Au premier jour de 2023, je vous proposais dans ces colonnes les trois tendances innovantes que je jugeais cruciales pour l'année qui s'ouvrait. Douze mois se sont (presque) écoulés, il est donc temps d'établir un bilan. En résumé : je crois toujours à ces grandes orientations… mais leur mise en œuvre devra encore attendre.
Bien qu'il se conjugue aussi avec mon optimisme permanent (si ! si !), voilà donc un autre signe irréfutable de l'attentisme qui règne actuellement dans l'industrie. Alors que je pensais observer les prémices d'un réveil autour du bien-être financier, de la prise en compte des défis environnementaux et des services enfouis, dont j'imaginais qu'ils prendraient tous leur essor rapidement, il faut sérieusement déchanter puisque les initiatives en la matière sont restées très ponctuelles et/ou expérimentales.
Le premier sujet, sur lequel je portais des espoirs particuliers, notamment en raison des opportunités créées par la conjoncture – par exemple la mise en place de programmes d'accompagnement personnalisé afin de surmonter la crise du pouvoir d'achat –, n'a absolument pas progressé, ni chez les acteurs institutionnels ni chez les entrepreneurs (en dehors d'une poignée de convaincus qui peinent à avancer) et j'entends toujours aussi souvent la question : mais qu'est-ce donc que le bien-être financier ?
La situation est à peine meilleure pour la responsabilité sociale et environnementale. La seule différence est un niveau élevé de communication qui tente de faire croire à un véritable engagement… tandis que la réalité sous-jacente reste désespérément creuse. Pire, les initiatives ciblant généralement les clients, que leurs fournisseurs veulent inciter à réduire leur empreinte carbone, deviennent de moins en moins efficaces, au fur et à mesure de l'émergence d'autres priorités dans leur quotidien, telles que l'inflation.
Enfin, le dernier thème de ma liste a subi moins de désillusions, mais surtout parce que je pressentais que la finance enfouie resterait à un stade embryonnaire. Loin d'être perçue comme un nouveau mode de distribution, elle reste en effet abordée comme une possibilité pour les institutions de prendre pied sur des territoires adjacents à leurs métiers. Quelques projets ont ainsi éclos dans la mobilité et l'immobilier, hélas sans que les promesses d'expérience client sans frictions ne soient vraiment tenues.
Heureusement, ces tendances, qui devraient façonner l'avenir du secteur, n'ont pas totalement disparu et, pour chacune d'elles, il se trouve encore, ici et là, des visionnaires capables de maintenir le cap. La prise de conscience des enjeux et du potentiel qu'elles représentent, face à une demande en cours de maturation, est aujourd'hui loin d'être universelle… mais elle finira bien par s'imposer un jour !
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