Prise en étau entre des exigences réglementaires qui se précisent et des statistiques peu reluisantes sur les effets délétères du paiement différé sur la santé financière des consommateurs, Klarna s'efforce depuis plusieurs mois de se donner une image de responsabilité. Nouvel épisode aujourd'hui avec une offre d'assistance au désendettement.
Au Royaume-Uni, le « devoir au consommateur » (« consumer duty »), qui impose à l'ensemble du secteur financier de toujours placer l'intérêt du client en tête des priorités, entre en vigueur à la fin de ce mois de juillet et requiert de sérieux ajustements sur les modes de fonctionnement de nombreux acteurs, institutionnels et trublions, jusqu'à présent focalisés surtout sur leurs performances. Et bien que le géant suédois ne soit pas le plus critiquable, il subit les effets de la mauvaise image de son métier.
Après sa déclinaison d'une option de sevrage pour les accros au BNPL et les restrictions imposées à tous ses utilisateurs ayant connu un retard de paiement (n'est-ce pas une évidence ?), la nouvelle initiative de Klarna destinée à réduire les risques de dérives budgétaires qu'occasionnent ses solutions consiste à mettre en avant au cœur de ces dernières le service d'accompagnement à la maîtrise de l'endettement du Money Adviser Network, mis en place et animé par l'organisme gouvernemental MoneyHelper.
Les personnes traversant une mauvaise passe ou, plus simplement, inquiètes de leur situation et en quête de réassurance peuvent contacter la plate-forme (qui, bien sûr, existe aussi sous forme autonome), en ligne ou par téléphone, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et être orientées directement vers une association partenaire agréée où, très rapidement, elles vont pouvoir échanger, gratuitement, avec un conseiller indépendant, de confiance, capable de répondre à leurs questions et les aider à résoudre leurs difficultés.
Comme toujours, la démarche semble pleine de bon sens et empreinte d'une conscience éthique louable… mais elle laisse tout de même une impression d'opération de communication à bon compte (même si le partenariat avec le réseau de MoneyHelper est probablement assorti d'une contribution pécuniaire), dont l'impact réel sur le bien-être financier des consommateurs sera limité, surtout qu'elle s'adresse en priorité à ceux qui sont déjà sur le chemin de la précarité, ce qui en fait de mauvais clients potentiels.
Je ne jetterai cependant pas (immédiatement) la pierre à Klarna, puisqu'elle évoque également ses expérimentations avec de nouvelles méthodes d'évaluation de la capacité d'emprunt des demandeurs de financement, à base d'interfaces de « banque ouverte ». Ses algorithmes prendront alors peut-être mieux en compte les facteurs actuellement oubliés ou négligés dans les décisions. Par ailleurs, elle se vante de taux de défaut inférieur de 30 à 40% à ceux des cartes de crédit, ce qui tend à valider sa sincérité.
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