Free cookie consent management tool by TermsFeed
C'est pas mon idée !

jeudi 10 juillet 2014

S-Money prend la place de Moneo

Izly
Belle opération pour S-Money ! Le porte-monnaie virtuel du groupe BPCE, s'apprête en effet à prendre la place, sur les campus universitaires de France et de Navarre, de Moneo – l'ancêtre des moyens de paiement électroniques, né au siècle dernier (en 1999, exactement), qui n'a jamais connu le succès et n'en finit plus de mourir.

Aux termes d'un accord avec le CNOUS (Centre National des Œuvres Universitaires et Scolaires) et les CROUS (ses déclinaisons régionales), le groupe bancaire déploiera progressivement Izly (entre 2015 et 2016), sa nouvelle solution monétique que 2,3 millions d'étudiants (et personnels ayant-droit) pourront utiliser pour régler leurs dépenses dans les plus de 600 restaurants et cafétérias universitaires, les distributeurs automatiques, les laveries automatiques et autres services qui sont mis à leur disposition (photocopieurs…).

Conçu sur la base de la technologie S-Money, Izly en reprend les fonctions principales. Le rechargement du compte pré-payé associé pourra ainsi être assuré sur web ou sur mobile, en quelques clics, par carte bancaire ou par prélèvement. Dans la lignée des choix stratégiques de l'établissement, sont également prévus les transferts SEPAMail et l'intégration de la technologie de V.me de Visa, qui semble malgré tout faire double emploi dans ce contexte.

Outre le paiement des services, la solution prendra en charge la gestion de cagnottes, les échanges d'argent entre étudiants et offrira diverses options complémentaires : géolocalisation des restaurants et points de vente sur les campus, accès à des coupons de réduction et autres programmes de fidélité… Une particularité notable dans cette déclinaison du porte-monnaie mobile de BPCE, Izly est matérialisé non seulement par une application pour smartphone mais aussi par une carte à puce, faisant office de moyen de paiement et de carte d'étudiant.

Izly

Toujours en expérimentation dans quelques villes 2 ans après ses premiers balbutiements (existerait-il donc une malédiction du paiement sur mobile ?), S-Money devrait bénéficier d'un véritable électrochoc de conquête avec son arrivée dans les poches d'une importante population, jeune, (presque) automatiquement appétente à une innovation de ce genre. Car Izly et S-Money peuvent être considérés comme une seule et même solution, puisqu'ils seront directement « interopérables », c'est-à-dire que les utilisateurs du premier pourront régler leurs achats chez les commerçants adeptes du second.

Plus largement, ce lancement va aussi être un test intéressant pour l'idée même de porte-monnaie mobile. Les étudiants équipés à la fois d'une carte et d'une application sur leur smartphone, offrant des fonctions identiques, choisiront-ils plus l'une que l'autre ? L'avenir du concept se jouera peut-être là, car si sa cible privilégiée n'y adhère pas (et, de préférence, assez rapidement), il ne restera qu'à revenir sur la planche à dessin et envisager une approche totalement différente, qui n'existe pas encore…

mercredi 9 juillet 2014

Google prêt à prendre pied dans l'assurance ?

Google
L'imminence du lancement par Google d'une banque – sous une forme ou une autre – est un sujet de prospective récurrent. Un article de TechCrunch transposait récemment la question au secteur de l'assurance. Or, dans ce cas, la réalité est que le géant du web y est déjà présent et que sa position va inexorablement s'affermir.

Commençons cette analyse par un état des lieux. Grâce à sa domination écrasante dans la recherche sur le web, à l'échelle mondiale, et avec sa seule activité de publicité par mots-clés (AdWord), Google générait (en 2011) 4 milliards de dollars de revenus annuels dans les services financiers. Parmi ceux-ci, figure l'assurance automobile, qui représente son secteur le plus rémunérateur, toutes catégories confondues. A elles seules, 3 compagnies américaines (State Farm, Progressive et Geico) dépensaient 110 millions.

