Dans le monde entier, les banques, désireuses à la fois de diversifier leurs activités et de garder la main sur les parcours de leurs clients, sont de plus en plus nombreuses à s'infiltrer dans le marché de l'automobile. Afin de renforcer sa différence, U.S. Bank décline maintenant le modèle sur les véhicules récréatifs et… les bateaux.
Sans prendre la peine d'évoquer les résultats observés sur son initiative précédente, ce qui m'incite à penser qu'elle n'a pas déclenché un engouement massif, l'établissement américain reprend exactement la même recette, assise sur les mêmes raisonnements, pour le lancement, un peu tardif pour cette saison estivale, d'une nouvelle place de marché, où ses partenaires concessionnaires (et équipementiers) sont invités à exposer et commercialiser leurs caravanes, camping-cars et bateaux de plaisance.
Développée en collaboration avec Rollick, entreprise de technologie spécialiste du secteur, la solution s'appuie donc sur la double conviction que les consommateurs, de plus en plus accoutumés à effectuer leurs recherches et leurs achats en ligne, sont désormais prêts à y recourir pour toutes les catégories de produits, y compris les plus importants, et que la banque jouit d'un capital de confiance qui lui procure une légitimité incomparable pour devenir un intermédiaire de référence dans ces transactions.
Le discours s'adresse aussi directement aux vendeurs, pour lesquels l'accès à la plate-forme est entièrement gratuit, seuls ceux qui distribuent les solutions de crédit d'U.S. Bank étant éligibles, toutefois. Il s'accompagne naturellement de la promesse habituelle d'exposition immédiate à une audience étendue et rassurée par l'enseigne, qui, pour le coup, ne se limite pas aux seuls clients existants. Et la valeur pour la banque réside comme toujours dans son espoir de financer les acquisitions conclues via le site.
Si je persiste à exprimer des réserves sur les prémices de la démarche, en particulier vis-à-vis de sa perception par le grand public (comment ne pas être perturbé par l'idée d'une banque engagée dans la vente de bateaux ?), celle-ci bénéficie tout de même d'un effet d'originalité susceptible de lui profiter : si aucune offre équivalente ne s'est imposée à ce jour, la capacité à la promouvoir largement peut s'avérer payante, y compris lorsqu'il s'agira de séduire les fournisseurs, pour lesquels l'effort requis est modéré.
Toujours est-il qu'il devient difficile d'imaginer où s'arrêtera cette tendance des banques à déployer des places de marché dans toutes sortes de domaines, en comptant sur leur notoriété pour en faire un succès. Ce dernier semble pourtant fugace, les premières expériences en la matière n'ayant pas, jusqu'à présent, été si performantes qu'elles suscitent des communications triomphantes. Et même s'il est possible de générer un emballement initial, il faudrait encore travailler à assurer leur viabilité à long terme.
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