Alors que la gestion de finances personnelles (PFM) commence à se répandre sur les sites de banque en ligne français, il n'est toujours pas certain que les consommateurs soient réellement friands des services qu'elle leur promet. Entre complexité et inquiétude (sur la sécurité), les freins à l'utilisation sont en effet encore nombreux. Grâce à son approche radicale, The Birdy dessine peut-être une solution acceptable par un public plus large...
Au premier abord, le service apparaît pourtant comme une régression majeure : aucune connexion directe aux relevés de comptes ou de carte, aucune numérisation des tickets de caisse... les dépenses doivent être saisies manuellement. La seule automatisation proposée est un message électronique quotidien pour rappeler à l'utilisateur d'envoyer son relevé du jour. Car c'est par mail que les achats de la journée seront enregistrés, sous la forme d'une simple liste comprenant catégories (décrites par des #tags) et montants correspondants.
A partir des informations ainsi transmises, The Birdy va remplir les fonctions traditionnelles d'un outil de PFM, permettant le suivi des dépenses, avec graphiques personnalisés, et, en option payante (qui alimente le modèle économique de la startup), une gestion de budget complète, avec les rentrées d'argent, les opérations récurrentes...
Si la démarche adoptée par The Birdy peut surprendre, elle a aussi ses avantages : la saisie manuelle permet à l'utilisateur de suivre exactement ce qu'il souhaite (toutes ses dépenses, y compris celles réglées en espèces, ou seulement ses achats par carte, par exemple) et selon les catégories de son choix (par membre de la famille ?). En termes de sécurité, non seulement il n'y a ici aucun risque pour les comptes bancaires mais les paranoïaques peuvent même adopter des catégories "codées" qui protègeront la confidentialité des informations enregistrées. Enfin, il faut également signaler la volonté du concepteur du service de présenter des graphiques simples à comprendre, loin des analyses parfois trop riches des outils plus élaborés.
Les consommateurs se laisseront-ils convaincre de saisir manuellement leurs achats, même avec une procédure extrêmement facile à suivre, pour profiter de ces avantages ? Rien n'est moins sûr. Mais l'expérience n'en est pas moins intéressante à suivre car, parfois, les solutions les plus simples sont celles qui rencontrent le succès...
vendredi 30 mars 2012
jeudi 29 mars 2012
Swipely aide les commerçants à fidéliser leurs clients
A l'origine, Swipely voulait transformer l'acte de paiement en une activité sociale puis, le modèle ne séduisant pas les consommateurs, elle a rapidement réorienté son activité vers la gestion de programmes de fidélité liés aux cartes de paiement (le principe est d'affecter les promotions directement sur les paiements éligibles, sans nécessiter de présenter un bon de réduction ou une carte de fidélité).
La jeune pousse est loin d'être seule sur ce marché (on pensera par exemple à Clovr ou, plus significatives, certaines expérimentations d'American Express) et elle est donc sous pression pour se différencier. Sa dernière idée pour attirer les petits commerces lui procurera, au moins temporairement, un avantage certain : grâce à quelques analyses simples des données de paiement, elle offre une vision inédite de leur clientèle aux marchands et leur propose d'organiser les campagnes de promotion les plus adaptées aux comportements identifiés.
Le concept est finalement d'une simplicité enfantine : une fois connectés au compte d'encaissement du commerçant, les systèmes de Swipely présentent quelques indicateurs simples (mais hautement pertinents) sur les habitudes de leurs clients (sur la capture d'écran, on aperçoit ainsi les statistiques de récurrence des achats et le niveau de fréquentation par jour de la semaine). L'analyse de ces informations permet ensuite de détecter des opportunités de développement, valorisées, pour lesquelles des campagnes ciblées de promotions peuvent être émises plus ou moins automatiquement (dans le cas ci-dessus, une campagne à destination des clients qui n'ont pas acheté au cours des 120 derniers jours pourrait dégager jusqu'à 8 272 USD de ventes).
Comme dans le cas des offres (à destination des consommateurs) basées sur les transactions listées dans les relevés de compte, qui pourraient à terme se passer des banques pour opérer, le modèle de Swipely devrait incontestablement interpeller les institutions financières. Voilà en effet une startup qui exploite et analyse les données de paiement dont elles sont les premières détentrices pour offrir un service (très ?) lucratif aux commerçants qui sont leurs clients, en utilisant des outils qu'elles possèdent aussi pour leurs propres besoins.
Si les banques ne sont pas capables de développer des solutions de ce type pour leurs clients, peut-être devraient-elles à tout le moins envisager de conclure des partenariats avec les acteurs émergents qui, à défaut, s'épanouiront sans elles...
La jeune pousse est loin d'être seule sur ce marché (on pensera par exemple à Clovr ou, plus significatives, certaines expérimentations d'American Express) et elle est donc sous pression pour se différencier. Sa dernière idée pour attirer les petits commerces lui procurera, au moins temporairement, un avantage certain : grâce à quelques analyses simples des données de paiement, elle offre une vision inédite de leur clientèle aux marchands et leur propose d'organiser les campagnes de promotion les plus adaptées aux comportements identifiés.
Le concept est finalement d'une simplicité enfantine : une fois connectés au compte d'encaissement du commerçant, les systèmes de Swipely présentent quelques indicateurs simples (mais hautement pertinents) sur les habitudes de leurs clients (sur la capture d'écran, on aperçoit ainsi les statistiques de récurrence des achats et le niveau de fréquentation par jour de la semaine). L'analyse de ces informations permet ensuite de détecter des opportunités de développement, valorisées, pour lesquelles des campagnes ciblées de promotions peuvent être émises plus ou moins automatiquement (dans le cas ci-dessus, une campagne à destination des clients qui n'ont pas acheté au cours des 120 derniers jours pourrait dégager jusqu'à 8 272 USD de ventes).
Comme dans le cas des offres (à destination des consommateurs) basées sur les transactions listées dans les relevés de compte, qui pourraient à terme se passer des banques pour opérer, le modèle de Swipely devrait incontestablement interpeller les institutions financières. Voilà en effet une startup qui exploite et analyse les données de paiement dont elles sont les premières détentrices pour offrir un service (très ?) lucratif aux commerçants qui sont leurs clients, en utilisant des outils qu'elles possèdent aussi pour leurs propres besoins.
Si les banques ne sont pas capables de développer des solutions de ce type pour leurs clients, peut-être devraient-elles à tout le moins envisager de conclure des partenariats avec les acteurs émergents qui, à défaut, s'épanouiront sans elles...
Zuno pilote ses messages marketing avec un moteur de règles
L'analyse de données en temps réel trouve des usages dans tous les domaines de l'entreprise. Ainsi, le spécialiste des scores de crédit FICO, qui s'est déjà diversifié avec succès dans la gestion de risques se lance maintenant à l'assaut d'un secteur totalement différent, avec une solution de ciblage client appliquée au marketing.
C'est Zuno Bank, filiale purement en ligne (en Slovaquie et République Tchèque, actuellement) du groupe autrichien Raffeisen, qui en a réalisé la première implémentation, pour la promotion de ventes croisées (cross-selling). Si celle-ci peut sembler un peu banale dans sa version initiale, les idées de développements futurs, telles qu'elles sont présentées dans un article de la revue American Banker, esquissent une vision extrêmement ambitieuse.
Pour l'instant, le moteur de règles mis en place permet à chacune des deux banques d'exploiter une multitude de données sur le profil de chaque client, pour sélectionner et lui envoyer (par SMS, mail ou par appel téléphonique) les messages les mieux adaptés à sa situation, parmi plus de 60 disponibles. Sont pris en compte, par exemple, des informations démographiques, les transactions et contacts récents, les canaux utilisés... Et, bien entendu, ce sont les utilisateurs (du département marketing) qui définissent les règles (pas besoin de la DSI pour ce faire !).
Rien d'extraordinaire jusque là, donc, mais une particularité mérite tout de même d'être notée : contrairement aux outils "classiques" qui demandent généralement une segmentation préalable, celui-ci est directement (ou presque) connecté aux systèmes opérationnels et exploite ainsi des données toujours "fraîches", tout en évitant une étape de préparation des cibles dans les procédures de gestion de campagne.
Ce système fonctionne encore en temps différé et les traitements ne sont réalisés qu'une fois par jour. Mais tout est en place dès aujourd'hui pour un passage à un mode proche du temps réel, qui rendra possible le déclenchement des envois de message quelques secondes ou minutes après un évènement (par exemple un contact client). De plus, une expérience pilote intègre d'ores et déjà les interactions des clients avec les services de banque en ligne dans les critères de sélection des messages marketing (imaginez de recevoir une offre de crédit par mail juste après avoir fait une simulation sur le site web...).
L'objectif pour Zuno est naturellement d'augmenter la pertinence de ses actions de marketing et ses taux de transformation, en particulier dans une logique de ventes croisées. Le système mis en place inclut d'ailleurs une "boucle retour", qui va permettre de réinjecter les réactions des clients pour ajuster très rapidement les règles exploitées.
Dans un monde où le consommateur est demandeur de toujours plus de personnalisation, ce type d'approche va rapidement devenir un impératif pour toutes les entreprises. Et quand je vois les offres que m'envoient régulièrement mes banques, il est évident qu'elles sont encore bien loin de la maturité atteinte par Zuno, sans même parler de sa vision du futur...
C'est Zuno Bank, filiale purement en ligne (en Slovaquie et République Tchèque, actuellement) du groupe autrichien Raffeisen, qui en a réalisé la première implémentation, pour la promotion de ventes croisées (cross-selling). Si celle-ci peut sembler un peu banale dans sa version initiale, les idées de développements futurs, telles qu'elles sont présentées dans un article de la revue American Banker, esquissent une vision extrêmement ambitieuse.
Pour l'instant, le moteur de règles mis en place permet à chacune des deux banques d'exploiter une multitude de données sur le profil de chaque client, pour sélectionner et lui envoyer (par SMS, mail ou par appel téléphonique) les messages les mieux adaptés à sa situation, parmi plus de 60 disponibles. Sont pris en compte, par exemple, des informations démographiques, les transactions et contacts récents, les canaux utilisés... Et, bien entendu, ce sont les utilisateurs (du département marketing) qui définissent les règles (pas besoin de la DSI pour ce faire !).
Rien d'extraordinaire jusque là, donc, mais une particularité mérite tout de même d'être notée : contrairement aux outils "classiques" qui demandent généralement une segmentation préalable, celui-ci est directement (ou presque) connecté aux systèmes opérationnels et exploite ainsi des données toujours "fraîches", tout en évitant une étape de préparation des cibles dans les procédures de gestion de campagne.
Ce système fonctionne encore en temps différé et les traitements ne sont réalisés qu'une fois par jour. Mais tout est en place dès aujourd'hui pour un passage à un mode proche du temps réel, qui rendra possible le déclenchement des envois de message quelques secondes ou minutes après un évènement (par exemple un contact client). De plus, une expérience pilote intègre d'ores et déjà les interactions des clients avec les services de banque en ligne dans les critères de sélection des messages marketing (imaginez de recevoir une offre de crédit par mail juste après avoir fait une simulation sur le site web...).
L'objectif pour Zuno est naturellement d'augmenter la pertinence de ses actions de marketing et ses taux de transformation, en particulier dans une logique de ventes croisées. Le système mis en place inclut d'ailleurs une "boucle retour", qui va permettre de réinjecter les réactions des clients pour ajuster très rapidement les règles exploitées.
Dans un monde où le consommateur est demandeur de toujours plus de personnalisation, ce type d'approche va rapidement devenir un impératif pour toutes les entreprises. Et quand je vois les offres que m'envoient régulièrement mes banques, il est évident qu'elles sont encore bien loin de la maturité atteinte par Zuno, sans même parler de sa vision du futur...
mardi 27 mars 2012
La première banque sur le Mac AppStore est turque
Si l'actualité récente est un signe avant-coureur d'une tendance forte, la multiplication des médias d'accès aux services en ligne est en passe de devenir une préoccupation majeure pour les banques du monde entier. Après La Caixa sur "télévision intelligente" puis CommBank sur le Chrome Web Store, c'est le Mac AppStore d'Apple qui accueille maintenant sa première institution financière, la turque İşbank.
L'application pour Mac de cette dernière est très proche, par ses fonctions et sa conception graphique, de celle qui est déjà disponible pour tablettes, dont elle reprend d'ailleurs le nom, İşPad. Les services qu'elle inclut sont résolument classiques : consultation des comptes et des transactions, virements et paiements, simulateurs de crédit... ainsi qu'une importante section, particulièrement riche et très visuelle, consacrée à la bourse.
Elle présente tout de même une particularité notable : quelques-uns des services proposés sont accessibles aussi aux non-clients, dont les simulations de crédit et, surtout, l'ouverture de compte "immédiate". Il semble d'ailleurs que d'autres produits, cartes de crédit par exemple, puissent également être souscrits directement depuis İşPad.
A voir les déclinaisons plus ou moins exotiques de ses applications, notamment pour Smart TV ou pour la tablette PlayBook de RIM (probablement un autre cas unique, même s'il s'agit d'une adaptation de la version Android), il est aisé d'imaginer que la stratégie d'İşbank est d'occuper tous les médias.
Mais dans un contexte plus "objectif", la pertinence de cette initiative pour Mac peut légitiment être questionnée à l'ère des applications web riches (dont HTML5 nous promet même pour bientôt la compatibilité universelle). Les technologies modernes permettent en effet d'offrir la même qualité d'interaction dans un navigateur web que dans une application "native". Pourtant, pour aussi peu rationnel qu'il soit, l'engouement qui a saisi les propriétaires d'iPhone, puis d'autres smartphones et de tablettes, pour les AppStores n'a finalement aucune raison de ne pas gagner le monde des micro-ordinateurs.
Avec la multiplication des systèmes et des boutiques logicielles, (presque) tous incompatibles les uns avec les autres, une telle perspective est une mauvaise nouvelle pour toutes les entreprises qui doivent assurer une présence en ligne aussi large que possible pour toucher leur clientèle là où elle se trouve. Elle va conduire mécaniquement à un accroissement des coûts de développement et à une dispersion des efforts, préjudiciable à la qualité et à la variété des services offerts.
Il reste donc à espérer que la vogue actuelle des AppStores est passagère, disparaissant logiquement quand les écosystèmes d'applications web (HTML5) auront trouvé leur place sur mobile et sur PC. Encore faudra-t-il que les Apple, Microsoft, Google et autres acceptent d'abandonner (pour partie au moins) la position privilégiée qu'ils sont en train de gagner dans la distribution de logiciels avec leurs approches propriétaires. La lutte pour l'indépendance risque d'être âpre... Et, en attendant, la question du développement d'applications pour "tous" les systèmes va se poser avec insistance.
