Le modèle de banque en services permet à toutes sortes d'entités d'intégrer facilement et rapidement des fonctions financières dans leurs offres. En revanche, il leur est souvent reproché de ne pas être suffisamment flexibles pour s'adapter à des conditions spécifiques. Afin de répondre à l'objection, Helix by Q2 implémente un nouveau degré de personnalisation au sein de sa solution de cartes de débit.
Naturellement, l’émission et la gestion administrative des moyens de paiement embarquées, désormais largement répandues, fournissent déjà aux adeptes du principe tous les mécanismes de personnalisation dont ils peuvent rêver, ou peu s’en faut. C’est donc lors de l’exécution des transactions que l’éditeur de logiciels introduit la faculté supplémentaire de mettre en œuvre des règles différenciées, et autorise ainsi de multiples scénarios imposant jusqu’à présent un développement de bout en bout.
Un cas d’usage mis fortement en avant concerne la détection de fraude, particulièrement critique pour simultanément garantir une expérience sans frictions et protéger au mieux le porteur, dans un contexte de croissance exponentielle des malversations. Considérant que l’entreprise qui distribue ses cartes connaît ses clients et leurs pratiques mieux qu’elle, Helix lui laisse la liberté de définir ses propres blocages… ou ses autorisations forcées, en complément des contrôles génériques.
Dans un tout autre registre, le système pourrait également contribuer à l’implémentation de limites budgétaires, par exemple dans le cadre d’une carte pour des enfants ou des individus sous tutelle (avec filtrage des catégories de dépenses et/ou des commerçants, éventuellement assorti de plafonds) ou encore dans une perspective d’accompagnement du bien-être financier (avec émission d’alertes instantanées sur des opérations correspondant à un conseil ou, au contraire, sortant du champ recommandé).
D'un point de vue technique, le dispositif est finalement très simple puisqu'il repose sur l'invocation d'une fonction exposée par l'émetteur (sous forme d'API standardisée), en temps réel, durant la procédure de validation d'opération, dont elle peut donc changer le résultat (sauf dans des cas de rejet définitif, j'imagine). Toutes les informations potentiellement nécessaires en vue de prendre une décision éclairée sont partagées dans l'appel : marchand, localisation, montant, nature (en ligne ou en boutique)…
Derrière cette apparente banalité, se cache pourtant un piège immense, car les délais et la fiabilité de traitement sont critiques dans l'univers des paiements et l'insertion par Helix d'une étape sur laquelle elle laisse la main à ses partenaires constitue un risque majeur pour l'expérience utilisateur, à l'opposé de sa cible initiale. À tout le moins, l'option devra être réservée à des acteurs maîtrisant l'informatique et de sérieuses capacités de test devront être déployées afin d'éviter des catastrophes.
En dépit de ce danger, la démarche d'Helix représente probablement la prochaine tendance pour le concept de finance enfouie. En effet, hormis dans les situations où un produit minimal les satisfait, les clients de ce modèle vont, avec la maturité, exiger la possibilité d'exprimer leur avantage concurrentiel. Or celui-ci passe impérativement par une personnalisation sophistiquée, intégrée au cœur des plates-formes de services.
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