Dans le même registre mais sous un modèle beaucoup plus ciblé, Google opère également – au Royaume-Uni uniquement, puisqu'il est actuellement suspendu en France – un service de comparaison de prix d'assurances (automobile et voyage), intégré via l'acquisition en 2011 du spécialiste BeatThatQuote. Là encore, et bien qu'aucune estimation de chiffre d'affaire ne soit communiquée, l'entreprise est rémunérée par les compagnies dont les offres sont présentées.

Et ce marché n'en est qu'à ses balbutiements ! En effet, si, aujourd'hui, la souscription en ligne reste relativement marginale, elle ne fera que progresser au fil des ans et le web (avec le mobile) deviendra certainement, à terme, le premier canal de vente de l'assurance, surtout pour des produits relativement standards. Dans cette hypothèse, Google disposera alors de la plus grande vitrine du monde, lui garantissant une toute-puissance incontestable dans la distribution.

Comparateur d'assurances automobiles Google

Prenons maintenant un peu recul et changeons de perspective… Il faut, par exemple, s'intéresser aux données. Après tout, il s'agit de la spécialité de Google, tout autant que des assureurs. Mais contrairement à ces derniers, le californien dispose de sources diversifiées et presque inépuisables : pensez ainsi aux informations collectées par les téléphones fonctionnant avec Android, qui servent déjà à optimiser les calculs d'itinéraires et à contextualiser les services proposés par Google Now.

Si les constructeurs se laissent séduire (ce qui semble bien engagé, avec l'initiative Open Automotive Alliance), le système Android équipera bientôt aussi les voitures et fournira encore plus de données. Il en sera de même à la maison, grâce au rachat de Nest : les thermostats intelligents de cette dernière ne sont qu'une première étape vers l'habitation connectée, comme le montre son absorption récente d'une autre startup, DropCam, qui commercialise des caméras de surveillance domestique.

Les compagnies d'assurance peuvent espérer avoir un jour accès à ses informations, mais alors, à quel prix ? A moins que Google ne réalise que ses capacités d'analyse de données lui donne un avantage concurrentiel et n'entre directement dans l'arène. Enfin, il ne faut pas oublier l'impact que peuvent avoir certaines de ses innovations : si la question de l'assurance des voitures autonomes (Google Car en tête) laisse les acteurs traditionnels perplexes, le géant du web est prêt à prendre leur relève !

De manière plus ou moins directe, Google a des arguments similaires à faire valoir dans bien d'autres domaines que l'automobile et l'habitation, notamment la santé, la vie… Pendant ce temps, les assureurs historiques sont empêtrés dans des efforts de modernisation de leurs systèmes informatiques existants et une course au respect de nouvelles exigences réglementaires. Ils risquent fort de ne pas voir arriver la révolution qui prend germe actuellement…

mardi 8 juillet 2014

Pourquoi ouvrir une application mobile ?

Applications mobiles
En réalité, ce n'est déjà même plus une question, quand Julie Ask (Forrester Research) fait simplement le constat de ses propres usages : elle n'ouvre presque jamais ses applications préférées sur son téléphone. Pourquoi ? Parce qu'elles sont toujours prêtes à l'instant où elle en a besoin. Ce sont ses « moments mobiles ».

Bien sûr, il s'agit encore de science-fiction avec la majorité des logiciels disponibles aujourd'hui. Mais quelques exemples sont bien réels : le paiement avec la carte prépayée de Starbucks (par l'intermédiaire du Passbook de l'iPhone), une alerte au passage à proximité d'un lieu prédéterminé (geofencing), les dernières actualités importantes (selon des préférences prédéfinies) sous forme de notification, tout comme la confirmation de l'heure d'embarquement d'un vol ou l'annonce de son retard…

Et les possibilités ne vont que s'étendre. Il suffit, pour s'en convaincre, de s'attarder sur la récente présentation du smartphone « Fire » d'Amazon et de sa technologie Firefly. Grâce à celle-ci, l'utilisateur pointe la caméra de son appareil vers un objet, une image, un code à barres… ou encore il lui fait « écouter » un son, une musique… Dès que l'élément d'intérêt est reconnu, une action est automatiquement déclenchée, par exemple un achat sur le site d'Amazon (évidemment) ou une option au sein d'une application tierce.

