Quand une petite banque communautaire de l'état de Washington, aux États-Unis, s'aventure dans les mondes virtuels, elle vise en priorité à offrir des services utiles à ses membres. Sa plate-forme, encore dans un état embryonnaire, propose donc une gamme relativement originale de ressources, dans un format 100% ludique, comme il se doit.
Au premier abord, l'initiative a de quoi surprendre de la part de la Coastal Community Bank, créée en 1997 et gérant environ 1 milliards de dollars d'actifs, alors que son modèle semble principalement focalisé sur des interactions directes, humaines et en face à face avec les entreprises et les individus qu'elle sert. Cependant, son ancrage local ne l'empêche pas de comprendre que les technologies modernes ont un rôle à jouer dans la relation et elle n'hésite pas à explorer les opportunités qu'elle juge prometteuses.
Parmi celles-ci, le Coastal World porte une vision ambitieuse. Il s'agit d'un univers en trois dimensions (sa possible mue vers un métavers sera une des pistes d'évolution envisagées ultérieurement) dans lequel tout un chacun, client ou non, est invité à créer son avatar puis, après avoir précisé sa préoccupation financière du moment – épargne, crédit, budgétisation… – et son engagement de prédilection – environnement, diversité, famille… –, se voit guider dans les multiples attractions d'un archipel paradisiaque.
À ce stade, et en attendant l'introduction future dans son dispositif (si tout se passe comme prévu, notamment en termes d'adoption) de programmes (distrayants) d'éducation financière, d'événements et de rencontres avec des experts de tous horizons, de puissants outils de pilotage du budget personnel…, les visiteurs profitent de quelques mini-jeux, de chasses au trésor…, pas nécessairement en rapport étroit avec les questions d'argent, au cours de leurs pérégrinations sur ses trois îles thématiques.
Le lien avec la banque n'est cependant pas oublié, même s'il prend une tournure non conventionnelle. Précisons au préalable que la Coastal Community Bank fait partie de ces établissements qui ont fait le choix de s'ouvrir à l'approche de « banque en services » (BaaS), via laquelle elle partage ses capacités (opérationnelles, techniques, réglementaires…) avec des jeunes pousses qui les intègrent au cœur de leurs produits. Mais, à la différence de beaucoup de ses consœurs, elle appréhende cette activité aussi dans le sens de la recherche de valeur potentielle pour ses propres clients.
Son objectif en la matière consistant ainsi à mettre les solutions de ses partenaires à la disposition de la plus large population possible, elle fait de celui-ci le premier axe de développement du Coastal World. Selon ses préférences, exprimées lors de son entrée dans le jeu, l'utilisateur va donc découvrir, toujours dans le même contexte ludique, les différents outils susceptibles de l'aider dans son quotidien ou dans ses projets, dans le respect de ses convictions, et obtenir un accompagnement pour leur mise en place.
Voilà une démarche captivante ! Alors que les acteurs tentés par la distribution de leurs services via des tiers n'y voient habituellement qu'un moyen d'élargir leur audience et leur portée, la petite institution pense d'abord aux bénéfices pour ses membres, voire les consommateurs en général. Puis, parfaitement consciente de la barrière que représente l'absence de notoriété des nouveaux entrants, elle leur offre un plateau sur lequel non seulement elles peuvent expliquer leur fonction mais où, en outre, leur solution sera mise en scène et exposée dans le contexte du besoin de chaque personne.
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