L'application pour Mac de cette dernière est très proche, par ses fonctions et sa conception graphique, de celle qui est déjà disponible pour tablettes, dont elle reprend d'ailleurs le nom, İşPad. Les services qu'elle inclut sont résolument classiques : consultation des comptes et des transactions, virements et paiements, simulateurs de crédit... ainsi qu'une importante section, particulièrement riche et très visuelle, consacrée à la bourse.
Elle présente tout de même une particularité notable : quelques-uns des services proposés sont accessibles aussi aux non-clients, dont les simulations de crédit et, surtout, l'ouverture de compte "immédiate". Il semble d'ailleurs que d'autres produits, cartes de crédit par exemple, puissent également être souscrits directement depuis İşPad.
A voir les déclinaisons plus ou moins exotiques de ses applications, notamment pour Smart TV ou pour la tablette PlayBook de RIM (probablement un autre cas unique, même s'il s'agit d'une adaptation de la version Android), il est aisé d'imaginer que la stratégie d'İşbank est d'occuper tous les médias.
Mais dans un contexte plus "objectif", la pertinence de cette initiative pour Mac peut légitiment être questionnée à l'ère des applications web riches (dont HTML5 nous promet même pour bientôt la compatibilité universelle). Les technologies modernes permettent en effet d'offrir la même qualité d'interaction dans un navigateur web que dans une application "native". Pourtant, pour aussi peu rationnel qu'il soit, l'engouement qui a saisi les propriétaires d'iPhone, puis d'autres smartphones et de tablettes, pour les AppStores n'a finalement aucune raison de ne pas gagner le monde des micro-ordinateurs.
Avec la multiplication des systèmes et des boutiques logicielles, (presque) tous incompatibles les uns avec les autres, une telle perspective est une mauvaise nouvelle pour toutes les entreprises qui doivent assurer une présence en ligne aussi large que possible pour toucher leur clientèle là où elle se trouve. Elle va conduire mécaniquement à un accroissement des coûts de développement et à une dispersion des efforts, préjudiciable à la qualité et à la variété des services offerts.
Il reste donc à espérer que la vogue actuelle des AppStores est passagère, disparaissant logiquement quand les écosystèmes d'applications web (HTML5) auront trouvé leur place sur mobile et sur PC. Encore faudra-t-il que les Apple, Microsoft, Google et autres acceptent d'abandonner (pour partie au moins) la position privilégiée qu'ils sont en train de gagner dans la distribution de logiciels avec leurs approches propriétaires. La lutte pour l'indépendance risque d'être âpre... Et, en attendant, la question du développement d'applications pour "tous" les systèmes va se poser avec insistance.
lundi 26 mars 2012
OneReceipt insère les tickets de caisse dans la banque en ligne
Par rapport à certains concurrents (Lemon, pour n'en citer qu'un), le service que propose OneReceipt est plutôt basique : il permet de capturer les reçus d'achats, soit directement au format électronique, soit par photographie du ticket imprimé. Une fois transférés, ils sont analysés et chaque article est alors enregistré séparément et peut être retrouvé à tout moment. Et c'est tout !
Mais, à défaut de graphiques de suivi des dépenses et autres outils de gestion de budget, la startup vient tout de même d'introduire une nouvelle option résolument originale, qui va intégrer l'accès aux reçus depuis des services de banque en ligne.
Pour ce faire, l'utilisateur n'aura qu'à installer une extension pour Chrome (le seul navigateur supporté pour l'instant). Dès lors, chaque fois qu'il se connectera sur un des sites reconnus (actuellement American Express, CitiCards, Bank of America ou encore le service de PFM Mint.com), les transactions identifiées comme correspondant aux tickets enregistrés sur OneReceipt sont enrichies d'une icône noire permettant de consulter le détail de la dépense, sans quitter la page.
Telle quelle, cette nouveauté ne va pas rendre le service de OneReceipt beaucoup plus attirant et ce n'est que parce que beaucoup d'américains conservent leurs reçus pour des raisons fiscales qu'il peut espérer convaincre les utilisateurs outre-Atlantique. Mais ne nous arrêtons pas à la "surface" et explorons le potentiel des idées qui sont mise en œuvre ici...
Tout d'abord, dans le domaine de la gestion de finances personnalles (PFM), la première application de la technologie consisterait à affiner la catégorisation des opérations, de manière à présenter une vue beaucoup plus précise du budget. Car, aujourd'hui, les outils de PFM vont, par exemple, ranger un achat par carte bancaire en grande surface dans une seule rubrique "alimentation", alors qu'il comprend peut-être aussi des articles de loisir. L'analyse des tickets de caisse, en supposant qu'elle soit suffisamment élaborée, pourrait résoudre ces approximations.
La deuxième piste à explorer, bien plus "dérangeante", est inspirée par deux caractéristiques de OneReceipt : d'une part, l'implémentation sous forme d'extension de navigateur et, d'autre part, le modèle économique de la startup, basé sur la distribution de promotions ciblées en fonction des dépenses enregistrées.
Vous rappelez-vous de Cardlytics ? Une startup proposant aux banques d'intégrer des offres promotionnelles personnalisées dans les relevés en ligne... Et imaginez maintenant qu'au lieu de chercher à conclure des partenariats avec les banques, elle (ou une autre) lance sa propre extension pour Chrome, offrant le même service : la fonction que la plupart des banques refusent obstinément est alors implémentée malgré tout et elles en voient les bénéfices leur échapper...
Mais, à défaut de graphiques de suivi des dépenses et autres outils de gestion de budget, la startup vient tout de même d'introduire une nouvelle option résolument originale, qui va intégrer l'accès aux reçus depuis des services de banque en ligne.
Pour ce faire, l'utilisateur n'aura qu'à installer une extension pour Chrome (le seul navigateur supporté pour l'instant). Dès lors, chaque fois qu'il se connectera sur un des sites reconnus (actuellement American Express, CitiCards, Bank of America ou encore le service de PFM Mint.com), les transactions identifiées comme correspondant aux tickets enregistrés sur OneReceipt sont enrichies d'une icône noire permettant de consulter le détail de la dépense, sans quitter la page.
Telle quelle, cette nouveauté ne va pas rendre le service de OneReceipt beaucoup plus attirant et ce n'est que parce que beaucoup d'américains conservent leurs reçus pour des raisons fiscales qu'il peut espérer convaincre les utilisateurs outre-Atlantique. Mais ne nous arrêtons pas à la "surface" et explorons le potentiel des idées qui sont mise en œuvre ici...
Tout d'abord, dans le domaine de la gestion de finances personnalles (PFM), la première application de la technologie consisterait à affiner la catégorisation des opérations, de manière à présenter une vue beaucoup plus précise du budget. Car, aujourd'hui, les outils de PFM vont, par exemple, ranger un achat par carte bancaire en grande surface dans une seule rubrique "alimentation", alors qu'il comprend peut-être aussi des articles de loisir. L'analyse des tickets de caisse, en supposant qu'elle soit suffisamment élaborée, pourrait résoudre ces approximations.
La deuxième piste à explorer, bien plus "dérangeante", est inspirée par deux caractéristiques de OneReceipt : d'une part, l'implémentation sous forme d'extension de navigateur et, d'autre part, le modèle économique de la startup, basé sur la distribution de promotions ciblées en fonction des dépenses enregistrées.
Vous rappelez-vous de Cardlytics ? Une startup proposant aux banques d'intégrer des offres promotionnelles personnalisées dans les relevés en ligne... Et imaginez maintenant qu'au lieu de chercher à conclure des partenariats avec les banques, elle (ou une autre) lance sa propre extension pour Chrome, offrant le même service : la fonction que la plupart des banques refusent obstinément est alors implémentée malgré tout et elles en voient les bénéfices leur échapper...
dimanche 25 mars 2012
Geode, le paiement mobile sur Kickstarter
Parmi la cohorte des solutions de paiement mobile qui font l'actualité quotidiennement, il me semble ne pas encore en avoir détecté une qui fisse appel à un financement communautaire. Cette lacune est désormais comblée, avec la présentation de Geode sur Kickstarter, une des plates-formes de crowdfunding les plus en vogue actuellement.
Cependant, l'originalité du produit justifie autant que son mode de lancement particulier de consacrer un billet à Geode. La promesse de ses concepteurs est pourtant tellement optimiste qu'elle ne peut manquer de susciter l'incrédulité, puisqu'elle pourrait se résumer à "un portefeuille virtuel hautement sécurisé pour iPhone, supportant toutes les cartes de paiement et de fidélité, sans nécessiter le moindre équipement spécifique du côté des commerçants". Or cette description est entièrement sincère, au moins sur le papier.
Geode est essentiellement la combinaison d'un logiciel et d'un étui pour iPhone. Ce dernier intègre les 4 composants qui transformeront l'appareil en portefeuille mobile : un lecteur de carte amovible (pour piste magnétique uniquement), un scanner d'empreinte digitale, un programmateur de piste magnétique et un petit écran à encre électronique (comme sur les lecteurs d'e-books).
Comment l'ensemble fonctionne-t-il ? A l'initialisation, l'utilisateur crée un compte dans l'application, qu'il protège avec son empreinte digitale, puis enregistre ses cartes de paiement (par la lecture de leur piste magnétique) et ses cartes de fidélité (par photographie de leurs codes à barres).
Lorsque vient le moment de présenter sa carte de fidélité au commerçant, il suffit de la sélectionner dans le logiciel et son code à barres est reporté sur l'écran présent au dos de l'étui, le rendant lisible par tous les lecteurs, alors que certains peuvent rencontrer des difficultés avec les afficheurs LCD.
Pour payer un achat, le système est encore plus étonnant : après sélection de la carte à utiliser dans l'application, le programmateur inscrit à la volée ses caractéristiques sur une carte universelle ("GeoCard") glissée dans l'étui. Compatible avec tous les terminaux de paiement (à piste), elle peut alors être utilisée pour un achat et être effacée après utilisation ou après un délai d'expiration automatique.
Sur Kickstarter, le projet a déjà recueilli plus de 240 000 USD en promesses de participation (sur 50 000 USD demandés à l'origine), de la part de 1 200 internautes. Ce succès initial ne présume en rien de l'avenir de Geode (on peut, par exemple, légitimement s'inquiéter de son adoption par les voleurs). Mais, a minima, un certain nombre des idées qui ont présidé à sa conception, en particulier pour la sécurité, méritent d'être notées, pour, peut-être, les appliquer dans d'autres contextes ou selon des modalités légèrement différentes.
Cependant, l'originalité du produit justifie autant que son mode de lancement particulier de consacrer un billet à Geode. La promesse de ses concepteurs est pourtant tellement optimiste qu'elle ne peut manquer de susciter l'incrédulité, puisqu'elle pourrait se résumer à "un portefeuille virtuel hautement sécurisé pour iPhone, supportant toutes les cartes de paiement et de fidélité, sans nécessiter le moindre équipement spécifique du côté des commerçants". Or cette description est entièrement sincère, au moins sur le papier.
Geode est essentiellement la combinaison d'un logiciel et d'un étui pour iPhone. Ce dernier intègre les 4 composants qui transformeront l'appareil en portefeuille mobile : un lecteur de carte amovible (pour piste magnétique uniquement), un scanner d'empreinte digitale, un programmateur de piste magnétique et un petit écran à encre électronique (comme sur les lecteurs d'e-books).
Comment l'ensemble fonctionne-t-il ? A l'initialisation, l'utilisateur crée un compte dans l'application, qu'il protège avec son empreinte digitale, puis enregistre ses cartes de paiement (par la lecture de leur piste magnétique) et ses cartes de fidélité (par photographie de leurs codes à barres).
Lorsque vient le moment de présenter sa carte de fidélité au commerçant, il suffit de la sélectionner dans le logiciel et son code à barres est reporté sur l'écran présent au dos de l'étui, le rendant lisible par tous les lecteurs, alors que certains peuvent rencontrer des difficultés avec les afficheurs LCD.
Pour payer un achat, le système est encore plus étonnant : après sélection de la carte à utiliser dans l'application, le programmateur inscrit à la volée ses caractéristiques sur une carte universelle ("GeoCard") glissée dans l'étui. Compatible avec tous les terminaux de paiement (à piste), elle peut alors être utilisée pour un achat et être effacée après utilisation ou après un délai d'expiration automatique.
Sur Kickstarter, le projet a déjà recueilli plus de 240 000 USD en promesses de participation (sur 50 000 USD demandés à l'origine), de la part de 1 200 internautes. Ce succès initial ne présume en rien de l'avenir de Geode (on peut, par exemple, légitimement s'inquiéter de son adoption par les voleurs). Mais, a minima, un certain nombre des idées qui ont présidé à sa conception, en particulier pour la sécurité, méritent d'être notées, pour, peut-être, les appliquer dans d'autres contextes ou selon des modalités légèrement différentes.
samedi 24 mars 2012
Avec IdeaBank, CBA fait le plein d'idées
Aux esprits chagrins qui refusent de croire au crowdsourcing pour inventer la banque de demain, l'initiative IdeaBank de la Commonwealth Bank of Australia apporte une réponse cinglante. Après moins de 4 mois de fonctionnement, l'annonce du vainqueur du concours qui accompagnait son lancement nous permet en effet de tirer un premier bilan de ce qui s'avère être un succès extraordinaire.
Car même si les banques ont actuellement un déficit d'image, même si l'argent ne semble pas être un sujet "sexy" et même si "les gens" ont autre chose à faire dans la vie que de participer aux innovations d'une entreprise, CommBank a réussi à recueillir 550 idées – soit plus de 5 par jour – dont 135 ont été commentées, par près de 250 internautes, pour les enrichir ou, plus simplement, les soutenir.
Bien entendu, ces chiffres sont impressionnants mais vous vous demandez certainement si la qualité est au rendez-vous. Là encore, la réponse est oui, indiscutablement. Et il suffit de compter le nombre d'entre elles, plusieurs dizaines, qui ont été promues "acknowledged" (leur faisabilité va être évaluée) par les représentants de la banque pour comprendre que ceux-ci sont plutôt satisfaits des résultats.
L'idée gagnante, bien qu'intéressante, n'est pas ma préférée. Elle rapportera néanmoins 10 000 AUD à son auteur, un étudiant de 22 ans. Intitulée "Electronic Receipts", elle suggère, avec quelques autres propositions proches, d'intégrer les reçus de dépenses, de plus en plus souvent dématérialisés, aux relevés de compte en ligne. Le principe évoque les récentes évolutions de l'offre de OneReceipt, dont je reparlerai probablement bientôt.
Il faut d'ailleurs bien avouer que bon nombre de soumissions correspondent à des services et/ou produits existants dans d'autres banques, en Australie ou dans le monde. Sont ainsi évoqués, notamment, le dépôt de chèque sur mobile (comme chez Chase et USAA aux Etats-Unis), l'épargne des centimes sur les arrondis de dépenses (comme le programme "Keep the Change" de Bank of America), la gestion de finances personnelles (PFM), voire même la mise à disposition d'APIs pour les développeurs, telle qu'on vient juste de la voir apparaître (au Crédit Agricole et chez Axa Banque).
