Il y a 10 ans, Google dévoilait ses lunettes connectées et de nombreuses entreprises commencèrent à explorer leurs possibilités au cours des deux années suivantes, y compris dans le secteur financier. Bien que l'expérimentation auprès du grand public ait pris fin au tout début 2015, elles restent à ce jour disponibles pour des applications professionnelles. Envision propose une des plus extraordinaires.
Considérées un temps comme révolutionnaires, les fameuses « Google Glass » n'ont finalement pas résisté à l'épreuve du terrain, pour au moins trois raisons : une maturité insuffisante de la technologie (générant un inconfort rédhibitoire pour le porteur), des inquiétudes non résolues quant à la protection de la vie privée et l'absence persistante de cas d'utilisation frappant (une « killer app ») susceptible de justifier l'adoption massive d'un équipement tout de même coûteux (de l'ordre de 1 500 dollars).
Il existe cependant des domaines de niche dans lesquels les lunettes peuvent rendre d'immenses services et c'est une des raisons qui ont convaincu Google de poursuivre leur commercialisation, à l'intention des entreprises, et leur développement (une nouvelle version est sortie en 2019). Parmi leurs nombreux adeptes, notamment dans l'univers médical, Envision se distingue en croyant encore aux opportunités qu'elles recèlent pour les particuliers, en l'occurrence les personnes aveugles et déficientes visuelles.
Ce que leur offre la jeune pousse néerlandaise est en quelque sorte une paire d'yeux de substitution. La caméra embarquée, naturellement toujours orientée dans la direction du « regard » de la personne qui a chaussé les lunettes, capte automatiquement la scène qui se déroule devant elle. Les images sont alors exploitées et analysées en temps réel afin de fournir en permanence, à travers le système de synthèse vocale intégré, toutes les informations utiles et nécessaires pour interagir avec l'environnement.
Le dispositif est ainsi capable de décrire le contexte de l'utilisateur, par exemple quand il se promène dans la rue, ou de lire un texte, qu'il s'agisse du nom d'un produit au supermarché, d'un numéro d'immeuble ou d'une recette de cuisine. Il peut également être entraîné à reconnaître des objets, de manière à les retrouver facilement dans le logement, des couleurs, pour éviter les catastrophes de lessive…, voire des visages (si les individus ciblés acceptent d'être identifiés), dans le but de faciliter les conversations.
Il est même prévu une option joker, quand les algorithmes et l'intelligence artificielle ne suffisent plus à la tâche : l'appel d'un ou une amie, d'un geste, à qui est transmis le flux vidéo et qui peut alors donner toutes les explications requises (depuis l'aide à retrouver son chemin jusqu'à émettre un avis sur un vêtement dans une cabine d'essayage).
On les avait un peu oubliées et elle n'ont certainement pas transformé le monde, mais les « Google Glass » restent une innovation intéressante, dont tout le potentiel n'a probablement pas encore été révélé. Pour les malvoyants, en tous cas, la solution d'Envision représente une vraie « killer app » (malgré son prix, à plus de 3 000 euros).
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