Avec sa protection contre les découverts, Monabanq ne fait que reprendre une idée qui revient à intervalles réguliers dans les banques, sans jamais se diffuser (et je me demande pourquoi). Mais en contextualisant sa présentation, elle en fait aussi un excellent instrument d'incitation à l'épargne… qui pourrait encore être enrichi.
Le principe mis en œuvre par la filiale du Crédit Mutuel est trivial (raison pour laquelle il devrait être généralisé depuis longtemps, sous une forme ou une autre) puisqu'il consiste à programmer un transfert automatique d'un montant spécifié depuis un compte d'épargne (provisionné) au choix (pour les clients qui en ont ouvert plusieurs) vers le compte courant, dès que le solde de ce dernier atteint un seuil prédéterminé (en général proche de zéro, indiquant le risque imminent de passer dans le rouge).
Traditionnellement, les options de ce genre sont proposées par les institutions financières qui savent qu'une majorité des personnes se laissant aller vers le découvert sont en réalité distraites et, de manière générale, peu attentives à leur situation financière, alors qu'un virement effectué à temps leur éviterait des déconvenues… et des frais souvent élevés. L'adoption d'un mécanisme autonome répond parfaitement à leur besoin, en éliminant le problème à la racine sans interférer avec leur insouciance.
Mais Monabanq introduit cette fonction dans le cadre plus large de son service Monabudget, et lui donne ainsi une autre dimension, au moins aussi importante. Le régulateur de découvert est en effet associé, explicitement, à un système tout aussi classique d'épargne automatique : l'utilisateur choisit le jour et la fréquence de l'opération, la somme maximale à mettre de côté, le minimum de disponibilités à préserver et le compte à créditer, les logiciels de la banque s'occupent du reste.
Grâce à cette intelligente combinaison, Monabanq rassure implicitement ses clients vis-à-vis d'un des principaux freins à la mise en place d'un virement d'épargne permanent : à tous ceux qui redoutent que, à l'occasion d'un mois difficile (après une dépense exceptionnelle, notamment), la ponction planifiée fasse passer, plus tard, leur solde en négatif, elle propose une solution élégante qui leur garantit qu'ils n'ont pas à se préoccuper de ce risque et qu'ils n'en subiront aucune conséquence.
J'ai toutefois un petit regret à exprimer face à l'offre actuelle (qui évoluera peut-être ?), car le couplage de cette approche avec un robot intelligent, tel que celui que fournit Oportun (ex-Digit) depuis plus d'une décennie, serait vraisemblablement idéal, avec, d'un côté, un outil capable d'optimiser les fonds mis en réserve selon les habitudes et les comportements de l'individu et, de l'autre, un dispositif de protection qui s'active, en totale transparence, en cas d'imprévu ou d'erreur des algorithmes prédictifs.
En synthèse, avec une idée relativement élémentaire et sa mise en perspective dans un cas d'usage très opportun, Monabanq joue simultanément sur deux paramètres critiques du bien-être financier, au profit de la sérénité de ses clients : la peur du découvert – et ses embarras purement administratifs – et l'encouragement à l'épargne « sans y penser » – et sa contribution à la réalisation de projets, petits et grands.
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