Au minimum, ces suggestions permettent d'évaluer l'intérêt des participants pour ces nouveaux services, tout en démontrant au passage la capacité des idées à circuler à grande vitesse sur la planète, dans le domaine bancaire comme dans les autres...
Mais une multitude de propositions tout à fait originales sont également présentées sur la plate-forme, dont voici une liste de celles qui ont le plus retenu mon attention, après un rapide survol d'une centaine d'entre elles :
S'il en fallait encore une preuve, IdeaBank donne un parfait exemple d'une initiative d'innovation ouverte parfaitement menée (l'animation du site est particulièrement soignée) et illustre magistralement les résultats qu'il est possible d'en tirer. Après cette première étape dans une démarche inscrite dans la durée, CommBank peut être relativement confiante en son avenir. Et pour toutes les banques qui ne se sentent pas capables de reproduire ce modèle, n'oubliez pas que des dizaines d'idées sont accessibles publiquement et ne demandent qu'à être implémentées !
Car même si les banques ont actuellement un déficit d'image, même si l'argent ne semble pas être un sujet "sexy" et même si "les gens" ont autre chose à faire dans la vie que de participer aux innovations d'une entreprise, CommBank a réussi à recueillir 550 idées – soit plus de 5 par jour – dont 135 ont été commentées, par près de 250 internautes, pour les enrichir ou, plus simplement, les soutenir.
Bien entendu, ces chiffres sont impressionnants mais vous vous demandez certainement si la qualité est au rendez-vous. Là encore, la réponse est oui, indiscutablement. Et il suffit de compter le nombre d'entre elles, plusieurs dizaines, qui ont été promues "acknowledged" (leur faisabilité va être évaluée) par les représentants de la banque pour comprendre que ceux-ci sont plutôt satisfaits des résultats.
L'idée gagnante, bien qu'intéressante, n'est pas ma préférée. Elle rapportera néanmoins 10 000 AUD à son auteur, un étudiant de 22 ans. Intitulée "Electronic Receipts", elle suggère, avec quelques autres propositions proches, d'intégrer les reçus de dépenses, de plus en plus souvent dématérialisés, aux relevés de compte en ligne. Le principe évoque les récentes évolutions de l'offre de OneReceipt, dont je reparlerai probablement bientôt.
Il faut d'ailleurs bien avouer que bon nombre de soumissions correspondent à des services et/ou produits existants dans d'autres banques, en Australie ou dans le monde. Sont ainsi évoqués, notamment, le dépôt de chèque sur mobile (comme chez Chase et USAA aux Etats-Unis), l'épargne des centimes sur les arrondis de dépenses (comme le programme "Keep the Change" de Bank of America), la gestion de finances personnelles (PFM), voire même la mise à disposition d'APIs pour les développeurs, telle qu'on vient juste de la voir apparaître (au Crédit Agricole et chez Axa Banque).
Au minimum, ces suggestions permettent d'évaluer l'intérêt des participants pour ces nouveaux services, tout en démontrant au passage la capacité des idées à circuler à grande vitesse sur la planète, dans le domaine bancaire comme dans les autres...
Mais une multitude de propositions tout à fait originales sont également présentées sur la plate-forme, dont voici une liste de celles qui ont le plus retenu mon attention, après un rapide survol d'une centaine d'entre elles :
- Le choix du public (avec 58 votes) va actuellement à "CommAged", qui suggère de créer dans les agences un guichet prioritaire pour les personnes âgées (comme il peut exister des caisses prioritaires dans les grandes surfaces), d'autant plus important qu'elles constituent les populations les moins susceptibles d'utiliser les canaux de self-service.
- Un accès rapide et gratuit à des spécialistes, par exemple de la gestion de patrimoine, pour des conseils élémentaires ne nécessitant pas la souscription d'un (coûteux) service de banque privée. L'auteur de l'idée la résume très bien par une comparaison, dénotant son inspiration par un secteur très éloigné de la finance : il s'agirait de créer le Genius Bar des Apple Stores dans les agences bancaires.
- La création d'applications et de services en ligne différenciés par groupes d'âge : depuis les jeux éducatifs pour les enfants jusqu'aux outils "simplifiés" pour les seniors, en passant par des actions de sensibilisation à la gestion de finances personnelles pour les adolescents, une mise en avant de l'épargne (entre autres) pour les jeunes adultes et les plates-formes riches existantes pour les 30-50 ans.
- Une gestion de budget qui soit capable de réellement dégager des tendances futures, voire de prévoir finement les rentrées d'argent et les dépenses à venir. A l'ère de l'analyse prédictive arrivant dans toutes les grandes entreprises, cela devrait bien être faisable, non ?
- La mise en place d'un système d'authentification universelle, géré par la banque (qui en assure la sécurité) et permettant de se connecter à tous les sites web sans avoir à se rappeler d'une pléthore de mots de passe.
S'il en fallait encore une preuve, IdeaBank donne un parfait exemple d'une initiative d'innovation ouverte parfaitement menée (l'animation du site est particulièrement soignée) et illustre magistralement les résultats qu'il est possible d'en tirer. Après cette première étape dans une démarche inscrite dans la durée, CommBank peut être relativement confiante en son avenir. Et pour toutes les banques qui ne se sentent pas capables de reproduire ce modèle, n'oubliez pas que des dizaines d'idées sont accessibles publiquement et ne demandent qu'à être implémentées !
Umpqua consulte ses clients sur les paiements P2P
Les services de paiement P2P (de "pair à pair") deviennent rapidement à la mode dans de nombreuses banques à travers le monde. La plupart de ceux qui existent aujourd'hui sont bâtis sur le même modèle, désormais classique : l'envoi d'argent par virement à un bénéficiaire identifié par son adresse mail ou son numéro de mobile. Et leur lancement est souvent un saut dans l'inconnu, dont il est difficile de prédire le succès…
Pour Umpqua Bank, l'approche est un peu différente : c'est d'abord une maquette qui est mise en place, pour demander leur avis aux internautes, et quelques idées originales sont astucieusement introduites dans cette expérience sans risque. L'invitation a été lancée à tous (pas uniquement clients) mercredi, sur les médias sociaux (Twitter et Facebook) : "venez tester notre service de paiement P2P (sans argent impliqué) et donnez-nous votre avis". Pour ajouter à la motivation, un tirage au sort donnera l'occasion à quelques participants de remporter un cadeau.
La page de simulation demande la saisie des informations habituelles pour un paiement : nom, prénom et adresse de messagerie du destinataire, montant à transférer, compte à débiter et message d'accompagnement optionnel. Mais il est aussi possible d'enrichir le mail de notification d'un thème graphique et, plus étonnant, d'ajouter à l'envoi une carte cadeau Amazon.
Pour Umpqua Bank, l'approche est un peu différente : c'est d'abord une maquette qui est mise en place, pour demander leur avis aux internautes, et quelques idées originales sont astucieusement introduites dans cette expérience sans risque. L'invitation a été lancée à tous (pas uniquement clients) mercredi, sur les médias sociaux (Twitter et Facebook) : "venez tester notre service de paiement P2P (sans argent impliqué) et donnez-nous votre avis". Pour ajouter à la motivation, un tirage au sort donnera l'occasion à quelques participants de remporter un cadeau.
La page de simulation demande la saisie des informations habituelles pour un paiement : nom, prénom et adresse de messagerie du destinataire, montant à transférer, compte à débiter et message d'accompagnement optionnel. Mais il est aussi possible d'enrichir le mail de notification d'un thème graphique et, plus étonnant, d'ajouter à l'envoi une carte cadeau Amazon.
L'enquête qui est soumise à l'utilisateur après son test permet aussi de mieux comprendre les orientations que souhaite prendre la banque avec ce futur service. Ainsi, la sélection d'un thème graphique pour les notifications est présentée comme une option payante, qui pourrait donc représenter une part du modèle économique envisagé. D'autant plus que les internautes sont interrogés sur le prix qu'ils accepteraient de payer pour ce petit plus, en parallèle d'une question portant sur le coût du transfert d'argent lui-même.
Dans la même logique, la carte cadeau Amazon incluse dans l'envoi pourrait être déclinée, selon l'appétence des utilisateurs, dans d'autres directions. Sont cités, par exemple, des crédits iTunes, des points pour des jeux virtuels… (il est surprenant de ne pas voir les crédits Facebook dans la liste proposée).
Malgré toutes les initiatives déjà en cours, il reste difficile de savoir quel public peuvent rencontrer les services de paiement P2P et, encore plus, d'estimer les revenus qu'ils pourraient générer. Plutôt que de se lancer à l'aveuglette, Umpqua fait donc le choix de prendre son temps et de consulter ses utilisateurs potentiels sur leur intérêt, tout en profitant de l'occasion pour essayer d'imaginer d'autres possibilités, aussi bien en termes d'offre aux clients que de modèles économiques…
Dans la même logique, la carte cadeau Amazon incluse dans l'envoi pourrait être déclinée, selon l'appétence des utilisateurs, dans d'autres directions. Sont cités, par exemple, des crédits iTunes, des points pour des jeux virtuels… (il est surprenant de ne pas voir les crédits Facebook dans la liste proposée).
Malgré toutes les initiatives déjà en cours, il reste difficile de savoir quel public peuvent rencontrer les services de paiement P2P et, encore plus, d'estimer les revenus qu'ils pourraient générer. Plutôt que de se lancer à l'aveuglette, Umpqua fait donc le choix de prendre son temps et de consulter ses utilisateurs potentiels sur leur intérêt, tout en profitant de l'occasion pour essayer d'imaginer d'autres possibilités, aussi bien en termes d'offre aux clients que de modèles économiques…
vendredi 23 mars 2012
Un outil d'audit pour les cartes corporate de Citi
Quand on évoque la fraude sur les cartes bancaires, on pense le plus souvent à son impact sur les particuliers. Mais les entreprises, avec leurs parcs parfois importants de cartes fournies à leurs collaborateurs, sont également concernées, et, dans ce cas, aussi bien par les malversations criminelles qui affectent tous les porteurs que par des abus internes.
Face à cet enjeu, la division "cartes commerciales" de Citi lance un outil d'audit spécialisé, baptisé "PAT" ("Program Audit Tool" [lien PDF]), à destination de ses clients. Conçue à l'origine pour répondre [lien PDF] à une demande spécifique de la "US Navy", cette solution permet aux gestionnaires de cartes de bénéficier des moyens de lutte contre la fraude existants dans la banque, en y ajoutant des possibilités de configuration et de personnalisation, selon les règles en vigueur dans l'organisation.
Contrairement à une application telle que Jot de Chase, qui vise plutôt les PME avec un contrôle des dépenses en temps réel, l'objectif de "PAT" est d'offrir aux grands comptes un outil de suivi et de vérification a posteriori. Concrètement, il s'agit d'un logiciel d'analyse de données, qui va identifier, parmi toutes les transactions enregistrées, celles qui sont "en dehors des normes" et mettre en place un workflow de traitement des anomalies ainsi détectées.
Les administrateurs ont toute latitude pour définir, et affiner dans le temps, les règles applicables aux cartes qu'ils gèrent, en fonction des marchands, des catégories de commerçants, des montants engagés, par période, par carte individuelle ou par groupes (qui peuvent être définis en hiérarchie)...
A chaque fin de cycle, les opérations "douteuses" sont signalées aux gestionnaires et consignées dans un rapport : une revue détaillée pourra alors être opérée et conduira, en cas d'incident avéré, à une décision d'approbation (dérogation) ou de rejet de la transaction, accompagnée d'un message envoyé automatiquement au "fautif".
Le premier rôle de "PAT" est de faciliter le contrôle des achats dans l'entreprise : dans le cas de la Navy, les gestionnaires n'ont ainsi plus à vérifier que 5% des transactions exécutées sur les 45 000 comptes qu'ils ont sous leur responsabilité. Mais l'outil apporte également un avantage supplémentaire dans les secteurs réglementés (dont, évidemment, les administrations publiques), en fournissant automatiquement des données de conformité auditables.
L'initiative de Citi répond à un indéniable besoin des grandes entreprises, qui, jusqu'à maintenant, n'ont d'autre solution à leur disposition, pour contrôler l'utilisation de leurs cartes bancaires, qu'une lourde procédure manuelle ou un éventuel développement d'un logiciel spécifique. Mais plus encore, c'est sa réalisation qui retiendra l'attention : la mise à disposition de l'outil interne de lutte contre la fraude pour adresser une problématique externe similaire, par une "simple" ouverture de son accès aux clients, est un choix brillant !
Face à cet enjeu, la division "cartes commerciales" de Citi lance un outil d'audit spécialisé, baptisé "PAT" ("Program Audit Tool" [lien PDF]), à destination de ses clients. Conçue à l'origine pour répondre [lien PDF] à une demande spécifique de la "US Navy", cette solution permet aux gestionnaires de cartes de bénéficier des moyens de lutte contre la fraude existants dans la banque, en y ajoutant des possibilités de configuration et de personnalisation, selon les règles en vigueur dans l'organisation.
Contrairement à une application telle que Jot de Chase, qui vise plutôt les PME avec un contrôle des dépenses en temps réel, l'objectif de "PAT" est d'offrir aux grands comptes un outil de suivi et de vérification a posteriori. Concrètement, il s'agit d'un logiciel d'analyse de données, qui va identifier, parmi toutes les transactions enregistrées, celles qui sont "en dehors des normes" et mettre en place un workflow de traitement des anomalies ainsi détectées.
Les administrateurs ont toute latitude pour définir, et affiner dans le temps, les règles applicables aux cartes qu'ils gèrent, en fonction des marchands, des catégories de commerçants, des montants engagés, par période, par carte individuelle ou par groupes (qui peuvent être définis en hiérarchie)...
A chaque fin de cycle, les opérations "douteuses" sont signalées aux gestionnaires et consignées dans un rapport : une revue détaillée pourra alors être opérée et conduira, en cas d'incident avéré, à une décision d'approbation (dérogation) ou de rejet de la transaction, accompagnée d'un message envoyé automatiquement au "fautif".
Le premier rôle de "PAT" est de faciliter le contrôle des achats dans l'entreprise : dans le cas de la Navy, les gestionnaires n'ont ainsi plus à vérifier que 5% des transactions exécutées sur les 45 000 comptes qu'ils ont sous leur responsabilité. Mais l'outil apporte également un avantage supplémentaire dans les secteurs réglementés (dont, évidemment, les administrations publiques), en fournissant automatiquement des données de conformité auditables.