Amazon Fire Phone

Imaginez le jour (proche) où, ainsi équipé, le consommateur pourra prendre en photo une voiture chez un concessionnaire et demander en quelques secondes les conditions d'un prêt pour l'acquérir et le coût de son assurance. Dans cette hypothèse, que deviendra le logiciel classique, qu'il faut préalablement retrouver et lancer (puis dans lequel il faut s'identifier), avant de découvrir qu'il n'offre pas ces services et qu'il invite tout au plus le client à appeler son conseiller pour obtenir des informations ?

Alors, afin de rester pertinentes (et activement utilisées), les applications de demain devront être conçues pour réagir spontanément aux « moments mobiles », qu'il s'agisse d'événements détectés dans l'environnement du consommateur (sa localisation, le jour et l'heure…) ou des accès à d'autres services (porte-monnaie virtuel, cartographie et navigation, messageries…) dont l'expérience peut être enrichie par l'ajout d'informations contextuelles et « actionnables ».

Au préalable, de nouvelles approches devront être appréhendées, selon Julie Ask. En premier lieu, il sera plus important que jamais d'inciter les utilisateurs à télécharger et installer une solution qui risque de ne leur servir qu'à configurer leurs préférences. Ensuite, la recherche des instants de référence, sur lesquels il est opportun d'agir, deviendra la première préoccupation dans la conception de l'application. Enfin, il restera à apprendre comment évaluer le succès de la stratégie mise en œuvre : mesurer le trafic ne sera plus suffisant, il faudra vérifier que l'engagement des clients est optimal.

lundi 7 juillet 2014

Et la banque mobile devient outil de vente !

America First Credit Union
Depuis ses débuts, les efforts de développement de la banque sur mobile se sont principalement concentrés sur la mise à disposition de services transactionnels, reléguant la vente de produits, au mieux, à quelques encarts publicitaires et autres offres promotionnelles. Un petit établissement américain montre une autre voie…

Basée sur la plate-forme Mobiliti de Fiserv, la nouvelle version de l'application pour smartphone d'America First Credit Union (600 000 membres, 6 milliards de dollars d'actifs et une centaine d'agences) devient en effet un véritable support de vente de crédit (notamment automobile). Mais, loin de se contenter de reproduire les schémas classiques des offres commerciales des banques, cette fonction s'intègre ici dans un ensemble plus large, destiné à accompagner le client tout au long de l'achat de son véhicule.

La solution comprend ainsi un accès à une place de marché en ligne, sur laquelle l'utilisateur va rechercher la voiture de ses rêves. Ou bien, s'il se trouve chez un revendeur et est intéressé par un des modèles qui lui sont présentés, il va saisir ou, mieux, scanner (par photographie) son VIN (numéro d'identification du véhicule) et obtenir instantanément une évaluation de son prix théorique, pour comparaison. Dans les deux cas, il pourra ensuite enchaîner sur une demande de prêt, toujours depuis son téléphone.

America First Credit Union

Le processus de souscription lui-même a été sérieusement reconsidéré, de manière à le rendre plus simple et plus efficace. Un soin particulier a été pris, par exemple, pour éviter au mobinaute d'avoir à fournir des informations que sa banque possède déjà (adresse, numéro de sécurité sociale…) : cette pratique peut sembler triviale mais elle est pourtant loin d'être monnaie courante ! Une fois la demande émise, une réponse de principe est donnée immédiatement et, si elle est négative, un conseiller prendra rapidement contact avec le client afin d'étudier des alternatives.

Au-delà de l'ajout de fonctions de vente dans son application, l'initiative d'America First Credit Union est également représentative de deux tendances importantes du monde numérique contemporain. D'une part, elle vise à placer les attentes du client au cœur de sa préoccupation : en l'occurrence, ce qu'il recherche, c'est une voiture, et non un crédit. D'autre part, l'intégration d'une place de marché est un nouvel exemple de la disparition progressive des frontières entre secteurs économiques : la grande distribution propose des services financiers, les banques peuvent bien s'infiltrer dans le m-commerce…

A lire aussi sur le sujet : article American Banker.

dimanche 6 juillet 2014

Orientation client à La Banque Postale

La Banque Postale
S'il fallait identifier un seul effet, le plus profond et le plus transformant, de la révolution numérique sur les entreprises, quel serait-il ? Selon toute vraisemblance, la réponse devrait être l'inversion du rapport de forces au profit du consommateur et l'obligation qui en découle de placer littéralement le client au « centre du monde ».

