Dans une sorte de réponse aux détracteurs de la conduite autonome, qui se manifestent particulièrement depuis quelques mois, Tesla commence à déployer un mécanisme incitatif auprès de ses clients ayant choisi sa solution d'assurance, sous la forme d'un rabais de prime octroyé en proportion de la fréquence d'activation du dispositif.
Proposée uniquement en Arizona et au Texas, dans un premier temps, la formule appliquée est simple : chaque mois, le ratio du kilométrage effectué en mode automatique (par rapport au total) détermine la réduction imputée sur le coût de la couverture de responsabilité civile (et donc à l'exclusion des autres garanties, notamment tous risques). L'avantage, reporté directement sur le prélèvement mensuel suivant, peut atteindre 10% dès qu'est franchi le seuil de la moitié des trajets.
Notons que la nouveauté vient s'ajouter à l'approche comportementale existante du produit d'assurance de Tesla. Or celle-ci intégrait déjà, de manière détournée, quelques facteurs liées à la conduite autonome, par exemple (et logiquement) par l'exclusion des parcours concernés dans un certain nombre des critères d'évaluation du score de sécurité mis en place afin de moduler les primes (alertes de collision, freinages brusques, prises de virage agressives, non respect des distances de sécurité…).
L'introduction d'une ristourne plus explicite correspond donc à un objectif de visibilité, à travers lequel le constructeur veut encourager activement ses clients à recourir à son mode automatique (dont, incidemment, le prix, qui leur est facturé en supplément, sera de la sorte légèrement amorti). Il ne fait aucun doute que les informations accumulées sur des millions de kilomètres de circulation justifient largement le petit cadeau, tout en maintenant un bénéfice net pour l'équilibre financier de l'assurance.
Un article à propos du score de sécurité fournit d'ailleurs, à travers une description des formules mathématiques implémentées, une perspective extrêmement intéressante sur les analyses statistiques de données effectuées et la manière dont leurs résultats sont exploités dans le but d'estimer l'impact des comportements observés sur le risque d'accident. Il en ressort rapidement que les corrélations sont suffisamment importantes pour expliquer la supériorité d'un logiciel aux agissements prédictibles.
Comme toujours, la démarche de Tesla constitue un message adressé au secteur de l'assurance traditionnelle, dont la prudence vis-à-vis des véhicules électriques et autonomes (qui se traduit par des tarifs élevés) lui porte préjudice. Mais elle représente surtout une affirmation forte, soutenue par des actes concrets, de sa confiance en ses algorithmes, que la marque compte faire valoir en priorité auprès de ses clients… et des futurs utilisateurs de ses taxis autonomes (s'ils finissent par voir le jour).
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