L'initiative de Citi répond à un indéniable besoin des grandes entreprises, qui, jusqu'à maintenant, n'ont d'autre solution à leur disposition, pour contrôler l'utilisation de leurs cartes bancaires, qu'une lourde procédure manuelle ou un éventuel développement d'un logiciel spécifique. Mais plus encore, c'est sa réalisation qui retiendra l'attention : la mise à disposition de l'outil interne de lutte contre la fraude pour adresser une problématique externe similaire, par une "simple" ouverture de son accès aux clients, est un choix brillant !
jeudi 22 mars 2012
BNP Paribas : KIX disponible partout en France
La nouveauté a été introduite avec tellement de discrétion qu'il est impossible d'en trouver une confirmation officielle publique (pour l'instant). Elle semble pourtant importante pour le paiement sans contact sur mobile : KIX, l'application dédiée de BNP Paribas (pour les smartphones Android), est désormais diffusée dans toute la France.
Jusqu'à maintenant, la solution KIX, qui avait été conçue et déployée dans le cadre de l'expérimentation multi-banques et multi-opérateurs Cityzi, n'était accessible qu'aux résidents des villes pilotes, Nice (depuis 2010) et Strabsourg (depuis septembre dernier). Dorénavant, tous les clients de la banque, quelle que soit leur localisation, peuvent donc en bénéficier.
Les premiers concernés seront, sans surprise, les nouveaux souscripteurs de l'offre de téléphonie BNP Paribas Mobile qui, s'ils ont choisi un smartphone compatible avec la technologie sans contact NFC, recevront automatiquement le contrat d'adhésion à KIX. Mais tous les autres pourront se rendre dans les agences de la banque pour l'obtenir.
Naturellement, l'intérêt pour les habitants des zones non couvertes par Cityzi restera initialement limité car les commerçants équipés de terminaux de paiement sans contact sont encore rares dans l'hexagone (quelques dizaines de milliers, aux dernières nouvelles). Les adeptes pourront cependant utiliser leur porte-monnaie mobile dans leurs déplacements à Nice et à Strasbourg, puis dans les prochaines villes participantes (beaucoup sont annoncées en 2012), et également à l'étranger.
Quoi qu'il en soit, le principal bénéfice de cette généralisation est avant tout de favoriser le développement du paiement sans contact sur mobile auprès des consommateurs, ce qui pourra peut-être stimuler, à son tour, l'adhésion des commerçants, qui fait encore largement défaut actuellement.
Hélas, dans cette optique, l'offre de BNP Paribas souffre d'un handicap qui risque fort de gripper la mécanique de sa popularisation : malgré une période de gratuité plus ou moins longue, KIX est présenté comme un service payant. Son prix est certes modeste (1 euro par mois pour les porteurs de carte de la banque) mais il constituera évidemment un frein à l'adoption, plus ou moins important, qu'il aurait mieux valu éviter dans l'état actuel de l'écosystème NFC... L'amorçage du déploiement méritait bien un (petit) sacrifice financier !
Jusqu'à maintenant, la solution KIX, qui avait été conçue et déployée dans le cadre de l'expérimentation multi-banques et multi-opérateurs Cityzi, n'était accessible qu'aux résidents des villes pilotes, Nice (depuis 2010) et Strabsourg (depuis septembre dernier). Dorénavant, tous les clients de la banque, quelle que soit leur localisation, peuvent donc en bénéficier.
Les premiers concernés seront, sans surprise, les nouveaux souscripteurs de l'offre de téléphonie BNP Paribas Mobile qui, s'ils ont choisi un smartphone compatible avec la technologie sans contact NFC, recevront automatiquement le contrat d'adhésion à KIX. Mais tous les autres pourront se rendre dans les agences de la banque pour l'obtenir.
Naturellement, l'intérêt pour les habitants des zones non couvertes par Cityzi restera initialement limité car les commerçants équipés de terminaux de paiement sans contact sont encore rares dans l'hexagone (quelques dizaines de milliers, aux dernières nouvelles). Les adeptes pourront cependant utiliser leur porte-monnaie mobile dans leurs déplacements à Nice et à Strasbourg, puis dans les prochaines villes participantes (beaucoup sont annoncées en 2012), et également à l'étranger.
Quoi qu'il en soit, le principal bénéfice de cette généralisation est avant tout de favoriser le développement du paiement sans contact sur mobile auprès des consommateurs, ce qui pourra peut-être stimuler, à son tour, l'adhésion des commerçants, qui fait encore largement défaut actuellement.
Hélas, dans cette optique, l'offre de BNP Paribas souffre d'un handicap qui risque fort de gripper la mécanique de sa popularisation : malgré une période de gratuité plus ou moins longue, KIX est présenté comme un service payant. Son prix est certes modeste (1 euro par mois pour les porteurs de carte de la banque) mais il constituera évidemment un frein à l'adoption, plus ou moins important, qu'il aurait mieux valu éviter dans l'état actuel de l'écosystème NFC... L'amorçage du déploiement méritait bien un (petit) sacrifice financier !
mercredi 21 mars 2012
MeARKET cible le trading entre amis
Les réseaux sociaux et le trading font généralement bon ménage et les initiatives dans ce domaine ne manquent pas. MeARKET en est la dernière représentante en date et son approche assez originale mérite bien quelques lignes.
En effet, la plupart des plates-formes qui cherchent à constituer des communautés autour des marchés boursiers et du trading mettent l'accent sur l'accès à des "experts", promettant aux néophytes de bénéficier de leurs conseils et recommandations éclairés.
Rien de cela pour MeARKET, dont l'objectif est simplement de reproduire en ligne une pratique courante de la vie réelle : nombre de boursicoteurs amateurs s'adressent à leurs amis et connaissances pour connaître leur avis et profiter ainsi d'une compétence dans un secteur donné, d'une opinion éclairée sur une entreprise...
MeARKET propose donc à ces personnes d'enregistrer leur portefeuille sur sa plate-forme et de le partager avec leurs amis. Chaque fois qu'un utilisateur déclare une transaction sur une valeur, son cercle de relations en est informé et une discussion peut s'engager, par exemple pour décider de "copier" sa stratégie. Plus important encore, les participants reçoivent une alerte immédiate dès qu'un de leurs amis commente, achète ou vend une valeur qui est aussi présente dans leur portefeuille.
Le système se veut aussi peu intrusif que possible : les informations ne sont partagées qu'avec des personnes explicitement sélectionnées, les nombres de titres détenus et les cours des transactions ne sont pas publiés (même s'il est possible de les gérer, en privé)... La contrainte même de devoir resaisir les portefeuilles et opérations permet d'éviter tout risque de dérive de sécurité, bien qu'une connexion automatique à des services de trading en ligne soit envisagée à l'avenir pour faciliter l'utilisation de la plate-forme.
Alors qu'elle s'inscrit dans la logique fondamentale des réseaux sociaux ("connecter des amis"), il peut sembler étonnant que la stratégie de MeARKET n'ait pas émergé plus tôt (quoique Cake Financial puisse être considéré comme un précédent, aujourd'hui fermé). Il faut néanmoins admettre que la viabilité de l'approche n'est pas assurée : la société lance tout juste une version beta et elle ne semble pas avoir encore esquissé son modèle économique, qui risque d'être difficile à trouver.
En revanche, le concept pourrait aisément trouver sa place dans des plates-formes "de bourse" existantes. Le cas de Boursorama et sa première expérience des communautés vient ainsi immédiatement à l'esprit...
En effet, la plupart des plates-formes qui cherchent à constituer des communautés autour des marchés boursiers et du trading mettent l'accent sur l'accès à des "experts", promettant aux néophytes de bénéficier de leurs conseils et recommandations éclairés.
Rien de cela pour MeARKET, dont l'objectif est simplement de reproduire en ligne une pratique courante de la vie réelle : nombre de boursicoteurs amateurs s'adressent à leurs amis et connaissances pour connaître leur avis et profiter ainsi d'une compétence dans un secteur donné, d'une opinion éclairée sur une entreprise...
MeARKET propose donc à ces personnes d'enregistrer leur portefeuille sur sa plate-forme et de le partager avec leurs amis. Chaque fois qu'un utilisateur déclare une transaction sur une valeur, son cercle de relations en est informé et une discussion peut s'engager, par exemple pour décider de "copier" sa stratégie. Plus important encore, les participants reçoivent une alerte immédiate dès qu'un de leurs amis commente, achète ou vend une valeur qui est aussi présente dans leur portefeuille.
Le système se veut aussi peu intrusif que possible : les informations ne sont partagées qu'avec des personnes explicitement sélectionnées, les nombres de titres détenus et les cours des transactions ne sont pas publiés (même s'il est possible de les gérer, en privé)... La contrainte même de devoir resaisir les portefeuilles et opérations permet d'éviter tout risque de dérive de sécurité, bien qu'une connexion automatique à des services de trading en ligne soit envisagée à l'avenir pour faciliter l'utilisation de la plate-forme.
Alors qu'elle s'inscrit dans la logique fondamentale des réseaux sociaux ("connecter des amis"), il peut sembler étonnant que la stratégie de MeARKET n'ait pas émergé plus tôt (quoique Cake Financial puisse être considéré comme un précédent, aujourd'hui fermé). Il faut néanmoins admettre que la viabilité de l'approche n'est pas assurée : la société lance tout juste une version beta et elle ne semble pas avoir encore esquissé son modèle économique, qui risque d'être difficile à trouver.
En revanche, le concept pourrait aisément trouver sa place dans des plates-formes "de bourse" existantes. Le cas de Boursorama et sa première expérience des communautés vient ainsi immédiatement à l'esprit...
Franfinance dématérialise la souscription de crédit
En dépit des progrès technologiques constants, les formulaires imprimés restent incontournables dans de nombreux actes de la vie quotidienne, dont, en particulier, la souscription de crédit. N'hésitons donc pas à saluer l'initiative de Franfinance, filiale de crédit à la consommation du Groupe Société Générale, et sa solution de dématérialisation des contrats à destination des commerçants.
La procédure de souscription d'un crédit devient ainsi beaucoup plus simple et plus rapide : le vendeur complète le dossier en ligne, sur le service partenaire de Franfinance, puis scanne les documents justificatifs du client ; celui-ci n'a plus alors qu'à apposer sa signature sur la tablette prévue à cette effet et la demande est transmise en temps réel à l'organisme pour traitement. A tout moment, le bénéficiaire peut consulter son dossier et suivre son statut dans un espace web qui lui est réservé.
Outre le gain de temps, pour le commerçant comme pour le client, la dématérialisation présente bien d'autres avantages : économies (d'affranchissement) sur l'expédition des dossiers imprimés, impact positif sur l'environnement (par la réduction de la consommation de papier, de l'impression des formulaires aux photocopies de justificatifs), sécurisation de la transmission des informations... A se demander pourquoi l'idée n'a pas été implémentée plus tôt !
Je ne peux cependant m'empêcher de souligner quelques déceptions dans cette annonce. Une incongruité, tout d'abord, probablement due à un archaïsme réglementaire : avant d'initier la procédure dématérialisée, le client doit signer, sur papier, une "convention sur la preuve" par laquelle il confirme son acceptation du traitement électronique de son dossier...
Plus regrettable, le système proposé par Franfinance inclut un PC (à connecter à internet), un scanner et une tablette de signature. A l'ère de l'iPad et des exemples d'usages de Red River ou encore de US Bank, on aurait pu rêver à une solution intégrée, avec prise de photo pour les justificatifs. Celle-ci aurait été non seulement plus "moderne" mais, surtout, beaucoup plus économique.
En attendant cette prochaine étape, félicitons tout de même Franfinance pour cette première avancée.
Merci à Elisabeth de m'avoir signalé cette information !
La procédure de souscription d'un crédit devient ainsi beaucoup plus simple et plus rapide : le vendeur complète le dossier en ligne, sur le service partenaire de Franfinance, puis scanne les documents justificatifs du client ; celui-ci n'a plus alors qu'à apposer sa signature sur la tablette prévue à cette effet et la demande est transmise en temps réel à l'organisme pour traitement. A tout moment, le bénéficiaire peut consulter son dossier et suivre son statut dans un espace web qui lui est réservé.
Outre le gain de temps, pour le commerçant comme pour le client, la dématérialisation présente bien d'autres avantages : économies (d'affranchissement) sur l'expédition des dossiers imprimés, impact positif sur l'environnement (par la réduction de la consommation de papier, de l'impression des formulaires aux photocopies de justificatifs), sécurisation de la transmission des informations... A se demander pourquoi l'idée n'a pas été implémentée plus tôt !
Je ne peux cependant m'empêcher de souligner quelques déceptions dans cette annonce. Une incongruité, tout d'abord, probablement due à un archaïsme réglementaire : avant d'initier la procédure dématérialisée, le client doit signer, sur papier, une "convention sur la preuve" par laquelle il confirme son acceptation du traitement électronique de son dossier...
Plus regrettable, le système proposé par Franfinance inclut un PC (à connecter à internet), un scanner et une tablette de signature. A l'ère de l'iPad et des exemples d'usages de Red River ou encore de US Bank, on aurait pu rêver à une solution intégrée, avec prise de photo pour les justificatifs. Celle-ci aurait été non seulement plus "moderne" mais, surtout, beaucoup plus économique.
En attendant cette prochaine étape, félicitons tout de même Franfinance pour cette première avancée.
Merci à Elisabeth de m'avoir signalé cette information !
mardi 20 mars 2012
Seedrs, le capital d'amorçage 2.0
Le modèle du « peer-to-peer » (ou P2P, c'est-à-dire « de pair à pair ») continue à étendre son emprise dans le secteur financier : après les prêts-emprunts entre particuliers, le financement des entreprises et le capital risque, le nouveau bastion auquel s'attaque Seedrs, au Royaume-Uni, est le capital d'amorçage.
L'idée à l'origine de la création de Seedrs, qui a déjà reçu un agrément conditionnel de l'autorité financière britannique, est simple et prometteuse : pour l'entrepreneur qui souhaite lancer son entreprise, le capital initial, souvent modeste (inférieur à 100 000 GBP), est le plus difficile à trouver. A l'opposé, pour un particulier, il est relativement difficile d'investir de petits montants dans une jeune pousse, que ce soit pour se constituer un portefeuille « dynamique » ou pour aider un ami ou un parent. Et c'est ainsi qu'une multitude de bonnes idées sont abandonnées chaque année...
Adoptant une approche désormais classique pour ce genre de problématiques, Seedrs propose « simplement » de rapprocher les entrepreneurs en herbe et les investisseurs potentiels avec un plate-forme en ligne qui permet aux premiers d'exposer leur projet, leur besoin de financement et les conditions offertes et aux seconds de participer au capital des entreprises en construction, à partir de 10 GBP.