Comme les autres, les institutions financières ont certainement entendu le message : quelle est donc celle qui aujourd'hui n'affirme pas, dans sa communication officielle, être « centrée client » ? Malheureusement, dans les faits, il faut bien admettre qu'il ne s'agit souvent que d'un discours et que les bonnes vieilles habitudes n'ont pas beaucoup évolué. Il suffit, pour s'en convaincre, de consulter les pages d'accueil (destinées aux particuliers) des banques françaises (et d'ailleurs).

Faites l'expérience ! Les offres sont présentées par grandes catégories de produits, elles-mêmes calquées sur les silos de l'organisation : gestion courante (comptes et cartes), épargne, crédit, assurance… Comme à l'époque lointaine où ces différentes lignes métier ont été créées, avec leurs processus propres, indépendants les uns des autres, le catalogue de produits et services est un véritable labyrinthe, nécessitant fréquemment l'expertise d'un conseiller chevronné afin d'aider le client à s'y retrouver.

Alors, même si l'initiative paraît anodine et, peut-être, incomplète, la nouvelle version du site de La Banque Postale constitue une authentique innovation. En effet, l'accès aux offres change totalement de perspective puisque ce qui accueille dorénavant le visiteur (particulier) est une proposition d'accompagnement dans ses projets et autres moments-clés de sa vie : entrée dans la vie professionnelle, achat d'une voiture, acquisition immobilière, préparation de la retraite, disparition d'un proche…

La Banque Postale - Projets

Pour chacun des événements couverts, la banque propose une multitude de conseils et de recommandations pratiques, organisées par étapes chronologiques (par exemple, pour l'achat d'une résidence principale : la recherche, l'engagement, l'emprunt, la concrétisation et l'emménagement), souvent enrichies de références à des services complémentaires utiles et, bien entendu, des offres ad hoc de La Banque Postale (crédit immobilier et assurance habitation, dans la même situation).

Certes, la nouvelle présentation du site web ne suffira pas à elle seule à renverser le fonctionnement interne historique de l'établissement et sa mise en place n'est évidemment pas la phase la plus difficile de la transformation. Cependant, en commençant par la partie visible du grand public, c'est une prise de position forte qui est affichée, non seulement aux clients mais également aux collaborateurs, qui vont désormais être sous pression pour traduire l'apparence en réalité…

En attendant la suite, La Banque Postale est l'une des seules à accompagner ses paroles d'actes, aussi modestes soient-ils. Comme dans le cas de CommBank en Australie (dont l'initiative a probablement été une source d'inspiration pour la française), la démarche démontre une préoccupation sincère vis-à-vis de l'expérience utilisateur (et non seulement de l'ergonomie), trop rare, qui devrait pourtant être au cœur des réflexions et des projets de toutes les institutions financières…

Information repérée grâce à Sémaphore Conseil (merci !)


samedi 5 juillet 2014

Context Relevant automatise l'analyse prédictive

Context Relevant
La prolifération des données de toute sorte et les progrès de l'analyse prédictive font miroiter de nouvelles opportunités dans les institutions financières. Hélas, les ressources capables de les exploiter sont rares et la pénurie de spécialistes promet de perdurer… En automatisant une partie de leur rôle, Context Relevant propose une solution.

Il faut savoir que les fameux « data scientists » passent beaucoup de temps à des tâches peu productives, bien qu'elles soient indispensables à la création des résultats qu'on attend de leur part. Extraction et intégration de données issues de multiples sources, filtrage et échantillonnage pour pouvoir étalonner les recherches sur des volumes « raisonnables », conception et test des modèles mathématiques afin de déterminer les plus pertinents… font partie de ces étapes chronophages mais nécessaires.

