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C'est pas mon idée !

lundi 31 juillet 2023

AXA déploie son propre ChatGPT

AXA
Alors que de nombreuses institutions financières dans le monde – sinon toutes – se frottent avec extrême prudence à l'intelligence artificielle générative, AXA annonce d'ores et déjà son intention de déployer dans les prochains mois une déclinaison privée du désormais célèbre ChatGPT auprès de l'ensemble de ses 140 000 collaborateurs.

La nouvelle plate-forme, baptisée « AXA Secure GPT », s'appuie sur l'offre « Azure OpenAI » de Microsoft, le partenaire incontournable des grands groupes, qui capitalise rapidement sur son investissement dans l'ex-organisme de recherche à but non lucratif à l'origine du raz-de-marée médiatique autour de l'IA depuis l'automne dernier. Déployée dans une infrastructure infonuagique placée entièrement sous le contrôle de l'assureur, elle garantit de la sorte la sécurité et la confidentialité des données échangées, qui constitue le défi numéro un pour tout usage professionnel de la technologie.

Dans un premier temps et avant sa généralisation à l'ensemble des effectifs, l'outil est mis à la disposition d'un millier d'employés de la division informatique de l'entreprise, servant donc de cobayes. Comme le propose aussi son cousin destiné au grand public, ils pourront recourir à ses capacités afin de générer, traduire, corriger et résumer des textes mais également produire des images ou encore, plus particulièrement pour cette cohorte initiale d'utilisateurs, obtenir une assistance dans la rédaction de code logiciel.

AXA Secure GPT

AXA se vante d'avoir assemblé sa solution en trois mois… mais passe sous silence les efforts qui lui restent à accomplir – et le temps qui sera nécessaire – pour enseigner à ses salariés les bases d'un usage raisonné. En effet, les expérimentations menées jusqu'à maintenant ont démontré que l'exploitation de ces systèmes est loin d'être triviale, entre la subtilité dont il faut parfois faire preuve dans la formulation des sollicitations, qui donne naissance à un métier spécialisé (le « prompt engineer »), et l'indispensable discernement permettant de distinguer et écarter les hallucinations occasionnelles de l'IA.

D'un point de vue plus général, je suis en outre largement sceptique sur l'approche retenue (dans laquelle je perçois la patte de Microsoft) : mettre un outil entre les mains des collaborateurs et leur laisser le champ libre quant à ses applications possibles est rarement une recette de succès. Il semblerait au contraire impératif de définir les conditions et les modalités de mise en œuvre dans des fonctions ciblées, assorties de recommandations pratiques, afin d'accoutumer progressivement le personnel aux opportunités de l'intelligence artificielle et encourager son adoption « naturelle ».

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