Le bien-être financier est un sujet tellement vaste qu'il est parfois délicat d'identifier les priorités de mise en œuvre. Heureusement, une nouvelle enquête de la Banque de France sur la culture financière de nos concitoyens fournit un précieux aperçu de leurs principales lacunes et inspire, par rebond, des pistes de solutions susceptibles de les aider.
Le premier angle d'attaque à explorer concerne, sans surprise, les situations de fragilité. Bien que les indicateurs signalent une nette amélioration depuis la précédente édition de l'étude (en 2018), les difficultés restent le lot courant d'une partie significative de la population. Près de 4 personnes interrogées sur 10 affirment notamment avoir du mal à « joindre les deux bouts » et une proportion similaire a eu un compte à découvert au cours des 12 derniers mois, tandis que 18% considèrent avoir trop de dettes.
Or, quand on apprend en parallèle qu'une majorité des sondés déclarent surveiller attentivement l'état de leur porte-monnaie (71%), il devient évident que, pour bon nombre d'entre eux, de simples outils de suivi (de type PFM) ne suffiront pas à les sortir de l'ornière. L'établissement (ou la startup) qui envisage d'apporter une réponse à ce défi majeur aura donc plutôt intérêt à développer les moyens d'analyser les dérives en temps réel (autant que possible), puis d'influencer les comportements afin de les éliminer.
Le deuxième sujet à considérer, qui prend de plus en plus d'ampleur au fil des années, touche aux arnaques. Le niveau de préoccupation croît avec la quantité de victimes, parmi lesquelles on compte, par exemple, 9% d'individus ayant transmis accidentellement des informations sensibles à des interlocuteurs suspects et 6% ayant suivi des conseils d'investissement relevant de l'escroquerie. Ajoutons que ces taux explosent parmi les jeunes générations. De solides programmes de prévention seraient bienvenus.
Dernier domaine à explorer, les projets d'avenir et l'épargne recèlent également des opportunités. Là encore, examinons les statistiques : trois quarts des français ont mis de l'argent de côté au cours de l'année écoulée, la moitié se fixent des objectifs à moyen terme (achat immobilier pour les jeunes, constitution d'une réserve pour les autres) et les incertitudes sur la retraite prennent de l'ampleur, surtout chez les moins de 55 ans.
Or, hormis sur cette dernière thématique où les multiples initiatives actuelles sont, hélas, plus vraisemblablement dues à l'effet d'aubaine des produits fiscalement avantageux qu'à une obsession du client, il reste fort à faire en matière d'accompagnement, à commencer par des capacités pratiques et concrètes d'assistance, de proximité, très en amont, sur l'orientation de l'épargne vers les solutions adaptées aux projets les plus populaires.
La Banque de France exploite elle-même les conclusions de son enquête dans le but d'affiner la stratégie qu'elle décline sur sa mission d'éducation financière. Cependant, quels que soient ses efforts, une prise en charge par les banques commerciales des pistes d'amélioration imaginées, immergées dans le contexte de la gestion des comptes, sera toujours plus percutante. Et les dispositifs ainsi déployés pourront aussi intégrer quelques modules d'apprentissage permettant de résorber l'inculture persistante.
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