Le 31 décembre est ici traditionnellement réservé à un bilan de l'innovation dans les services financiers au cours de l'année écoulée et un petit retour en arrière sur les 363 articles que j'ai rédigés révèle rapidement une certaine indigence de l'actualité en la matière, en dépit même des records d'investissement et de valorisation de la FinTech.
Le seul nouveau sujet qui ait fortement percé en 2021 est le paiement fractionné (BNPL), entraînant une croissance colossale de ses pionniers (Klarna, notamment) et une multiplication des incursions par les établissements traditionnels, mais aussi par quelques néo-banques. S'il représente un espoir de source de revenus alternative alors que les taux d'intérêt persistent à affaiblir les modèles économiques traditionnels, il est maintenant aussi sur la sellette en raison de sa toxicité potentielle pour les consommateurs.
Pour le reste, il a été fréquemment question d'environnement et de responsabilité sociétale dans les mois passés, surtout avec la tenue à Glasgow de la COP26, présentée comme la conférence de la dernière chance avant l'apocalypse. Mais les discours et les paroles ont beaucoup de mal à se traduire en actions concrètes significatives. Le constat est identique sur le thème (directement lié) du bien-être financier : de bon ton dans la communication officielle mais les initiatives opérationnelles sont extrêmement rares.
Cette ambiance se traduit dans vos lectures. Ainsi, le billet que vous avez le plus consulté sur le blog depuis janvier – et de très loin – est celui que j'ai consacré aux résultats d'Orange et à la dérive stratégique de sa filiale bancaire. À mi-chemin entre startup et projet de grand groupe, elle constitue l'archétype des désillusions de la révolution promise du secteur financier, dans laquelle ont été englouties des fortunes mais qui n'aboutit souvent qu'à des solutions sans grande originalité ni différenciation majeure.
Il est d'ailleurs bien possible qu'Orange Bank prolonge son rôle d'éclaireuse en 2022. En effet, après la démission de Stéphane Richard, le PDG qui en était le pilier, je prédis un désengagement de la part de l'opérateur de télécommunication, qui marquera la fin de la coûteuse aventure, probablement via une cession. On pourra alors considérer que, en 15 ans, la première vague de la FinTech aura atteint son apogée et que son déclin deviendra le tremplin de la prochaine génération et de la véritable transformation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)