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C'est pas mon idée !

lundi 3 février 2025

Sabadell géolocalise les achats

Banco Sabadell
L'espagnole Banco Sabadell nous offre – involontairement, je présume – un moment de nostalgie avec la dernière nouveauté introduite dans ses applications bancaires : grâce à une collaboration avec le spécialiste Snowdrop, elle permet dorénavant à ses clients de localiser précisément les achats enregistrés dans leur historique d'opérations.

Bien que la banque mette exclusivement l'accent sur cette capacité à placer le lieu d'une transaction sur une carte, celle-ci s'inscrit dans une réponse plus globale à une problématique à laquelle nous sommes tous plus ou moins confrontés : la « traduction » dans un langage compréhensible – avec le nom réel de l'enseigne, pour commencer – des descriptifs ésotériques des dépenses apparaissant dans les relevés de compte, qui constitue justement le domaine d'expertise de Snowdrop.

Dans ce contexte, la géolocalisation apporte certes un petit plus mais il semble absurde d'en faire une avancée majeure. D'abord, elle ne s'adresse qu'à des personnes capables de se repérer sur un plan (plus rares qu'on ne l'imagine) et qui sont de plus enclines à en faire l'effort… dans le cas où l'adresse restituée ne leur suffit pas. Notons en outre qu'Apple Pay fournit déjà ce service (avec quelques défauts) à ceux qui préfèrent régler leurs emplettes avec leur téléphone plutôt qu'avec leur carte.

Surtout, en l'état, sa valeur ajoutée est extrêmement limitée. La communication officielle mentionne ainsi uniquement la faculté de vérifier la légitimité d'une opération grâce à son positionnement, qui faciliterait la détection de fraude et renforcerait de la sorte le sentiment de confiance du consommateur. Pourquoi pas, mais il me paraît regrettable que des années d'explorations autour de ce principe ne soient pas mises à profit pour déployer quelques options véritablement utiles dans la vie quotidienne.

Sabadell – Géolocalisation

Une des premières idées qui me viennent à l'esprit consiste à automatiser la détection de transactions suspectes sur la base d'une localisation incohérente, telle qu'elle a été testée par de nombreuses entreprises – institutions financières ou startups – au fil des ans, parmi lesquelles BillGuard, par exemple, était pionnière en 2014.

Dans un tout autre registre, j'ai également souvenir (sans que j'en retrouve hélas la référence) d'une initiative dans laquelle la personne enregistrait ses meilleures expériences et pouvait ensuite les retrouver en un clin d'œil dans son app bancaire, avec tous les détails nécessaires pour les reproduire (où est ce restaurant où j'ai si bien mangé le mois dernier ?), et éventuellement les partager avec ses amis. À moins qu'il ne s'agisse de retourner un produit à un commerçant pour son remboursement…

Plus exotique, une poignée de créatifs avaient imaginé (c'était en 2012 !) d'aider les acheteurs compulsifs à maîtriser leurs instincts, grâce à un mécanisme d'alerte lors de leur entrée dans une zone où ils avaient tendance à dépenser à l'excès. Le principe avait même été repris par une banque américaine un peu plus tard.

Naturellement, ce ne sont là que quelques exemples destinés à démontrer que les données susceptibles d'être extraites d'un historique de compte ouvrent une multitude d'opportunités de services additionnels. Même pour un établissement en manque d'inspiration, il n'est guère difficile de trouver des exemples à décliner afin de révéler tout le potentiel de ce qui n'est, sous sa forme brute actuelle, qu'une anecdote technique.

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