Voici un nouvel épisode de la ruée vers le métavers, avec l'installation toute fraîche de Fidelity dans une de ses incarnations les plus populaires, Decentraland. Il n'est toutefois pas encore temps de jouer les blasés, puisque le spécialiste de l'investissement expérimente une orientation pédagogique originale qui pourrait s'avérer inspirante.
Au premier abord, le « Fidelity Stack » est un vaste bâtiment virtuel de plusieurs étages, comportant, entre autres, un espace d'accueil, une piste de danse et un jardin suspendu, à explorer à pied ou par téléportation, et où les avatars de utilisateurs peuvent se rencontrer et dialoguer (en évitant, bien entendu, de partager des informations confidentielles). Mais ce qui le distingue des intrusions précédentes des institutions financières est son intégration d'un parcours éducatif ludique, l'« Invest Quest ».
Au fil des étapes de cette quête, le visiteur se voit proposer des contenus simples lui permettant de découvrir le concept de métavers (ce qui semble présomptueux venant de l'établissement) et, surtout, les bases de l'investissement. Chaque jalon franchi est matérialisé par la capture de « joyaux » marquant les progrès accomplis. Une station est même dédiée à la présentation du tout nouveau fonds indiciel thématique de Fidelity, justement consacré aux entreprises liées, sous divers aspects, aux univers immersifs.
L'initiative ne surprend pas de la part d'un acteur qui, outre sa maîtrise historique de l'évaluation des technologies émergentes (notamment de réalité virtuelle), sait rapidement s'emparer des opportunités des réseaux sociaux (jusqu'à TikTok), dont il considère d'ailleurs, à ce stade, que les métavers font partie. Avec son arrivée dans Decentraland, il démontre aujourd'hui sa capacité, acquise par l'expérience, à identifier immédiatement les points d'accroche possibles entre les enjeux qui l'animent et une innovation.
En l'occurrence, le premier public pour les métavers se trouvant naturellement parmi les jeunes, Fidelity fait automatiquement la jonction avec le manque de connaissances financières de cette population, qui constitue un handicap pour ses efforts de conquête d'une clientèle pourtant attractive. Comme auparavant avec les autres médias sociaux, l'occasion paraît trop belle pour être passée de tenter de capter l'attention des participants et de stimuler leur engagement autour de l'apprentissage de l'investissement.
Dans la pratique, il faut tout de même reconnaître que les efforts consentis pour la démarche restent limités, autant dans les contenus exposés que dans les mécanismes de jeu mis en œuvre. Cette timidité peut probablement s'expliquer par une volonté d'avancer à petits pas dans un domaine extrêmement incertain et facilement submergé par les excès (parfois hystériques) d'enthousiasme. Quoi qu'il en soit, la perspective pédagogique que dessine Fidelity représente une piste intéressante pour l'industrie financière.
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