Le rôle de la technologie de Context Relevant est justement de les prendre en charge et de les exécuter en une fraction du temps nécessaire aux analystes, avec leurs outils actuels. Elle s'appuie pour cela sur des approches d'apprentissage automatique (« machine learning ») et des modèles comportementaux pré-définis. Elle est capable de traiter des volumes (virtuellement) illimités d'informations de tout type, mixant par exemple des données de transactions et des traces de parcours client sur un site web.

Ainsi armés, nos « data scientists » vont pouvoir bénéficier des capacités du logiciel à détecter des motifs récurrents et en déduire rapidement les caractéristiques les plus importantes des données qu'ils utilisent dans la mise au point de leurs modèles d'analyse. Ces derniers sont testés en temps réel, puis, le cas échéant, améliorés automatiquement en fonction des problèmes qui auront été détectés et optimisés progressivement par l'application de modifications incrémentales.

Context Relevant

La startup vise de nombreux domaines d'application pour sa plate-forme – optimisation de la relation client, gestion des ressources humaines, stratégies de tarification… – mais le secteur financier figure en première ligne. Outre l'inévitable cas d'usage dans la détection de fraude, une institution serait actuellement en cours d'évaluation du produit sur l'analyse de la valeur d'obligations en fonction des autres valeurs du marché et des risques sur les sous-jacents, le tout en temps réel.

Alors que les « big data » et l'analyse prédictive sont en passe de déclencher une véritable « ruée vers l'or » dans les banques (et compagnies d'assurance), l'adoption de l'apprentissage automatique afin de soulager la pression qui pèse sur les épaules des rares spécialistes de la donnée semble séduire : 27 mois après sa création, les fondateurs de Context Relevant affirment que les plus grands acteurs de Wall Street s'intéressent à son offre. Il est vrai qu'entre les promesses de la théorie et le passage à la pratique, nombre de décideurs se trouvent aujourd'hui désemparés…

vendredi 4 juillet 2014

Allianz Conduite Connectée, assistance incluse

Allianz Conduite Connectée
A la découverte de l'annonce [PDF] de l'application mobile « Allianz Conduite Connectée », ma première réaction est de dire « enfin » ! « Enfin » une initiative française de modulation des primes d'assurance automobile en fonction du comportement du conducteur au volant. Puis la nouvelle offre dévoile ses autres atouts…

Ainsi, le volet préventif de la solution est, a priori, relativement classique et en rappellera d'autres. A partir d'une mesure des paramètres de conduite (accélérations et freinages, prises de virage, régimes moteur…), le logiciel produit des « notes » de sécurité et d'impact environnemental. Pour l'instant, celles-ci peuvent seulement être partagées sur les réseaux sociaux ou utilisées à des fins d'auto-évaluation. Demain (c'est-à-dire au deuxième trimestre 2015, quand les données de référence auront été analysées), les assurés les mieux notés pourront également bénéficier de réductions de tarifs.

Le modèle mis en œuvre par Allianz comporte cependant deux particularités notables. Tout d'abord, contrairement aux autres expériences en cours en France et à une tendance émergente dans le monde (citons le cas d'Aviva au Royaume-Uni), qui s'appuient exclusivement sur les capteurs des « smartphones », la compagnie fournit à ses assurés un petit accessoire à connecter au port diagnostic de leur véhicule, afin de collecter les paramètres de conduite. La principale raison évoquée pour ce choix est le niveau de fiabilité et de précision des mesures.

L'autre originalité de l'approche, notamment par rapport à celles des compagnies américaines pionnières – telles que Progressive – adeptes de l'UBI (« Usage-Based Insurance » ou assurance basée sur l'usage), est que ce boîtier a vocation à être installé à demeure et à fonctionner en permanence, et non uniquement pendant une période d'évaluation destinée à ajuster le devis fourni au client. En réalité, ces différences s'expliquent aisément lorsqu'on aborde la seconde mission de l'application : l'assistance.

