Apparemment, quelques experts du secteur se sont récemment lancés dans un débat sur la valeur réelle de l'assurance enfouie (ou invisible), c'est-à-dire le mode de commercialisation qui consiste à intégrer la couverture dans l'acte d'achat du produit concerné. Aux sceptiques, je dirai simplement : testez le parcours de souscription de Tesla.
L'argument principal de Ian Gutterman, vétéran et fondateur d'une jeune pousse du domaine, pour rejeter le concept est sa conviction que, dans la plupart des cas, le contrat proposé à l'occasion d'une emplette n'est pas véritablement adapté au besoin du client mais que le distributeur joue sur l'émotion du moment pour l'imposer. Il ajoute que, selon lui, il s'agit d'une méthode qu'aurait trouvée les compagnies pour résoudre leur incapacité à séduire avec leurs solutions, avec leurs propres processus de vente.
L'observation est certainement recevable dans bon nombre de circonstances, notamment sur les voyages, les appareils électroniques (téléphones en tête !), les locations de voitures… Cependant, elle n'a guère de rapport avec la manière dont l'assurance est offerte au consommateur. Les mêmes problèmes d'adéquation à la situation considérée émanent aussi souvent de la part de professionnels (agents et courtiers) ou de plates-formes en ligne (et leurs publicités) peu regardants sur leurs moyens de conquête.
A contrario, quand Ian affirme que la souscription serait aussi facile avec une approche traditionnelle, indépendante, que par l'intermédiaire d'un dispositif embarqué, il ne pense qu'à des cas (historiques) triviaux (notamment ceux que je citais précédemment) où, effectivement, le bénéfice de ce dernier n'est pas perceptible. Ce faisant, il oublie totalement tous ceux qui, beaucoup plus complexes à traiter, procurent de vrais avantages et justifient pleinement l'intégration, à un point parfois incroyable.
Il suffit de prendre l'exemple de Tesla pour comprendre. Lorsque vous commandez un véhicule sur le site de la marque, vous êtes encouragé, vers la fin du parcours, à consulter la gamme de polices dédiées concoctée par la jeune pousse belge Qover (avec son porteur de risque Helvetia). Là vous entrez dans une expérience inédite : une demi-douzaine de questions (usage, kilométrage moyen, code postal, date de naissance du conducteur…) et vous avez un devis. Formalités d'identité et, éventuellement, transmission du relevé d'assurance en cours, et vous être couvert.
Non seulement la démarche ne prend qu'une minute là où la concurrence requiert invariablement une litanie d'informations diverses et variées (et, dans mon cas précis, finit par m'informer que ma demande ne peut être satisfaite en ligne) mais, en outre, le prix est compétitif et la garantie est précisément ajustée selon les particularités des automobiles électriques. Il faut également noter que, à l'encontre des craintes de dilution de la notoriété systématiquement soulevées avec les modèles enfouis, l'enseigne de l'assureur reste toujours explicite à tout moment (elle constitue un facteur de confiance !).
Alors, oui, les vendeurs de mauvais conseil existent et seront toujours prêts à profiter des faiblesses de leurs clients, sur tous les produits disponibles. Mais quand les entreprises responsables et qui prennent soin du ressenti de leurs clients s'emparent de l'assurance embarquée, elles signalent clairement leur différence et laissent sur place les compagnies enferrées dans leurs pratiques historiques (qui clameront certainement que ce que Qover a mis en place est impossible ou hors des clous réglementaires).
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