Alors que les nouveaux entrants du crédit ont depuis longtemps adopté des méthodes d'accès « digitales » aux informations de leurs clients, les établissements traditionnels se mettent lentement à les imiter. Sofinco vient ainsi d'entamer une collaboration préliminaire avec la jeune pousse MiTrust afin de fluidifier ses parcours de souscription.
En 2023, les exigences réglementaires applicables aux opérations financières, qui viennent s'ajouter aux précautions naturelles des prêteurs, encombrent plus que jamais les relations entre les clients et leurs fournisseurs. Mais, en 2023, il n'est plus raisonnable de transmettre sous forme physique les multiples justificatifs requis avant de se voir accorder un financement, surtout quand la procédure est elle-même exécutée à distance, que ce soit sur le site web d'une banque ou à l'occasion d'un achat en ligne.
La réponse que propose MiTrust repose sur une connexion directe avec les principales sources de données officielles, telles que les services des impôts, les opérateurs de télécommunication, les distributeurs d'énergie, les institutions financières… Pour chaque élément à collecter, sa plate-forme invite l'utilisateur à autoriser son extraction depuis son espace personnel, puis lui présente précisément les informations et documents qui seront partagés avec l'entreprise demandeuse, afin de recueillir son consentement.
La première implémentation de Sofinco, active depuis ce mois de juillet dans une approche apparemment expérimentale, concerne exclusivement l'acquisition auprès de l'administration fiscale de l'avis d'imposition le plus récent, accompagné d'une confirmation minimale d'identité (comportant le nom et la date de naissance du contribuable). Le mécanisme est entièrement sécurisé et, en particulier, MiTrust ne conserve aucune des données transitant par son intermédiaire, à l'issue de l'échange.
Comme toujours dans ce genre d'initiative, l'objectif visé est non seulement de réduire les frictions de la sollicitation de prêt pour le consommateur, en accélérant ses démarches et en simplifiant les formalités administratives associées, mais également, du côté de l'organisme de crédit, d'en optimiser le traitement, notamment en lui garantissant l'origine, la qualité et l'authenticité des pièces qui lui sont soumises et, dans le meilleur des cas, en autorisant une automatisation de bout en bout de leur contrôle.
Au regard de tels enjeux et face à la pression concurrentielle de la FinTech (pas seulement celle du paiement fractionné, incidemment), la timidité des avancées de Sofinco a tout de même de quoi surprendre. La mise en œuvre sur une seule catégorie de justificatifs ne constituera pas un progrès sensible pour ses clients et ne peut donc être considérée que comme un galop d'essai. Cependant, dans cette hypothèse, il faudrait envisager d'accélérer la généralisation sous peine d'obsolescence à court terme.
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