Allianz Conduite Connectée sur iPhone

En effet, l'accessoire de mesure associé au téléphone de l'utilisateur constitue un formidable outil de protection pour les conducteurs. Lorsqu'il détecte un choc ou une décélération brutale, un conseiller (de Mondial Assistance) tente immédiatement de joindre l'assuré et, en cas de non réponse, déclenche l'envoi des secours vers le lieu de l'accident supposé, localisé par le smartphone hébergeant l'application. Moins grave mais tout aussi pratique, en cas de panne (avérée ou imminente), un simple appel va suffire à mettre en place toutes les prestations nécessaires pour venir en aide à l'automobiliste.

Clairement, ces services ne peuvent être raisonnablement envisagés que si la fiabilité de l'information recueillie est élevée (il ne peut être question de lancer une alerte chaque fois qu'un téléphone tombe d'une poche !) ce qui justifie largement l'installation d'un boîtier dans le véhicule. Mais on réalise alors que l'assistance est la vraie raison d'être de l'application, puisqu'elle offre aussi à Allianz un modèle économique en or (l'option sera facturée 50 euros par an). L'évaluation de la conduite et les promesses de réduction de primes sont finalement des « bonus », destinés à séduire les clients.

Dernier point, comme toujours lorsque sont en jeu des données personnelles sensibles, surtout en France, il existe un risque majeur de mauvais accueil par le grand public, susceptible de s'inquiéter, a minima, que des paramètres de conduite défavorables puissent avoir un impact négatif sur leur contrat, quel que soit l'engagement de la compagnie à ne pas exploiter les informations collectées à d'autres fins que celles indiquées. Heureusement, Allianz a, dans une certaine mesure, pris les devants, en validant l'ensemble de sa démarche avec la CNIL. Cela suffira-t-il à rassurer ?

Quoi qu'il en soit, cette nouvelle application (avec une seconde, Mon Allianz Mobile, présentée en même temps et consacrée, en résumé, à la gestion des contrats) représente une nouvelle démonstration du dynamisme qui s'est emparé de l'assurance depuis quelques mois. La promesse de transformation « digitale » de la plupart des acteurs du secteur semble décidément en bonne voie de devenir réalité, tout en prenant des formes multiples et variées…

jeudi 3 juillet 2014

Tous les services AXA dans une app !

AXA
Si la plupart des entreprises offrent désormais des applications mobiles à leurs clients, toutes ne sont pas égales en termes de popularité et d'usage, loin s'en faut. Les compagnies d'assurance, en particulier, peinent toujours à trouver les modèles susceptibles de séduire les consommateurs, dans la durée.

Ce n'est pas faute d'expérimenter une multitude d'approches différentes ! Ainsi, les solutions de déclaration de sinistre, les outils d'analyse de la conduite (jusqu'au « pay as you drive »), les jeux de sensibilisation aux gestes de sécurité… et bien d'autres encore… ont un certain succès et peuvent renforcer la relation entre l'assuré et la compagnie mais, hélas, leurs taux d'adoption restent généralement modestes, alors même que les clients sont majoritairement équipés de smartphones compatibles.

Face à ce constat, AXA prend une direction originale : sa nouvelle application « Mon AXA » est conçue comme le point d'accès unique à tous ses services. L'utilisateur y retrouvera donc ses contrats d'assurance (automobile, habitation, santé, vie…), ainsi que ses comptes bancaires, son livret d'épargne… (s'il est client d'AXA Banque). Et, en ligne avec le modèle de relation humaine de la compagnie, l'agent reste largement présent, sous une forme personnalisée (avec les photos de ses équipes), et facilement accessible (par appel téléphonique ou envoi de message, en un geste).

Parmi les services proposés, on retrouve un ensemble d'options pratiques, telles que le téléchargement d'attestations (scolaire, habitation, tiers payant…), la recherche des partenaires (notamment pour les protections santé et automobile), le suivi des remboursements ou des performances des contrats d'assurance vie… Cette palette, encore modeste à l'heure actuelle, doit s'enrichir rapidement puisque – et c'est une autre première dans le secteur – il est prévu que l'application soit mise à jour à un rythme soutenu (mensuel), avec l'ajout régulier de nouvelles fonctions.

