Préfigurant ce qu'apporteront, d'ici quelques années, les plates-formes d'identité « digitale » telles que nous les concoctent les décideurs européens, BNP Paribas Cardif propose désormais aux bénéficiaires de ses contrats d'assurance emprunteur de simplifier leur parcours d'indemnisation via un accès direct à leur compte de sécurité sociale.
À l'ère numérique, le principe retenu est trivial et sa mise en œuvre est à peine plus complexe : quand le détenteur d'une police (pour un prêt immobilier ou à la consommation) subit un arrêt de travail éligible à une prise en charge, il a maintenant la possibilité d'autoriser, via le service national d'identification FranceConnect, l'accès direct aux informations des prestations versées par la CNAM (Caisse Nationale d'Assurance Maladie) et éviter ainsi de transmettre lui-même les justificatifs nécessaires.
Les avantages pour les assurés, mis en exergue, sont évidents : leurs démarches sont facilitées et ne prennent que quelques secondes, le traitement de leur dossier est accéléré (jusqu'à l'instantanéité ?) et les risques d'erreur sont éliminés. Plus discrètement, mais tout aussi important, le dispositif devrait également permettre de réduire la fraude, ou aider à sa détection, au fur et à mesure de sa généralisation et de celle de FranceConnect+, la déclinaison qualifiée, et donc mieux sécurisée, du système.
Naturellement, autant par souci de conformité réglementaire que de respect des préférences individuelles, le recours à l'interface avec son compte personnel reste entièrement sous le contrôle du déclarant. Dans un domaine toujours aussi sensible, l'expérience méritera d'être suivie attentivement afin de vérifier si le gain de commodité proposé est suffisant pour convaincre de l'adoption ou, au contraire, et au pire, si la perception d'une intrusion dans la vie privée ne conduit pas à un rejet massif.
Selon les résultats de cette première avancée, peut-être la compagnie pourrait-elle ensuite envisager de passer à la vitesse supérieure. En effet, il est aisé d'imaginer de s'affranchir totalement de la phase de déclaration de sinistre et de basculer vers une offre paramétrique, au moins sur une grande partie des événements déclencheurs : il « suffirait » pour ce faire d'instaurer une connexion avec la CPAM dès la souscription, grâce à laquelle leur identification et leur traitement s'opéreraient spontanément.
Quelles qu'en soient les évolutions futures, l'initiative de Cardif devrait servir de référence à toutes les institutions financières, et quelques autres entreprises, qui persistent, par habitude paresseuse, à exiger de leurs clients qu'ils leur fournissent des quantités toujours plus considérables d'informations et de documents… dont la plupart – sinon tous – pourraient être collectés à la source, non seulement pour améliorer leur expérience et, par conséquent, leur satisfaction mais aussi pour plus d'efficacité et de sécurité.
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