L'idée à l'origine de la création de Seedrs, qui a déjà reçu un agrément conditionnel de l'autorité financière britannique, est simple et prometteuse : pour l'entrepreneur qui souhaite lancer son entreprise, le capital initial, souvent modeste (inférieur à 100 000 GBP), est le plus difficile à trouver. A l'opposé, pour un particulier, il est relativement difficile d'investir de petits montants dans une jeune pousse, que ce soit pour se constituer un portefeuille « dynamique » ou pour aider un ami ou un parent. Et c'est ainsi qu'une multitude de bonnes idées sont abandonnées chaque année...
Adoptant une approche désormais classique pour ce genre de problématiques, Seedrs propose « simplement » de rapprocher les entrepreneurs en herbe et les investisseurs potentiels avec un plate-forme en ligne qui permet aux premiers d'exposer leur projet, leur besoin de financement et les conditions offertes et aux seconds de participer au capital des entreprises en construction, à partir de 10 GBP.
Les fonds investis sont versés à Seedrs qui ne réalise l'opération d'amorçage que si l'intégralité du capital demandé est collecté (dans le cas contraire, les participants sont intégralement remboursés). En échange de l'argent apporté, c'est Seedrs qui va détenir les parts de l'entreprise qui en a bénéficié. La société s'engage alors à conserver ces actions jusqu'à leur vente éventuelle, transmettant aux investisseurs tous les dividendes versés et le produit de la cession finale, prélevant une unique commission de 7,5% sur les profits réalisés, le cas échéant.
La présentation officielle de Seedrs a eu lieu à l'occasion du London Web Summit mais la startup n'a pas encore réellement commencé à opérer : elle doit d'abord se capitaliser elle-même pour répondre aux exigences réglementaires. Le démarrage, attendu avec impatience, devrait néanmoins intervenir avant l'été.
Par rapport à d'autres approches de crowdfunding, celle-ci me semble particulièrement intéressante parce que, comme les pionniers des prêts-emprunts en P2P, elle vise non à offrir une alternative compétitive à des solutions existantes mais plutôt à combler une lacune dans les modèles financiers existants (ici le capital d'amorçage). Une démarche constructive de ce type est toujours plus séduisante... et potentiellement plus disruptive !
La présentation officielle de Seedrs a eu lieu à l'occasion du London Web Summit mais la startup n'a pas encore réellement commencé à opérer : elle doit d'abord se capitaliser elle-même pour répondre aux exigences réglementaires. Le démarrage, attendu avec impatience, devrait néanmoins intervenir avant l'été.
Par rapport à d'autres approches de crowdfunding, celle-ci me semble particulièrement intéressante parce que, comme les pionniers des prêts-emprunts en P2P, elle vise non à offrir une alternative compétitive à des solutions existantes mais plutôt à combler une lacune dans les modèles financiers existants (ici le capital d'amorçage). Une démarche constructive de ce type est toujours plus séduisante... et potentiellement plus disruptive !
lundi 19 mars 2012
Axa Banque ouvre les données aux développeurs !
Incroyable ! Moins de deux mois après l'annonce retentissante de CAStore par le Crédit Agricole, qui constituait une première mondiale, Axa Banque dévoile à son tour une initiative en direction des développeurs d'applications, avec APIs (interfaces de programmation) d'accès aux données bancaires et concours, doté d'un prix de 50 000 euros.
Mais de quoi s'agit-il exactement ? Ces APIs, qui s'appuient sur les standards techniques du moment (REST pour les accès, JSON pour les formats de données et OAuth pour la sécurité), permettent à quiconque, moyennant une simple inscription, de créer de nouveaux logiciels (pour le web, pour mobile, pour PC...) exploitant les données bancaires de leurs utilisateurs (comptes et transactions, pour l'instant).
Bien évidemment, la protection des données personnelles n'est pas pour autant ignorée : les candidats à l'utilisation des APIs auront à respecter quelques règles pour recevoir l'"agrément" de la banque, qui validera l'accès aux comptes réels pour chaque logiciel qui lui sera soumis. Les développeurs devront s'engager, par exemple, à demander l'autorisation aux clients de manipuler leurs données et à ne pas les redistribuer, y compris à des fins publicitaires. De plus, des garde-fous techniques sont également mis en place, tels que l'anonymisation des informations mises à disposition.
Pour stimuler les ardeurs des développeurs ciblés, Axa Banque organise un concours, qui récompensera l'application la plus innovante utilisant ses APIs (telle que déterminée par un jury de professionnels). Les propositions devront être présentées en version beta (un concept ou une simple maquette ne seront pas éligibles), pour le 21 mai prochain : pas de temps à perdre !
La proximité de ce lancement avec celui du CAStore donne évidemment envie de comparer les deux initiatives (dont, au risque de me répéter, je pense qu'elles sont uniques au monde). Car, si leurs approches techniques sont similaires (jusqu'aux espaces communautaires pour les échanges entre développeurs et avec la banque), les différences ne manquent pas, notamment dans les modèles économiques. Ainsi, la où le Crédit Agricole rassemble ses troupes au sein d'une coopérative (mutualisme oblige !), Axa Banque laisse entière liberté à chacun de distribuer ses réalisations à sa guise, gratuitement ou pas.
Cependant, lorsqu'il s'agit d'attirer les volontaires, la banque verte ne manque pas de vanter un accès privilégié à ses 12 millions de clients particuliers, en soulignant les avantages d'une relation durable, alors que sa concurrente se contente de son concours, par nature éphémère. Pourtant, la monétisation, sur le long terme, des applications est un enjeu qu'il serait dangereux d'ignorer. Et, dans cette logique, près d'1 million de clients (si mes informations sur Axa Banque sont correctes) constituent un argument de poids qui mériterait d'être mis en avant.
Naturellement, entre un réseau d'agence traditionnel et une banque exclusivement sur internet, les objectifs ne sont probablement pas les mêmes. En particulier, Axa Banque n'est pas, quoiqu'en disent ses messages marketing, un modèle d'innovation et il suffit, par exemple, de voir ses applications pour smartphone pour le comprendre. Dans ce sens, l'ouverture de ses APIs devrait lui offrir une vraie ressource de développement, qu'elle n'a visiblement pas les moyens d'assumer seule. Ainsi, de mon point de vue, le choix pour Axa Banque de s'adresser au public vise d'abord à combler ce déficit interne avant de tenter de profiter de la diversification de créativité qui l'accompagnera inévitablement.
Petit point noir qu'il me faut souligner : avec déjà 2 banques françaises engagées dans cette direction, l'inquiétude commence à poindre. En effet, chacune d'elles a conçu ses propres modèles d'APIs et de données, qui imposent aux développeurs intéressés de (presque) dédoubler leurs efforts pour offrir leurs solutions à leurs clients respectifs. Messieurs les banquiers, par pitié, essayez de vous accorder sur un standard, surtout que sa définition est déjà en route !
En tous cas, BRAVO à Axa Banque pour cette innovation !
Mais de quoi s'agit-il exactement ? Ces APIs, qui s'appuient sur les standards techniques du moment (REST pour les accès, JSON pour les formats de données et OAuth pour la sécurité), permettent à quiconque, moyennant une simple inscription, de créer de nouveaux logiciels (pour le web, pour mobile, pour PC...) exploitant les données bancaires de leurs utilisateurs (comptes et transactions, pour l'instant).
Bien évidemment, la protection des données personnelles n'est pas pour autant ignorée : les candidats à l'utilisation des APIs auront à respecter quelques règles pour recevoir l'"agrément" de la banque, qui validera l'accès aux comptes réels pour chaque logiciel qui lui sera soumis. Les développeurs devront s'engager, par exemple, à demander l'autorisation aux clients de manipuler leurs données et à ne pas les redistribuer, y compris à des fins publicitaires. De plus, des garde-fous techniques sont également mis en place, tels que l'anonymisation des informations mises à disposition.
Pour stimuler les ardeurs des développeurs ciblés, Axa Banque organise un concours, qui récompensera l'application la plus innovante utilisant ses APIs (telle que déterminée par un jury de professionnels). Les propositions devront être présentées en version beta (un concept ou une simple maquette ne seront pas éligibles), pour le 21 mai prochain : pas de temps à perdre !
La proximité de ce lancement avec celui du CAStore donne évidemment envie de comparer les deux initiatives (dont, au risque de me répéter, je pense qu'elles sont uniques au monde). Car, si leurs approches techniques sont similaires (jusqu'aux espaces communautaires pour les échanges entre développeurs et avec la banque), les différences ne manquent pas, notamment dans les modèles économiques. Ainsi, la où le Crédit Agricole rassemble ses troupes au sein d'une coopérative (mutualisme oblige !), Axa Banque laisse entière liberté à chacun de distribuer ses réalisations à sa guise, gratuitement ou pas.
Cependant, lorsqu'il s'agit d'attirer les volontaires, la banque verte ne manque pas de vanter un accès privilégié à ses 12 millions de clients particuliers, en soulignant les avantages d'une relation durable, alors que sa concurrente se contente de son concours, par nature éphémère. Pourtant, la monétisation, sur le long terme, des applications est un enjeu qu'il serait dangereux d'ignorer. Et, dans cette logique, près d'1 million de clients (si mes informations sur Axa Banque sont correctes) constituent un argument de poids qui mériterait d'être mis en avant.
Naturellement, entre un réseau d'agence traditionnel et une banque exclusivement sur internet, les objectifs ne sont probablement pas les mêmes. En particulier, Axa Banque n'est pas, quoiqu'en disent ses messages marketing, un modèle d'innovation et il suffit, par exemple, de voir ses applications pour smartphone pour le comprendre. Dans ce sens, l'ouverture de ses APIs devrait lui offrir une vraie ressource de développement, qu'elle n'a visiblement pas les moyens d'assumer seule. Ainsi, de mon point de vue, le choix pour Axa Banque de s'adresser au public vise d'abord à combler ce déficit interne avant de tenter de profiter de la diversification de créativité qui l'accompagnera inévitablement.
Petit point noir qu'il me faut souligner : avec déjà 2 banques françaises engagées dans cette direction, l'inquiétude commence à poindre. En effet, chacune d'elles a conçu ses propres modèles d'APIs et de données, qui imposent aux développeurs intéressés de (presque) dédoubler leurs efforts pour offrir leurs solutions à leurs clients respectifs. Messieurs les banquiers, par pitié, essayez de vous accorder sur un standard, surtout que sa définition est déjà en route !
En tous cas, BRAVO à Axa Banque pour cette innovation !
dimanche 18 mars 2012
Brèves : 21st Century, Square, Clover, Thomson Reuters, MarketInvoice, Personal Capital
Voici une nouvelle série de brèves, plutôt riche et variée, puisqu'elle passera de l'assurance à la gestion de patrimoine, en passant par le paiement mobile (inévitablement), l'analyse de sentiment et une place de marché résolument originale.
Vous vous en souvenez peut-être : le mois dernier, Mike Fitzgerald, de Celent, défiait les compagnies d'assurance de vendre leurs produits sur Facebook. Rassurez-vous, le challenge n'a pas encore été relevé. Mais il a tout de même identifié un assureur, 21st Century, qui a intégré un simulateur de prime (pour une assurance automobile) au cœur de la plate-forme de réseau social.
Hélas, il faut reconnaître que l'effort est loin d'être convaincant puisque l'application n'extrait même pas les informations de l'utilisateur à partir de son profil Facebook et lui demande au contraire de (re-)saisir son âge, sa situation maritale ou son sexe. Cette première initiative mérite donc tout au plus un 1 sur une échelle de 0 à 5. Quelle compagnie passera la première à l'étape suivante ?
Alors qu'elle voit son marché attaqué par le géant PayPal, Square continue de faire évoluer ses produits à un rythme effréné. C'est l'application pour iPad Square Register qui fait cette fois l'objet des attentions de la jeune pousse, avec une version entièrement retravaillée, qui devient maintenant une solution complète de gestion de point de vente et non plus un simple terminal de paiement amélioré.
Avec cette nouvelle application, qui reste gratuite, les commerçants, petits et grands, peuvent dorénavant gérer leur catalogue et leur inventaire. Il devient également possible de définir des profils d'utilisateurs avec des droits plus ou moins étendus, par exemple pour limiter l'accès d'un employé aux comptes de l'entreprise. Et l'ensemble est complété de fonctions de suivi et d'analyse des ventes dignes des logiciels les plus complets.
Dans la jungle des paiements, en particulier sur mobile, il est toujours question de commerce en ligne et de proximité. Mais, étonnamment, le m-commerce est souvent ignoré ou, au mieux, passé sous silence. Il est vrai que l'ambition de créer une méthode de paiement simple et efficace pour l'achat sur mobile est difficile à atteindre.
C'est justement le défi qu'essaie de relever la startup Clover, avec une combinaison d'éléments qui a plusieurs atouts pour convaincre. Tout d'abord, sa solution est livrée sous la forme d'une application mobile et d'un "SDK", un kit de développement (très simple) destiné à tous les commerçants qui veulent intégrer le paiement au cœur de leurs propres applications.
Pour un utilisateur enregistré auprès de la jeune pousse, le règlement d'un achat se résume à un clic sur un bouton, puis la saisie du numéro de téléphone et d'un code PIN, en guise d'authentification. L'application Clover prend alors en charge le paiement grâce aux informations fournies à l'inscription du client. Si celui-ci n'a pas encore installé le logiciel sur son mobile, il se voit offrir une réduction de 5 USD pour le faire, ce qui devrait faciliter l'adoption initiale.
La solution de Clover n'est peut-être pas encore la panacée du paiement pour le m-commerce mais elle semble prendre la bonne direction, au moins par sa facilité d'utilisation et, potentiellement (si sa réalisation est à la hauteur des promesses), au niveau de la sécurité.
Sur les talons d'autres acteurs (dont son concurrent Bloomberg), Thomson Reuters se laisse à son tour séduire par l'analyse de sentiments et propose désormais à ses clients un service d'information incluant les grandes tendances détectées sur les médias sociaux, blogs et autres sites d'actualités.
Ces informations seront incluses dans les flux de l'agence destinés à des traitements automatiques, pour une utilisation envisagée dans l'algo-trading, la gestion des risques ou, plus prosaïquement, une assistance aux décisions humaines.
La curiosité de cette série est une startup britannique, signalée sur Twitter par @ndebock (merci !) : MarketInvoice propose une place de marché d'affacturage. Les entreprises (la cible est plutôt celle des PME) peuvent ainsi mettre leurs factures (de préférence auprès de grands groupes) aux enchères et sélectionner la meilleure offre qui leur est proposée et bénéficier ainsi d'une avance de trésorerie à des conditions avantageuses.
En un an d'existence (apparemment), MarketInvoice a déjà permis d'avancer 8 M£ à 70 clients différents, dans le cadre de 150 enchères.
Dernière nouveauté pour aujourd'hui, Personal Capital (pointée par Emmanuel, merci !) s'attaque à la gestion de finances personnelles (PFM), avec une cible particulière : les personnes les plus aisées.