Mon AXA

Ceux qui s'inquiéteraient de la complexité que pourrait engendrer une telle profusion de services au sein d'une seule application peuvent se rassurer. Son interface, très élégante, permet de naviguer entre les différents « univers » (banque, épargne, auto, santé…) par un simple défilement horizontal de l'écran, l'accès aux options de chacun d'eux se faisant par un déroulement vers le bas. Cette logique, expliquée lors de la première activation, devient très rapidement familière à l'utilisateur.

Le choix de rassembler « tout AXA » dans une solution unique offre en revanche une perspective différente sur les usages. Avec la richesse ainsi concentrée, il est beaucoup plus probable que l'application devienne un point de contact régulier des clients avec leur assureur. De plus, l'introduction d'alertes actives, relatives à la fois aux événements survenant sur les contrats mais aussi dans l'environnement de l'utilisateur (par exemple, le rappel de la nécessité de fournir une attestation à l'école lors de la rentrée des enfants ou des conseils en cas de phénomène météo exceptionnel), devrait encore accentuer cette tendance.

Mais, plus que tout, il s'agit également d'un renversement de paradigme pour la compagnie : finie la présentation des « silos » métier de la compagnie, chacun avec ses applications spécifiques, plus ou moins homogènes, plus ou moins utiles… Comme son nom le clame, « Mon AXA » place le client au centre et adopte son point de vue pour exposer les services offerts. La démarche peut sembler triviale mais il faut réaliser qu'elle nécessite, en arrière-plan, d'homogénéiser et de connecter une trentaine de systèmes informatiques différents !

Même s'il se concrétise aujourd'hui sous la forme d'une application mobile, cet effort a une portée plus large. C'est en effet le socle d'une véritable entreprise digitale qu'AXA est en train de mettre en place. D'abord du côté des services mis à disposition des clients et, probablement à court terme, des agents. Puis, peut-être, par capillarité, dans la manière dont ses différents métiers vont s'organiser et se développer à l'avenir…

mercredi 2 juillet 2014

Un peu de « fun » pour mieux anticiper l'avenir

Prudential
Chacun d'entre nous se sent concerné par son avenir, ce qui devrait logiquement nous inciter à prendre un soin particulier à le préparer. Malheureusement, l'être humain peine naturellement à se projeter dans le long terme et les conseils en la matière restent donc généralement lettre morte, au grand dam des compagnies d'assurance.

Ce constat atteint son paroxysme lorsqu'il est question de la retraite : comment peut-on appréhender dès son premier emploi l'impact sur cet événement lointain des choix que l'on fait tout au long de sa vie ? Le spécialiste américain Prudential Retirement tente de répondre à cette question en déployant une série d'outils numériques destinés aussi bien à ses assurés qu'à ses intermédiaires. Grâce à une approche graphique et ludique, la compagnie tente de promouvoir une attitude plus pro-active de ses clients.

Conçus à partir de résultats de recherche sur les comportements, les nouveaux services mis à disposition des jeunes futurs retraités mettent en perspective l'échéance lointaine de la fin d'activité à travers des séries de jalons plus proches dans le temps. Ainsi, le simulateur « RIC » (Retirement Income Calculator) prend en compte les envies de l'utilisateur (les activités auxquelles il souhaite se consacrer pendant sa retraite) pour émettre régulièrement des recommandations d'épargne contextualisées selon celles-ci, exécutables en un geste.

Autre exemple, le « Day One Achievement Meter » propose d'évaluer les effets possibles des actions présentes sur la situation future du retraité. Là encore, ce sont les conditions pertinentes pour le visiteur qui sont mises en relief, sous une forme graphique attractive : comment évoluent les revenus en fonction du remboursement anticipé d'un prêt en cours ou en profitant d'une augmentation de salaire pour accroître sa contribution…

Experience Day One Funds

Enfin, le site « Experience Day One Funds », développé avec la branche Investissements de Prudential, évoque, à travers une animation web, les parcours de vie (inversés) de 2 personnages types, de leur entrée dans la vie active à la retraite. Mixant des scénarios classiques (mariage, acquisition de la résidence principale, héritage, création d'entreprise…) et des statistiques réelles, il s'agit ici aussi d'illustrer concrètement les grandes décisions à prendre aux moments clés d'une existence.

