Malgré plusieurs initiatives ponctuelles intéressantes, je ne crois pas avoir rencontré à ce jour un exemple aussi extensif de responsabilité environnementale chez un assureur : en prenant en compte toutes les dimensions du sujet, le britannique « The Green Insurer », qui a officiellement ouvert ses portes au début du mois, mérite son nom.
Focalisée exclusivement sur l'automobile (pour l'instant ?), la jeune pousse reprend d'abord une idée qui a connu son heure de gloire il y a quelques années mais semble avoir été aujourd'hui plus ou moins abandonnée, dont l'objectif est d'encourager ses clients à adopter un comportement au volant moins consommateur d'énergie, réduisant donc les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs déplacements.
Il leur suffit pour ce faire de télécharger l'application dédiée, qui va évaluer en permanence leur mode de conduite – classiquement, les accélérations et freinages, la vitesse de prises de virage… mais aussi le respect des limitations de vitesse et l'usage du téléphone – afin de leur attribuer un score vert. Combiné avec le kilométrage annuel et les caractéristiques du véhicule, celui-ci permet d'estimer son empreinte carbone.
Chaque action positive (mesurable) pour la planète, qu'il s'agisse de réduire les distances parcourues ou de préférer une attitude plus sereine, donne lieu à l'attribution de récompenses (comptées en « feuilles » au lieu de simples points) avec lesquelles, le bénéficiaire acquiert des cartes cadeaux auprès d'une sélection de commerces partenaires, soigneusement choisis pour leur propre engagement pour la planète.
Naturellement, ce seul dispositif est déjà triplement vertueux. Au-delà de leur objectif primaire, les incitations à réduire l'impact environnemental de la voiture vont également contribuer à limiter les risques et la gravité des sinistres, autorisant une meilleure maîtrise du coût de l'assurance, et abaisser les dépenses de l'automobiliste, en carburant et en entretien, ce qui lui donne une raison supplémentaire de les entendre.
Pourtant The Green Insurer n'en reste pas là. Ses contrats intègrent systématiquement une compensation des émissions d'équivalents CO2 de chaque véhicule couvert, telles qu'elles sont mesurées, aussi précisément que possible, par son application. Et l'entreprise fait preuve d'une transparence rare sur les projets retenus dans ce but, qui, en outre, comprennent tous un volet sociétal complémentaire. Incidemment, elle met en œuvre le même mécanisme pour l'empreinte de ses opérations.
C'est justement une particularité appréciable de son modèle de ne pas se contenter de demander des efforts à ses clients mais de viser aussi l'excellence dans son fonctionnement interne. Entre le choix d'une implantation sans bureaux (les employés travaillent à domicile) et les réparations de dommage avec des pièces de réemploi (au maximum), en passant par l'utilisation d'équipements d'occasion et la signature par chaque collaborateur d'une charte verte, la startup veut montrer l'exemple.
Sachant que l'automobile est une des principales sources de dégradation de l'environnement et que les assureurs sont, juste derrière les constructeurs, en première ligne parmi les interlocuteurs privilégiés des conducteurs, il est largement temps qu'ils se positionnent sur l'accompagnement d'une évolution qui a beaucoup trop tardé. En la matière, The Green Insurer ouvre la voie et je suis absolument convaincu que celle-ci deviendra également un facteur de performance à court terme.
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