Son application (sur le web et sur iPad) prend donc en charge non seulement les dépenses courantes mais également les portefeuilles de titres et diverses catégories d'actifs, tels que les stock options, sur lesquelles il est par exemple possible de réaliser des simulations.
Autre particularité de l'approche de Personal Capital, ses applications sont entièrement gratuites. Son modèle économique est cependant solide, reposant sur une offre de gestion de patrimoine (avec des conseillers financiers humains), complémentaire de ses outils en ligne. Le PFM devient ainsi un produit d'appel pour un service où la concurrence est féroce...
Vous vous en souvenez peut-être : le mois dernier, Mike Fitzgerald, de Celent, défiait les compagnies d'assurance de vendre leurs produits sur Facebook. Rassurez-vous, le challenge n'a pas encore été relevé. Mais il a tout de même identifié un assureur, 21st Century, qui a intégré un simulateur de prime (pour une assurance automobile) au cœur de la plate-forme de réseau social.
Hélas, il faut reconnaître que l'effort est loin d'être convaincant puisque l'application n'extrait même pas les informations de l'utilisateur à partir de son profil Facebook et lui demande au contraire de (re-)saisir son âge, sa situation maritale ou son sexe. Cette première initiative mérite donc tout au plus un 1 sur une échelle de 0 à 5. Quelle compagnie passera la première à l'étape suivante ?
Alors qu'elle voit son marché attaqué par le géant PayPal, Square continue de faire évoluer ses produits à un rythme effréné. C'est l'application pour iPad Square Register qui fait cette fois l'objet des attentions de la jeune pousse, avec une version entièrement retravaillée, qui devient maintenant une solution complète de gestion de point de vente et non plus un simple terminal de paiement amélioré.
Avec cette nouvelle application, qui reste gratuite, les commerçants, petits et grands, peuvent dorénavant gérer leur catalogue et leur inventaire. Il devient également possible de définir des profils d'utilisateurs avec des droits plus ou moins étendus, par exemple pour limiter l'accès d'un employé aux comptes de l'entreprise. Et l'ensemble est complété de fonctions de suivi et d'analyse des ventes dignes des logiciels les plus complets.
Dans la jungle des paiements, en particulier sur mobile, il est toujours question de commerce en ligne et de proximité. Mais, étonnamment, le m-commerce est souvent ignoré ou, au mieux, passé sous silence. Il est vrai que l'ambition de créer une méthode de paiement simple et efficace pour l'achat sur mobile est difficile à atteindre.
C'est justement le défi qu'essaie de relever la startup Clover, avec une combinaison d'éléments qui a plusieurs atouts pour convaincre. Tout d'abord, sa solution est livrée sous la forme d'une application mobile et d'un "SDK", un kit de développement (très simple) destiné à tous les commerçants qui veulent intégrer le paiement au cœur de leurs propres applications.
Pour un utilisateur enregistré auprès de la jeune pousse, le règlement d'un achat se résume à un clic sur un bouton, puis la saisie du numéro de téléphone et d'un code PIN, en guise d'authentification. L'application Clover prend alors en charge le paiement grâce aux informations fournies à l'inscription du client. Si celui-ci n'a pas encore installé le logiciel sur son mobile, il se voit offrir une réduction de 5 USD pour le faire, ce qui devrait faciliter l'adoption initiale.
La solution de Clover n'est peut-être pas encore la panacée du paiement pour le m-commerce mais elle semble prendre la bonne direction, au moins par sa facilité d'utilisation et, potentiellement (si sa réalisation est à la hauteur des promesses), au niveau de la sécurité.
Sur les talons d'autres acteurs (dont son concurrent Bloomberg), Thomson Reuters se laisse à son tour séduire par l'analyse de sentiments et propose désormais à ses clients un service d'information incluant les grandes tendances détectées sur les médias sociaux, blogs et autres sites d'actualités.
Ces informations seront incluses dans les flux de l'agence destinés à des traitements automatiques, pour une utilisation envisagée dans l'algo-trading, la gestion des risques ou, plus prosaïquement, une assistance aux décisions humaines.
La curiosité de cette série est une startup britannique, signalée sur Twitter par @ndebock (merci !) : MarketInvoice propose une place de marché d'affacturage. Les entreprises (la cible est plutôt celle des PME) peuvent ainsi mettre leurs factures (de préférence auprès de grands groupes) aux enchères et sélectionner la meilleure offre qui leur est proposée et bénéficier ainsi d'une avance de trésorerie à des conditions avantageuses.
En un an d'existence (apparemment), MarketInvoice a déjà permis d'avancer 8 M£ à 70 clients différents, dans le cadre de 150 enchères.
Dernière nouveauté pour aujourd'hui, Personal Capital (pointée par Emmanuel, merci !) s'attaque à la gestion de finances personnelles (PFM), avec une cible particulière : les personnes les plus aisées.
Son application (sur le web et sur iPad) prend donc en charge non seulement les dépenses courantes mais également les portefeuilles de titres et diverses catégories d'actifs, tels que les stock options, sur lesquelles il est par exemple possible de réaliser des simulations.
Autre particularité de l'approche de Personal Capital, ses applications sont entièrement gratuites. Son modèle économique est cependant solide, reposant sur une offre de gestion de patrimoine (avec des conseillers financiers humains), complémentaire de ses outils en ligne. Le PFM devient ainsi un produit d'appel pour un service où la concurrence est féroce...
samedi 17 mars 2012
PayPal Here et la boucle (des paiements) est bouclée
La rumeur montait depuis quelques jours, elle a finalement été confirmée jeudi : PayPal lance, en test privé dans un premier temps, un nouveau système de paiement à destination des (petits) commerces de proximité, directement inspiré du modèle inventé et popularisé par Square, dont le succès considérable stimule l'émergence de clones aux 4 coins du monde.
Mais, dans le cas de PayPal Here, la copie est bien plus aboutie que ce que proposent par exemple Intuit (aux Etats-Unis et au Canada) ou iZettle (en Europe). Car s'il est principalement question d'encaissement des paiements par carte (le cœur de cible initial de Square), la solution de PayPal va bien au-delà de cette seule fonction et empiète aussi largement sur le terrain (côté consommateur) visé par l'application Card Case de son concurrent.
Faisons donc un tour d'horizon de cette offre.
Sa composante la plus visible est, naturellement, l'accessoire à brancher sur un smartphone avec lequel le commerçant va pouvoir lire les cartes (à piste magnétique) de ses clients. Une application (pour iPhone et Android) l'accompagne, qui permet de gérer effectivement les paiements : enregistrement des articles, calcul du montant à réger, ajout d'un éventuel pourboire, signature du client et même envoi d'un reçu électronique.
Mais cette application ne se limite pas à un seul mode de paiement. Tout d'abord, dans un registre anecdotique car l'intérêt par rapport au mini-lecteur semble mince, il est possible d'enregistrer un règlement via la prise en photo de la carte, grâce à un partenariat avec la startup card.io et sa technologie de reconnaissance d'image. Plus intéressant mais disponible uniquement aux Etats-Unis, le commerçant peut aussi encaisser un chèque directement sur son mobile, là encore par simple photographie.
Enfin, bien évidemment, les paiements par compte PayPal sont également acceptés. Et une récente mise à jour de l'application mobile pour les consommateurs rend l'intégration des deux systèmes particulièrement efficace. En effet, une nouvelle fonction, baptisée "Local", aide l'utilisateur à localiser les commerces acceptant PayPal Here dans son environnement proche. Il peut alors signaler sa présence au marchand et celui-ci n'aura plus qu'à valider le paiement une fois la personne reconnue sur son propre téléphone. Adieu la carte bancaire et le porte-monnaie !
Côté conditions commerciales, l'offre est tout autant soignée. Le lecteur de carte et les applications sont entièrement gratuits et une commission unique de 2.7% est ponctionnée sur les paiements. Celle-ci est quasiment identique à celle de Square (2.75%) mais il ne faut pas oublier que pour PayPal, la gestion des fonds déposés sur ses comptes est source de revenus. De plus, une carte Mastercard est fournie aux commerçants (aux Etats-Unis) pour utiliser les fonds disponibles sur leur compte, qui doit elle-même être lucrative puisqu'elle s'accompagne d'une offre de cash-back de 1%.
Dernier coup porté à Square, dont les prétentions d'extension géographique tardent à se concrétiser : PayPal Here est lancé dès ses débuts dans 4 pays (Etats-Unis, Canada, Hong Kong et Australie) et le reste du monde suivra très rapidement (une fois qu'une solution conforme au standard EMV, de carte à puce, sera élaborée, peut-on supposer).
Avec ce nouveau service, PayPal complète sa couverture globale des paiements, d'aujourd'hui et de demain, de proximité et en ligne, pour les petits marchands comme pour les grandes chaînes de distribution. Et cette intégration peut lui donner un avantage extraordinaire aussi bien chez les consommateurs que chez les commerçants. Il lui reste cependant à mener à bien tous les chantiers en cours, dont la plupart (en particulier dans le paiement de proximité) en sont encore au stade expérimental. Mais si les efforts aboutissent, il se pourrait que 2012 soit l'année PayPal.
Mais, dans le cas de PayPal Here, la copie est bien plus aboutie que ce que proposent par exemple Intuit (aux Etats-Unis et au Canada) ou iZettle (en Europe). Car s'il est principalement question d'encaissement des paiements par carte (le cœur de cible initial de Square), la solution de PayPal va bien au-delà de cette seule fonction et empiète aussi largement sur le terrain (côté consommateur) visé par l'application Card Case de son concurrent.
Faisons donc un tour d'horizon de cette offre.
Sa composante la plus visible est, naturellement, l'accessoire à brancher sur un smartphone avec lequel le commerçant va pouvoir lire les cartes (à piste magnétique) de ses clients. Une application (pour iPhone et Android) l'accompagne, qui permet de gérer effectivement les paiements : enregistrement des articles, calcul du montant à réger, ajout d'un éventuel pourboire, signature du client et même envoi d'un reçu électronique.
Mais cette application ne se limite pas à un seul mode de paiement. Tout d'abord, dans un registre anecdotique car l'intérêt par rapport au mini-lecteur semble mince, il est possible d'enregistrer un règlement via la prise en photo de la carte, grâce à un partenariat avec la startup card.io et sa technologie de reconnaissance d'image. Plus intéressant mais disponible uniquement aux Etats-Unis, le commerçant peut aussi encaisser un chèque directement sur son mobile, là encore par simple photographie.
Enfin, bien évidemment, les paiements par compte PayPal sont également acceptés. Et une récente mise à jour de l'application mobile pour les consommateurs rend l'intégration des deux systèmes particulièrement efficace. En effet, une nouvelle fonction, baptisée "Local", aide l'utilisateur à localiser les commerces acceptant PayPal Here dans son environnement proche. Il peut alors signaler sa présence au marchand et celui-ci n'aura plus qu'à valider le paiement une fois la personne reconnue sur son propre téléphone. Adieu la carte bancaire et le porte-monnaie !
Côté conditions commerciales, l'offre est tout autant soignée. Le lecteur de carte et les applications sont entièrement gratuits et une commission unique de 2.7% est ponctionnée sur les paiements. Celle-ci est quasiment identique à celle de Square (2.75%) mais il ne faut pas oublier que pour PayPal, la gestion des fonds déposés sur ses comptes est source de revenus. De plus, une carte Mastercard est fournie aux commerçants (aux Etats-Unis) pour utiliser les fonds disponibles sur leur compte, qui doit elle-même être lucrative puisqu'elle s'accompagne d'une offre de cash-back de 1%.
Dernier coup porté à Square, dont les prétentions d'extension géographique tardent à se concrétiser : PayPal Here est lancé dès ses débuts dans 4 pays (Etats-Unis, Canada, Hong Kong et Australie) et le reste du monde suivra très rapidement (une fois qu'une solution conforme au standard EMV, de carte à puce, sera élaborée, peut-on supposer).
Avec ce nouveau service, PayPal complète sa couverture globale des paiements, d'aujourd'hui et de demain, de proximité et en ligne, pour les petits marchands comme pour les grandes chaînes de distribution. Et cette intégration peut lui donner un avantage extraordinaire aussi bien chez les consommateurs que chez les commerçants. Il lui reste cependant à mener à bien tous les chantiers en cours, dont la plupart (en particulier dans le paiement de proximité) en sont encore au stade expérimental. Mais si les efforts aboutissent, il se pourrait que 2012 soit l'année PayPal.
vendredi 16 mars 2012
Nokia Money ferme ses portes
Avec le nombre quasi astronomique de nouveaux services de paiement mobile qui naissent presque chaque jour dans le monde, il n'est pas surprenant que beaucoup d'entre eux finissent par disparaître, généralement dans l'indifférence la plus totale. Cependant, lorsque c'est la fermeture de Nokia Money qui est annoncée, l'information ne peux passer entièrement inaperçue.
L'histoire de Nokia Money commence en 2009, quand le fabricant de téléphones mobiles annonçait un partenariat (accompagné d'un investissement de 70 M$) avec la jeune pousse (américaine) Obopay pour le lancement d'une solution de paiement sur mobile destinée aux populations sous-bancarisée de l'Inde. En 2010, un pilote était lancé avec la banque locale Yes Bank, rapidement suivi d'un autre déploiement avec Union Bank. L'année suivante, le constructeur présentait des mobiles bas de gamme, dédiés au marché indien, pré-équipés du porte-monnaie électronique et, point d'orgue de cette série, le lancement d'une offre autonome (sans banque associée) a eu lieu en décembre dernier.
La stratégie de Nokia avec cette solution était calquée sur celle des opérateurs de télécommunication : il s'agissait de capitaliser, d'une part, sur l'ubiquité du téléphone mobile dans toutes les couches de population et, d'autre part, sur un réseau de revendeurs à la capillarité incomparable avec celle des réseaux d'agences bancaires, pour devenir un acteur incontournable de la banque mobile. Et, dans une période troublée pour son cœur de métier, le constructeur pouvait même espérer trouver là son prochain "métier" (après une histoire, déjà diversifiée, de producteur d'électricité et de fabricant de téléviseurs, entre autres).
Mais la nouvelle direction de la société, menée par Stephen Elop, n'a visiblement pas envie de changer une nouvelle fois de secteur d'activité puisque, dans une optique de recentrage exclusif sur la téléphonie mobile, Nokia Money va donc être abandonné. Les chiffres, sans être mirobolants à l'échelle de l'Inde, semblaient pourtant plutôt favorables, avec 1,2 millions d'abonnés, dont 100 000 (ou 200 000 selon les sources), souscripteurs directs auprès de Nokia (les autres étant clients de Yes Bank et Union Bank) acquis, donc, en 3 mois.