Ces différentes initiatives peuvent sembler insignifiantes tellement elles sont modestes, voire triviales. Les résultats affichés par Prudential sont pourtant éloquents, avec, notamment, 3 fois plus d'utilisateurs pour l'outil « RIC » depuis sa refonte et un doublement du nombre de participants ayant augmenté leur contribution à leur plan d'épargne retraite. La différence – subtile – se fait simplement sur la capacité à renforcer l'engagement des clients auprès de la compagnie.

Pour y parvenir, il « suffit » d'un peu de personnalisation – en particulier la prise en compte de la situation réelle et des aspirations de chaque individu, aussi bien lorsqu'il s'agit de recommander une action que pour en illustrer les conséquences – et de donner envie d'optimiser ces paramètres dans le temps, avec une présentation agréable. Alors, l'assurance n'est plus un produit que le consommateur oublie une fois souscrit et devient au contraire un service au long cours, qu'il voudra gérer (presque) au quotidien…

mardi 1 juillet 2014

Paymium invite le Bitcoin dans le e-commerce

Paymium
Ceux qui doutent encore de la viabilité du Bitcoin vont bientôt devoir revoir leur position. En quelques jours, la Californie, le Canada et la Suisse [PDF] ont, sous diverses formes, validé l'existence de la crypto-monnaie. En France, la Maison du Bitcoin a récemment ouvert ses portes aux entrepreneurs qui œuvrent sur le sujet.

Et, dans un registre plus concret, la startup pionnière dans l'hexagone, Paymium, vient de lancer un nouveau service qui permet aux e-commerçants d'accepter les paiements en Bitcoin sur leurs sites, simplement, en quelques lignes de code, sans aucun risque financier (au contraire !), voire sans même savoir de quoi il s'agit. Les règlements qu'ils encaissent sont en effet immédiatement convertis en euros, rendant l'utilisation d'une monnaie alternative totalement transparente pour eux.

Le fonctionnement du système est très accessible également pour l'acheteur : au moment de régler son achat, dont le prix reste affiché en euros, il choisit l'option ad hoc et se voit alors afficher un « ticket » comportant la contrevaleur en Bitcoin (calculée automatiquement selon le cours en vigueur) et l'adresse à laquelle il doit transférer les fonds. Une fois la transaction exécutée, la commande est validée et le compte du marchand est immédiatement approvisionné du montant en euros initial, toute éventuelle variation de cours dans l'intervalle étant prise en charge par Paymium.

Paymium Marchand

Outre l'opportunité de capter une clientèle de fans de la crypto-monnaie, le service présente un autre avantage, plus inattendu, en matière de sécurité des paiements. Ainsi, non seulement le protocole bitcoin rend toute transaction définitive et non répudiable, mais, de plus, le mécanisme de transfert vers une adresse tierce (à usage unique) introduit de fait un second canal dans l'opération, qui limite fortement les risques classiques de détournement et de fraude.

Les commerçants apprécieront certainement aussi l'absence de commissions sur les opérations (rendue possible par le coût marginal quasi nul des mouvements de Bitcoins), bien que – après la gratuité de la période de lancement, jusqu'à la fin de l'année – le service leur soit facturé forfaitairement, environ 20 euros par mois. En revanche, ils devront rassurer leurs clients sur leur politique de gestion des litiges, car les consommateurs ne pourront faire jouer les garanties et les protections généralement associées aux moyens de paiement traditionnels.

Fidèle à sa stratégie, Paymium continue à déployer les échanges en Bitcoin « sans douleur », en évitant d'exposer ses utilisateurs aux risques associés (de change et de volatilité, notamment). Son objectif est de familiariser les acteurs aux usages de la monnaie alternative et, de la sorte, leur faire prendre conscience de ses avantages, afin de favoriser son développement. Une première boutique en ligne – MonChampagne.net – s'est déjà laissée séduire, d'autres devraient rapidement suivre…