas et requérait classiquement une implication soutenue de la part des équipes informatiques des deux parties prenantes, PKO a dorénavant déployé un socle en libre-service (dans l'infonuagique), sur lequel ses futurs partenaires pourront intégrer leurs produits en quelques jours ou semaines, grâce à un jeu d'API ad hoc, tout en garantissant cohérence et homogénéité pour leur présentation au sein de ses logiciels.
Reposant sur un principe de place de marché en ligne, le dispositif comprend aussi, naturellement, des fonctions dédiées aux paiements, sous divers formats (unitaires ou récurrents, par exemple), et à la gestion de panier. Trois solutions supplémentaires l'ont étrenné en avant-première : un module de téléconsultation médicale, un utilitaire de cybersécurité et une assurance pour les écrans de smartphone, tous disponibles dès aujourd'hui dans les outils de banque à distance destinés aux clients particuliers.
PKO mentionne que le développement de son système a été confié à sa filiale de services Finat et plus spécifiquement sa division de « transformation infonuagique ». Ce détail me procure l'occasion de découvrir cette étonnante activité (pour une banque) de conseil et d'accompagnement des entreprises dans leurs projets « cloud », des études préalables à l'administration et au suivi opérationnels, en passant par la définition des processus, la configuration des moyens de pilotage, la migration des applications…
Bien que je reste sceptique quant à la pertinence de transformer les plates-formes bancaires en supermarchés généralistes, les chiffres affichés semblent me donner tort (ceci dit, aucun détail ne filtre sur le modèle économique). Toujours est-il que la démarche adoptée par PKO représente un important pas en avant dans le dilemme de la place de marché : la facilité d'intégration offerte aux partenaires (certaines startups éligibles pouvant même bénéficier d'un soutien) devrait les convaincre plus aisément de tenter d'exposer directement leur catalogue à plus d'un quart de la population polonaise.
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