Mais au-delà des arguments officiels, d'autres raisons ont-elles pu motiver ce retrait ? Il y a ainsi tout d'abord l'arrivée d'une concurrence puissante, avec par exemple la version indienne de M-Pesa introduite tout récemment par Vodafone, les velléités affirmées de PayPal de pénétrer cet immense marché ou encore les prémices d'une ouverture réglementaire du secteur des paiements indiens.
Or il est certain que le paiement mobile dans les pays émergents est une course de fond, dans laquelle les acteurs devront investir lourdement avant d'espérer en tirer des bénéfices. Et c'est peut-être cet effort que Nokia n'a pas voulu faire contre des adversaires puissants ou dont elle s'est rendu compte qu'il n'en valait pas la peine...
Espérons malgré tout pour Obopay, dont on est sans nouvelles récentes de son aventure africaine avec Société Générale (dans Yoban'tel), que Yes Bank et Union Bank poursuive le déploiement de leurs porte-monnaie sur mobile, même sans Nokia. Dans le cas contraire, perdre 1,2 millions d'utilisateurs pourrait en effet porter un coup fatal à la startup.
L'histoire de Nokia Money commence en 2009, quand le fabricant de téléphones mobiles annonçait un partenariat (accompagné d'un investissement de 70 M$) avec la jeune pousse (américaine) Obopay pour le lancement d'une solution de paiement sur mobile destinée aux populations sous-bancarisée de l'Inde. En 2010, un pilote était lancé avec la banque locale Yes Bank, rapidement suivi d'un autre déploiement avec Union Bank. L'année suivante, le constructeur présentait des mobiles bas de gamme, dédiés au marché indien, pré-équipés du porte-monnaie électronique et, point d'orgue de cette série, le lancement d'une offre autonome (sans banque associée) a eu lieu en décembre dernier.
La stratégie de Nokia avec cette solution était calquée sur celle des opérateurs de télécommunication : il s'agissait de capitaliser, d'une part, sur l'ubiquité du téléphone mobile dans toutes les couches de population et, d'autre part, sur un réseau de revendeurs à la capillarité incomparable avec celle des réseaux d'agences bancaires, pour devenir un acteur incontournable de la banque mobile. Et, dans une période troublée pour son cœur de métier, le constructeur pouvait même espérer trouver là son prochain "métier" (après une histoire, déjà diversifiée, de producteur d'électricité et de fabricant de téléviseurs, entre autres).
Mais la nouvelle direction de la société, menée par Stephen Elop, n'a visiblement pas envie de changer une nouvelle fois de secteur d'activité puisque, dans une optique de recentrage exclusif sur la téléphonie mobile, Nokia Money va donc être abandonné. Les chiffres, sans être mirobolants à l'échelle de l'Inde, semblaient pourtant plutôt favorables, avec 1,2 millions d'abonnés, dont 100 000 (ou 200 000 selon les sources), souscripteurs directs auprès de Nokia (les autres étant clients de Yes Bank et Union Bank) acquis, donc, en 3 mois.
Mais au-delà des arguments officiels, d'autres raisons ont-elles pu motiver ce retrait ? Il y a ainsi tout d'abord l'arrivée d'une concurrence puissante, avec par exemple la version indienne de M-Pesa introduite tout récemment par Vodafone, les velléités affirmées de PayPal de pénétrer cet immense marché ou encore les prémices d'une ouverture réglementaire du secteur des paiements indiens.
Or il est certain que le paiement mobile dans les pays émergents est une course de fond, dans laquelle les acteurs devront investir lourdement avant d'espérer en tirer des bénéfices. Et c'est peut-être cet effort que Nokia n'a pas voulu faire contre des adversaires puissants ou dont elle s'est rendu compte qu'il n'en valait pas la peine...
Espérons malgré tout pour Obopay, dont on est sans nouvelles récentes de son aventure africaine avec Société Générale (dans Yoban'tel), que Yes Bank et Union Bank poursuive le déploiement de leurs porte-monnaie sur mobile, même sans Nokia. Dans le cas contraire, perdre 1,2 millions d'utilisateurs pourrait en effet porter un coup fatal à la startup.
jeudi 15 mars 2012
Bankiwi gère l'argent de poche en ligne
Dans le monde moderne, les achats sont de plus en plus fréquemment réalisés en ligne, en particulier chez les plus jeunes : musique, jeux vidéo, matériel high-tech, vêtements… tous les secteurs sont concernés. Mais, pour beaucoup d'enfants et d'adolescents, l'argent de poche qu'ils reçoivent de leurs parents arrive toujours en espèces et il se trouvent donc démunis au moment de payer sur Internet.
Voilà l'idée qui a présidé à la création de Bankiwi, une déclinaison du service de gestion de cagnotte en ligne de la jeune pousse française Leetchi. La cagnotte devient ici, en quelque sorte, la tirelire de l'enfant, que les parents peuvent alimenter par carte bancaire (automatiquement à intervalles réguliers, en option) et dont l'argent qu'elle recèle peut ensuite être utilisé dans une sélection de boutiques partenaires sur Internet (parmi lesquelles figurent FNAC, Etam, 3 Suisses, PIXmania…).
Voilà l'idée qui a présidé à la création de Bankiwi, une déclinaison du service de gestion de cagnotte en ligne de la jeune pousse française Leetchi. La cagnotte devient ici, en quelque sorte, la tirelire de l'enfant, que les parents peuvent alimenter par carte bancaire (automatiquement à intervalles réguliers, en option) et dont l'argent qu'elle recèle peut ensuite être utilisé dans une sélection de boutiques partenaires sur Internet (parmi lesquelles figurent FNAC, Etam, 3 Suisses, PIXmania…).
Quelques services complémentaires viennent enrichir l'expérience : message envoyé à la réception de fonds, suivi permanent du solde disponible, constitution de listes d'« envies »… Et, pour le lancement (encore en version beta à l'heure actuelle), les premiers comptes ouverts sont crédités d'un cadeau de 5 euros.
La présentation de Bankiwi rappelle l'initiative 'S' is for Savings de PNC Bank aux Etats-Unis mais, hélas, sans en répliquer toute la richesse. Font en particulier défaut les aspects ludiques et didactiques du site américain ou encore la possibilité offerte aux parents de contrôler l'utilisation par leur progéniture de l'argent disponible, qui constituerait pourtant un facteur important de confiance.
Progressivement, les services financiers à destination des jeunes ou très jeunes se développent en France, les précédents comprenant notamment BeMix du Crédit Mutuel et abcBanque de Société Générale. Les avancées restent certes prudentes, probablement par crainte de dépasser un seuil d'acceptation (éthique) chez les parents, mais il ne fait aucun doute que cette tendance va continuer à s'amplifier, en raison du potentiel important que représente ce marché, pour les institutions financières comme pour les startups.
La présentation de Bankiwi rappelle l'initiative 'S' is for Savings de PNC Bank aux Etats-Unis mais, hélas, sans en répliquer toute la richesse. Font en particulier défaut les aspects ludiques et didactiques du site américain ou encore la possibilité offerte aux parents de contrôler l'utilisation par leur progéniture de l'argent disponible, qui constituerait pourtant un facteur important de confiance.
Progressivement, les services financiers à destination des jeunes ou très jeunes se développent en France, les précédents comprenant notamment BeMix du Crédit Mutuel et abcBanque de Société Générale. Les avancées restent certes prudentes, probablement par crainte de dépasser un seuil d'acceptation (éthique) chez les parents, mais il ne fait aucun doute que cette tendance va continuer à s'amplifier, en raison du potentiel important que représente ce marché, pour les institutions financières comme pour les startups.
mercredi 14 mars 2012
L'Appli (SG) devient accessible aux non-voyants
La semaine dernière, Société Générale annonçait [PDF] fièrement que son application bancaire pour iPhone, L'Appli, devenait la première de sa catégorie, en France, à garantir une accessibilité totale aux non-voyants. Cette initiative, qui réjouira certainement plusieurs milliers de clients de la banque, ne peut qu'être saluée. Mais elle soulève également une question dérangeante...
Pour prétendre à être 100% accessible, L'Appli a fait l'objet de deux évolutions principales : l'une, ponctuelle, consiste à proposer un clavier virtuel sonore pour la saisie du mot de passe de connexion et l'autre, plus globale, est concrétisée par une compatibilité avec la technologie VoiceOver d'Apple.
Pour mémoire, cette dernière est intégrée dans tous les iPhones depuis presque 3 ans (elle est apparue avec le modèle 3GS) et elle permet aux développeurs de rendre leurs applications utilisables par les non-voyants (via quelques gestes simples et une assistance vocale) avec un minimum d'efforts (en simplifiant un peu, il suffit de fournir une description textuelle des éléments d'interface pour permettre à VoiceOver de remplir son rôle).
Or, s'il faut croire que L'Appli est la première à implémenter la compatibilité avec VoiceOver parmi les applications bancaires en France, on doit conclure que ce "minimum" serait malgré tout trop contraignant pour les concurrentes de Société Générale (et l'aurait été aussi pour celle-ci pendant plus de 2 ans). La préoccupation de l'accessibilité serait donc au plus bas parmi les priorités du secteur...
En conséquence, il n'est peut-être pas inutile de rappeler quelques faits qui semblent être encore largement ignorés. Ainsi, il y aurait en France de l'ordre de 65 000 aveugles et 1,2 millions de malvoyants (source : Association Valentin Haüy), qui représentent donc une proportion importante de la population et de la clientèle des banques. Pour beaucoup de ces personnes, les nouvelles technologies, d'abord Internet puis, de plus en plus, les smartphones (beaucoup plus "abordables"), constituent des outils formidables leur permettant de réaliser plus facilement de nombreux gestes quotidiens.
Face à cette situation et du fait de leur rôle essentiel dans le monde d'aujourd'hui, les banques devraient naturellement se faire un devoir de prendre en compte les besoins des non-voyants, au même titre que les services publics (pour lesquels il s'agit d'une obligation légale). Quand, en plus, Apple a tout fait (et c'est à porter à son crédit) pour faciliter la tâche des développpeurs, elles n'ont plus aucune excuse. Alors, quand pourra-t-on annoncer l'accessibilité de toutes les applications de banque mobile en France ?
Pour prétendre à être 100% accessible, L'Appli a fait l'objet de deux évolutions principales : l'une, ponctuelle, consiste à proposer un clavier virtuel sonore pour la saisie du mot de passe de connexion et l'autre, plus globale, est concrétisée par une compatibilité avec la technologie VoiceOver d'Apple.
Pour mémoire, cette dernière est intégrée dans tous les iPhones depuis presque 3 ans (elle est apparue avec le modèle 3GS) et elle permet aux développeurs de rendre leurs applications utilisables par les non-voyants (via quelques gestes simples et une assistance vocale) avec un minimum d'efforts (en simplifiant un peu, il suffit de fournir une description textuelle des éléments d'interface pour permettre à VoiceOver de remplir son rôle).
Or, s'il faut croire que L'Appli est la première à implémenter la compatibilité avec VoiceOver parmi les applications bancaires en France, on doit conclure que ce "minimum" serait malgré tout trop contraignant pour les concurrentes de Société Générale (et l'aurait été aussi pour celle-ci pendant plus de 2 ans). La préoccupation de l'accessibilité serait donc au plus bas parmi les priorités du secteur...
En conséquence, il n'est peut-être pas inutile de rappeler quelques faits qui semblent être encore largement ignorés. Ainsi, il y aurait en France de l'ordre de 65 000 aveugles et 1,2 millions de malvoyants (source : Association Valentin Haüy), qui représentent donc une proportion importante de la population et de la clientèle des banques. Pour beaucoup de ces personnes, les nouvelles technologies, d'abord Internet puis, de plus en plus, les smartphones (beaucoup plus "abordables"), constituent des outils formidables leur permettant de réaliser plus facilement de nombreux gestes quotidiens.
Face à cette situation et du fait de leur rôle essentiel dans le monde d'aujourd'hui, les banques devraient naturellement se faire un devoir de prendre en compte les besoins des non-voyants, au même titre que les services publics (pour lesquels il s'agit d'une obligation légale). Quand, en plus, Apple a tout fait (et c'est à porter à son crédit) pour faciliter la tâche des développpeurs, elles n'ont plus aucune excuse. Alors, quand pourra-t-on annoncer l'accessibilité de toutes les applications de banque mobile en France ?
lundi 12 mars 2012
PayPal se réinvente
Pour la première fois en 13 ans d'existence, PayPal est en passe de transformer radicalement sa solution de paiement pour en faire le porte-monnaie digital du futur. La filiale d'eBay fera demain, au festival "South by Southwest Interactive" (SxSW), la démonstration de quelques-unes des nouvelles fonctions qu'elle prépare, tout en précisant que l'imagination ne connaîtra (presque) aucune limite dans les évolutions à venir.
Cette présentation officielle va ainsi commencer à concrétiser la composante "consommateur" d'un nouvel écosystème esquissé il y a environ 6 mois, qui ne s'était traduit, pour l'instant, que par des expérimentations ciblant principalement les commerçants. Les concepts deviendront ensuite une réalité tangible dès la fin mai, quand les nouveautés commenceront à être déployées auprès des clients.
Les première idées de PayPal pour son porte-monnaie digital sont étonnamment diverses :
Le message est clair : il n'est nullement question de "juste" remplacer une lecture de carte à puce par un "tap" de mobile pour payer. L'ambition de PayPal est de réinventer l'argent sous sa forme numérique et de rendre le porte-monnaie plus pratique, plus simple et plus utile pour tout le monde. Cette stratégie est évidemment la clé du développement du paiement mobile et le leader historique du paiement électronique est en train de prendre une position intéressante dans la course au succès.
Cette présentation officielle va ainsi commencer à concrétiser la composante "consommateur" d'un nouvel écosystème esquissé il y a environ 6 mois, qui ne s'était traduit, pour l'instant, que par des expérimentations ciblant principalement les commerçants. Les concepts deviendront ensuite une réalité tangible dès la fin mai, quand les nouveautés commenceront à être déployées auprès des clients.
Les première idées de PayPal pour son porte-monnaie digital sont étonnamment diverses :
- La séparation entre achat et paiement, permettant à l'utilisateur de sélectionner et modifier a posteriori (jusqu'à 5 à 7 jours après la transaction) le moyen de paiement sur lequel doit être imputé un achat (compte bancaire, compte PayPal, carte de crédit...).
- La possibilité d'utiliser des coupons de réduction, points de fidélité, bons cadeaux... pour régler tout ou partie des dépenses.
- L'option de paiement en plusieurs fois, interne à Paypal, qui vient directement concurrencer les cartes de crédit et les offres de crédit à la consommation.
- Des listes personnelles pour stocker les achats à réaliser ou les "envies", à partir desquelles le porte-monnaie recherchera, dans les boutiques, les promotions applicables et les imputera automatiquement sur les produits concernés, sans risque d'oubli.
