En quelques années, les fonds indiciels (ETF) sont devenus les instruments privilégiés de l'investisseur non expert, notamment en facilitant l'adoption à moindre coût d'une stratégie diversifiée. Néanmoins, leurs limitations sont parfois frustrantes. Aussi Fidelity Investments propose-t-elle au grand public une variante « directe ».
Dans le concept d'origine, une structure dédiée gère en propre un portefeuille de titres dont la composition est alignée avec une référence prédéfinie, par exemple un indice S&P 500 ou CAC 40. Les clients acquièrent alors des parts de son capital, dont le rendement correspond donc à la performance de ceux-ci. Avec FidFolios, l'intermédiaire est supprimé : chaque individu acquiert pour le montant de son apport un panier d'actions réelles (éventuellement fractionnées), dans les proportions du modèle retenu.
À ce stade, trois déclinaisons sont proposées : une est directement accordée sur un étalon standard de l'établissement reposant sur les plus grandes capitalisations des marchés américains, la deuxième lui ajoute une dimension environnementale (qui filtre les plus vertes des précédentes), tandis que la dernière s'appuie sur une sélection internationale. Les conditions d'accès sont cohérentes avec les pratiques habituelles : le dépôt minimal est fixé à 5000 dollars et les frais annuels sont modérés, à 0,40%.
Mais quel est l'avantage de détenir des parts de sociétés plutôt que celles d'un fonds, à partir du moment où la répartition et, par conséquent, le rendement sont identiques ? Ce sont d'abord des considérations pratiques qui entrent en jeu, dont celles d'ordre fiscal. Il est aussi question de la satisfaction pour le consommateur de savoir qu'il détient un peu de pouvoir dans les entreprises où il place son argent… pouvoir qu'il peut en outre exercer, en option, via ses droits de vote (sous réserve du fractionnement).
Cependant, les FidFolios ont surtout une particularité décisive pour marquer leur différence : l'investisseur a en effet la possibilité de personnaliser son portefeuille. Bien sûr, cette faculté reste partielle car il ne s'agit pas de renoncer à la gestion passive qui fait le succès du principe des ETF. Mais chacun peut indiquer, dans le cadre de son mandat, les secteurs et les sociétés qu'il souhaite écarter (certes au prix d'une moindre diversification et d'une décorrélation vis-à-vis de l'indice de référence).
En synthèse, la démarche de Fidelity Investments peut paraître anodine mais elle s'inscrit, intelligemment, dans une forte demande de transparence de la part du consommateur. En éliminant de son équation l'entité spécifique qui, traditionnellement, porte le fonds d'investissement, l'institution financière met en avant son rôle de conseil (qui justifie sa rémunération) et restitue à son client une part de contrôle, psychologiquement importante, sur ses actifs (ce qu'elle ne manque pas de souligner en évoquant la notion d'impact).
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