Personetics n'est certainement pas la première entreprise de la FinTech à promettre de prédire les découverts bancaires des consommateurs, mais sa toute dernière annonce à néanmoins quelques atouts à faire valoir, en particulier à travers son positionnement spécifique qui vise à aider les établissements à proposer des solutions à leurs clients.
Il n'est guère étonnant que le sujet surgisse ainsi sur le devant de la scène, alors que, depuis plusieurs mois, les grandes banques américaines éliminent, les unes après les autres, le principe des frais de découvert tellement décriés. Une fois ce pas majeur franchi, elles sont naturellement à l'affut des moyens d'éradiquer le problème lui-même. La démarche sera probablement plus difficile à envisager partout où ces pénalités restent une source de revenus importante, mais il faudra bien y penser un jour…
Dans cette perspective, l'approche de Personetics, qui prend la forme d'une capacité supplémentaire parmi ses multiples modèles analytiques appliqués aux données de transactions, consiste à évaluer en permanence la probabilité pour chaque compte connecté de passer dans le rouge, assortie de l'horizon de temps dans lequel le risque est identifié. L'information est alors transmise à l'institution financière, qui peut décider, selon ses propres critères, de prendre des mesures afin d'éviter la survenue de l'incident.
Cependant, le système pousse ici le principe un cran plus loin. Les algorithmes de l'éditeur fournissent notamment une indication des causes profondes de l'accroc anticipé, schématiquement réparties en quatre catégories : la personne vivant au jour le jour (qui fait tout juste face à ses dépenses), un accident de parcours perturbateur (perte de revenu, maladie…), un mauvais calcul d'échéance dans un moment d'équilibre précaire (tel que le prélèvement du loyer juste avant la réception du salaire…) ou une erreur de gestion sur un compte isolé, dans une situation globale positive.
Avec un taux d'exactitude des prédictions qui atteindrait 70%, ce complément d'explication autorise la mise en place d'une recommandation proactive personnalisée pour chaque occurrence, entre, par exemple, une incitation à régulariser la position dangereuse par un virement depuis un compte d'épargne (dans le dernier cas) ou la suggestion de recourir à un crédit (sur un événement exceptionnel). Grâce à la connaissance intime du contexte, les conseils ont plus de chances d'être suivis et d'avoir l'effet escompté.
Personetics considère qu'un accompagnement de ce niveau, qui peut contribuer à réduire le stress des millions d'individus concernés régulièrement, représente un facteur d'amélioration de la relation avec le client, et donc de sa satisfaction et de sa fidélité. Il ne faut toutefois pas négliger la possible mauvaise perception d'un dispositif très intrusif. Les modalités selon lesquelles la banque s'approprie l'outil, en exploite les résultats et émet ses recommandations seront absolument déterminantes pour son acceptation.
Hormis avec quelques rares startups, qui se positionnent généralement comme prêteuses de secours, le traitement des découverts est aujourd'hui encore très largement réactif, jusque dans les mécanismes de période de grâce destinés aux étourdis. Cet héritage historique d'une ère de rentabilisation outrancière de la fragilité des consommateurs doit désormais laisser place à une logique sans équivoque de service au client, dont, heureusement, les technologies modernes facilitent la mise en œuvre.
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