- La création de "règles" de paiement, par exemple pour affecter systématiquement certaines catégories de dépenses ou les achats dans certains commerces à un moyen de paiement prédéterminé (les voyages sur la carte de crédit, les courses à Carrefour sur le compte PayPal...).
Le message est clair : il n'est nullement question de "juste" remplacer une lecture de carte à puce par un "tap" de mobile pour payer. L'ambition de PayPal est de réinventer l'argent sous sa forme numérique et de rendre le porte-monnaie plus pratique, plus simple et plus utile pour tout le monde. Cette stratégie est évidemment la clé du développement du paiement mobile et le leader historique du paiement électronique est en train de prendre une position intéressante dans la course au succès.
dimanche 11 mars 2012
Les banques s'enflamment pour la Kindle Fire
La première banque à se lancer était une européenne, Sabadell, mais la tablette média d'Amazon semble maintenant séduire les plus grandes banques américaines. Citi et Bank of America ont ainsi successivement annoncé leurs applications bancaires pour Kindle Fire. Rien d'étonnant dans cette tendance car, si l'iPad d'Apple continue à dominer les ventes, l'appareil d'Amazon s'affirme aujourd'hui comme son principal challenger.
Cependant, au vu de ces deux exemples, il commence à devenir clair que la stratégie d'occupation du (tout-)terrain s'avère être un exercice difficile et probablement coûteux. En effet, outre la différence intrinsèque entre les systèmes d'Apple et de Google (Amazon ayant adopté une variante d'Android), les tablettes elles-mêmes ont des caractéristiques divergentes, à commencer par leurs tailles d'écran, de presque 10 pouces pour l'iPad et de seulement 7 pouces pour la Kindle (soit une surface quasiment deux fois moins importante).
Ces écarts devraient logiquement justifier une conception adaptée des applications, pour garantir une expérience utilisateur optimale sur tous les matériels. Or, pour l'instant, les applications des deux banques ne s'embarrassent guère de ce genre de considération. Le client se trouve alors confronté, soit à une application (magnifiquement) "dessinée" pour l'iPad mais affichée en format réduit et donc relativement delicate à manipuler (pour celle de Citi), soit à ce qui ressemble à une version "agrandie" d'une solution pour smartphone, dont les premiers utilisateurs se plaignent déjà de sa faible lisibilité (pour celle de Bank of America).
Cependant, au vu de ces deux exemples, il commence à devenir clair que la stratégie d'occupation du (tout-)terrain s'avère être un exercice difficile et probablement coûteux. En effet, outre la différence intrinsèque entre les systèmes d'Apple et de Google (Amazon ayant adopté une variante d'Android), les tablettes elles-mêmes ont des caractéristiques divergentes, à commencer par leurs tailles d'écran, de presque 10 pouces pour l'iPad et de seulement 7 pouces pour la Kindle (soit une surface quasiment deux fois moins importante).
Ces écarts devraient logiquement justifier une conception adaptée des applications, pour garantir une expérience utilisateur optimale sur tous les matériels. Or, pour l'instant, les applications des deux banques ne s'embarrassent guère de ce genre de considération. Le client se trouve alors confronté, soit à une application (magnifiquement) "dessinée" pour l'iPad mais affichée en format réduit et donc relativement delicate à manipuler (pour celle de Citi), soit à ce qui ressemble à une version "agrandie" d'une solution pour smartphone, dont les premiers utilisateurs se plaignent déjà de sa faible lisibilité (pour celle de Bank of America).
Tout le dilemme du développement mobile se retrouve là : faut-il tout miser sur l'iPad d'Apple et "abandonner" les clients qui choisissent une autre tablette ? Lorsque ces derniers se comptent par millions, la deuxième option devient difficile à retenir. Mais alors, jusqu'à quel point est-il nécessaire d'adapter les applications ? Le "portage" d'un système à un autre est déjà coûteux, s'il faut en plus concevoir une interface dédiée à chaque nouvelle catégorie d'appareil, les investissements nécessaires vont exploser... La tentation est grande de jouer la carte de la simple transposition surtout quand, comme c'est le cas pour Citi et Bank of America, des versions sont publiées simultanément pour Kindle Fire et d'autres tablettes sous Android.
L'expérience utilisateur ne devrait pourtant jamais être l'objet de compromis : si l'organisation n'assume pas la réalisation (et la maintenance) d'une application parfaitement intégrée dans un environnement donné, elle doit se tourner vers d'autres solutions et éviter à tout prix de délivrer une solution que le consommateur percevra toujours comme "approximative" et qui se révèlera ainsi contre-productive (au moins pour l'image de l'entreprise).
C'est justement dans ce genre de situation qu'il peut être préférable de s'orienter vers une application web (éventuellement HTML5) plus portable entre les différents systèmes, quitte à perdre les bénéfices d'une présence sur les AppStores ou d'une icône automatiquement installée sur l'écran d'accueil de la tablette. La qualité d'usage est primordiale pour la séduction et la fidélisation de vos clients, ne la négligez jamais...
L'expérience utilisateur ne devrait pourtant jamais être l'objet de compromis : si l'organisation n'assume pas la réalisation (et la maintenance) d'une application parfaitement intégrée dans un environnement donné, elle doit se tourner vers d'autres solutions et éviter à tout prix de délivrer une solution que le consommateur percevra toujours comme "approximative" et qui se révèlera ainsi contre-productive (au moins pour l'image de l'entreprise).
C'est justement dans ce genre de situation qu'il peut être préférable de s'orienter vers une application web (éventuellement HTML5) plus portable entre les différents systèmes, quitte à perdre les bénéfices d'une présence sur les AppStores ou d'une icône automatiquement installée sur l'écran d'accueil de la tablette. La qualité d'usage est primordiale pour la séduction et la fidélisation de vos clients, ne la négligez jamais...
American Express mise sur Twitter
Le mois dernier, American Express annonçait la disponibilité prochaine, en avant-première pour ses clients, d'une nouvelle offre publicitaire de Twitter. Quelques jours plus tard, l'émetteur de cartes de crédit dévoile encore une solution originale sur la plate-forme de micro-blogging, permettant cette fois aux porteurs de cartes de crédit de bénéficier de coupons de réduction virtuels en rediffusant les #hashtags choisis par les "annonceurs".
Comme l'an dernier à la même époque (pour un partenariat avec Foursquare), c'est à l'occasion du festival "South by Southwest Interactive" (SxSW) que cette initiative est expérimentée pour la première fois, en association avec plusieurs grandes marques telles que McDonald's, Best Buy, Dell, Zappos...
Le fonctionnement de ce service, qui rappellera un peu celui précédemment déployé sur Facebook, est très simple. Le client doit d'abord "synchroniser" son compte Twitter avec sa carte de crédit. Il lui suffit ensuite de retweeter les #hashtags promotionnels publiés par AmEx pour bénéficier des réductions annoncées. Comme il est désormais d'usage pour l'émetteur, ces dernières sont "virtuelles", c'est à dire qu'elles sont portées directement au crédit de la carte lors d'un achat qualifié.
Par exemple, un simple tweet avec le #hashtag #AmexDell permettra au porteur d'être remboursé (une fois) de 100 USD, sous quelques jours, sur son prochain achat chez Dell (supérieur à 599 USD), sans avoir à imprimer un bon, sans aucune autre action à réaliser.
S'il est fréquent de rencontrer des stratégies promotionnelles dont la finalité commerciale laisse perplexe, celle d'American Express est ici parfaitement limpide. Le mode d'attribution des offres de réduction par diffusion de #hashtag va en effet permettre aux marques qui choisissent cette solution de démultiplier l'impact de leurs campagnes à l'échelle du réseau social. Plus encore que la fidélisation, objectif classique des promotions, c'est donc la propagation des messages que les commerçants peuvent acheter avec leurs coupons Twitter...
Finalement, la plus grosse surprise de cette initiative est qu'elle semble émaner d'American Express et non de Twitter, qui est pourtant toujours à la recherche d'un véritable modèle économique. Une institution financière serait-elle en train de prendre de vitesse une startup sur le terrain de l'innovation ? En tous cas, et notamment si le partenariat entre les deux organisations est plus étroit qu'il n'y paraît, elle ne se laisse pas distancer...
Comme l'an dernier à la même époque (pour un partenariat avec Foursquare), c'est à l'occasion du festival "South by Southwest Interactive" (SxSW) que cette initiative est expérimentée pour la première fois, en association avec plusieurs grandes marques telles que McDonald's, Best Buy, Dell, Zappos...
Le fonctionnement de ce service, qui rappellera un peu celui précédemment déployé sur Facebook, est très simple. Le client doit d'abord "synchroniser" son compte Twitter avec sa carte de crédit. Il lui suffit ensuite de retweeter les #hashtags promotionnels publiés par AmEx pour bénéficier des réductions annoncées. Comme il est désormais d'usage pour l'émetteur, ces dernières sont "virtuelles", c'est à dire qu'elles sont portées directement au crédit de la carte lors d'un achat qualifié.
Par exemple, un simple tweet avec le #hashtag #AmexDell permettra au porteur d'être remboursé (une fois) de 100 USD, sous quelques jours, sur son prochain achat chez Dell (supérieur à 599 USD), sans avoir à imprimer un bon, sans aucune autre action à réaliser.
S'il est fréquent de rencontrer des stratégies promotionnelles dont la finalité commerciale laisse perplexe, celle d'American Express est ici parfaitement limpide. Le mode d'attribution des offres de réduction par diffusion de #hashtag va en effet permettre aux marques qui choisissent cette solution de démultiplier l'impact de leurs campagnes à l'échelle du réseau social. Plus encore que la fidélisation, objectif classique des promotions, c'est donc la propagation des messages que les commerçants peuvent acheter avec leurs coupons Twitter...
Finalement, la plus grosse surprise de cette initiative est qu'elle semble émaner d'American Express et non de Twitter, qui est pourtant toujours à la recherche d'un véritable modèle économique. Une institution financière serait-elle en train de prendre de vitesse une startup sur le terrain de l'innovation ? En tous cas, et notamment si le partenariat entre les deux organisations est plus étroit qu'il n'y paraît, elle ne se laisse pas distancer...
samedi 10 mars 2012
US Bank : souscrire une carte de crédit sur iPad
Après la création d'une application de souscription rapide, en self-service, sur iPhone, US Bank poursuit sa stratégie d'innovation dans la distribution de cartes de crédit. La banque présente cette fois une solution pour iPad, baptisée "Instant Line Access", destinée aux employés de boutiques partenaires (celles qui proposent ses cartes privatives) et se substituant aux traditionnels formulaires imprimés.
Comme pour la précédente expérience, celle-ci est d'abord déployée en test dans une seule chaîne de magasins (d'articles de sport, en l'occurrence). Mais l'objectif d'US Bank est de diffuser son produit plus largement, y compris dans ses propres agences, dès cette année.
A y regarder de près, l'application n'a pourtant rien de révolutionnaire : il ne s'agit pratiquement que d'un "simple" formulaire en ligne, connecté aux systèmes informatiques de la banque qui réalisent les contrôles nécessaires et enregistrent "en temps réel" la souscription du nouveau client. Un "passe" est ensuite remis à ce dernier pour lui permettre de réaliser ses achats immédiatement, sans attendre la réception de sa carte "officielle". Voilà d'ailleurs un motif de déception puisqu'à défaut de la carte virtuelle temporaire sur mobile de son expérimentation précédente, US Bank pourrait tout de même étudier les solutions d'impression de carte à la demande, sur site.
Mais, en sus des bénéfices de la dématérialisation, le choix de l'iPad apporte tout de même des avantages importants, d'usage, dans le processus de souscription. Tout d'abord, il offre une mobilité totale au vendeur, qui n'est ainsi plus "attaché" à un bureau et son PC traditionnel. Plus important encore, l'appareil peut aussi être mis entre les mains du client lui-même, par exemple pour qu'il puisse saisir, en toute discrétion, les informations confidentielles qui peuvent lui être demandées pour traiter son dossier.
D'une manière générale, cette initiative s'inscrit dans une tendance de plus en plus marquée d'introduction des tablettes dans les points de vente, souvent en substitution aux PC et autres appareils spécialisés (terminaux dédiés, bornes interactives... dont les fournisseurs ont de sérieuses raisons de s'inquiéter).
Dans une agence bancaire, l'avantage de mobilité pour le conseiller ne suffit peut-être pas à en justifier l'adoption. En y ajoutant les possibilités de "partage" avec le client, l'intérêt devient déjà plus visible. Et si, comme dans cette implémentation d'US Bank, la solution est réutilisable dans d'autres contextes (les boutiques partenaires), il ne reste qu'à accepter l'inévitable prolifération (à venir) d'iPads dans la banque...
Comme pour la précédente expérience, celle-ci est d'abord déployée en test dans une seule chaîne de magasins (d'articles de sport, en l'occurrence). Mais l'objectif d'US Bank est de diffuser son produit plus largement, y compris dans ses propres agences, dès cette année.
A y regarder de près, l'application n'a pourtant rien de révolutionnaire : il ne s'agit pratiquement que d'un "simple" formulaire en ligne, connecté aux systèmes informatiques de la banque qui réalisent les contrôles nécessaires et enregistrent "en temps réel" la souscription du nouveau client. Un "passe" est ensuite remis à ce dernier pour lui permettre de réaliser ses achats immédiatement, sans attendre la réception de sa carte "officielle". Voilà d'ailleurs un motif de déception puisqu'à défaut de la carte virtuelle temporaire sur mobile de son expérimentation précédente, US Bank pourrait tout de même étudier les solutions d'impression de carte à la demande, sur site.
Mais, en sus des bénéfices de la dématérialisation, le choix de l'iPad apporte tout de même des avantages importants, d'usage, dans le processus de souscription. Tout d'abord, il offre une mobilité totale au vendeur, qui n'est ainsi plus "attaché" à un bureau et son PC traditionnel. Plus important encore, l'appareil peut aussi être mis entre les mains du client lui-même, par exemple pour qu'il puisse saisir, en toute discrétion, les informations confidentielles qui peuvent lui être demandées pour traiter son dossier.
D'une manière générale, cette initiative s'inscrit dans une tendance de plus en plus marquée d'introduction des tablettes dans les points de vente, souvent en substitution aux PC et autres appareils spécialisés (terminaux dédiés, bornes interactives... dont les fournisseurs ont de sérieuses raisons de s'inquiéter).
Dans une agence bancaire, l'avantage de mobilité pour le conseiller ne suffit peut-être pas à en justifier l'adoption. En y ajoutant les possibilités de "partage" avec le client, l'intérêt devient déjà plus visible. Et si, comme dans cette implémentation d'US Bank, la solution est réutilisable dans d'autres contextes (les boutiques partenaires), il ne reste qu'à accepter l'inévitable prolifération (à venir) d'iPads dans la banque...
Inscription à :
Articles (Atom)