Parce que le développement durable n'englobe pas uniquement les enjeux climatiques et environnementaux, en particulier dans la définition qu'en donnent les Nations Unies, 28 banques de la planète se sont regroupées afin d'affirmer et de concrétiser ensemble leur volonté de promouvoir les valeurs essentielles d'inclusion et de santé financières.
Alors que le secteur financier concentre aujourd'hui ses efforts sur la lutte contre le réchauffement et la maîtrise de ses impacts, sujets éminemment médiatiques, il tend à oublier l'important rôle qu'il peut jouer, très directement, vis-à-vis d'autres objectifs parmi les 17 fixés dans le programme onusien adopté en 2015. Au menu, l'éradication de la pauvreté (1), évidemment, mais aussi l'égalité entre les sexes (5), la croissance économique et le travail décent (8) ou encore la réduction des inégalités (10).
En effet, les quelques 1,7 milliards de personnes qui ne possèdent pas de compte bancaire ou d'un équivalent sont de la sorte dépourvues de tout moyen sûr et efficace d'épargner et n'ont aucun accès à un crédit (raisonnable), même pour faire face à une urgence. Au-delà de l'exclusion du système financier en tant que telle, qui, incidemment, affecte en priorité les femmes et les minorités (souvent discriminées), les conséquences touchent tous les aspects de la vie quotidienne et aggravent les injustices.
Une petite fraction des 265 signataires des principes pour une banque responsable, comprenant des établissements aussi divers que le Mouvement Desjardins (Canada), BBVA (Espagne), ING (Pays-Bas), BNP Paribas, La Banque Postale et Crédit Mutuel (France), ont donc décidé de s'attaquer de front à ce problème spécifique de sous-équipement des individus, des ménages et des entreprises (des très petites aux PME). Leur engagement se présente comme une initiative accélératrice d'un nouveau genre.
Dans les faits, les participants promettent de travailler sur des produits et services, financiers ou non, créées en interne ou à travers des partenariats, facilitant l'accès universel à des fonctions essentielles. Il est question, par exemple, de comptes de dépôt abordables, de capacités de paiement performantes, d'offres de crédit adaptées…, mais également d'outils pédagogiques et de mécanismes d'assistance et d'accompagnement, notamment en matière de contrôle des risques de surendettement…
Seule ombre à ce tableau presque idyllique, le calendrier. Avec une première échéance dans 18 mois, pour la formalisation, par chaque institution impliquée, de ses cibles opérationnelles, suivie d'un rapport de progrès annuel, les espoirs de changer le monde restent fort lointains… Heureusement, des indicateurs communs seront également mis en place et les partages de bonnes pratiques seront encouragés de manière à stimuler leur optimisation collaborative et accélérer leur adoption à grande échelle.
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