Depuis le lancement de M-Pesa au Kenya, en 2003, et le retentissant succès que constituent ses 14 millions d'utilisateurs actuels, ce modèle unique de banque mobile n'avait fait l'objet (pour l'instant) que d'extensions limitées en Afrique du Sud et en Tanzanie et d'une timide expérimentation en Afghanistan. Le lancement [lien PDF] en Inde d'une déclinaison locale va (enfin) éprouver sa viabilité à grande échelle dans une autre région du monde.
La nouvelle offre est le fruit d'un partenariat entre HDFC Bank et Vodafone (dont Safaricom, à l'origine de M-Pesa, est une filiale). Dans une vision de développement de l'inclusion financière (qui a démontré sa réelle pertinence au Kenya), elle offre, sur les téléphones mobiles les plus simples, des services élémentaires – transferts, épargne, dépôt et retrait d'espèces – relayés dans les boutiques de l'opérateur.
En effet, celles-ci jouent aussi un rôle d'agence bancaire, bénéfciant d'une couverture géographique sans commune mesure avec celle des institutions financières du pays. Le Rajasthan, premier état dans lequel le déploiement est opérationnel, compte ainsi déjà plus de 2200 points de vente opérationnels, dans 54 villes et 320 villages. Dans ce cas, au moins, la valeur apportée par l'opérateur de télécommunications dans le partenariat est claire et incontestable !
Comme en Afrique, la population indienne, en particulier rurale, n'a qu'un accès limité aux banques, qui ne sont présentes, pour l'essentiel, que dans les grandes villes. A l'opposé, la formidable expansion du téléphone mobile représente une opportunité sans précédent pour apporter des services financiers de base à des populations jusque là exclues du système bancaire. Avec sa solution mobile, HDFC Bank espère toucher 10 millions de familles d'ici 5 ans et leur apporter praticité, sécurité, capacité d'épargne... dans la gestion de leur argent.
mercredi 30 novembre 2011
mardi 29 novembre 2011
Le Digital Innovation Lab de Capital One
Les "Innovation Labs" deviennent populaires dans les banques du monde entier. Si, pour les quelques établissements français qui s'y sont essayés, ils sont souvent conçus comme des espaces de démonstration (technologique), l'américaine Capital One adopte une approche différente, plus opérationnelle, qu'une interview pour Bank Technology News de Mark Jamison, responsable du "Digital Innovation Lab" de la banque, nous permet de découvrir.
Le meilleur moyen de percevoir la particularité de cette nouvelle structure est de consulter une annonce publiée récemment pour recruter un "entrepreneur en résidence". Et, comme cet intitulé l'indique clairement, une des principales attentes vis-à-vis des candidats est une expérience de création d'entreprise. Jamison est lui-même dans ce cas, son CV comportant près de 15 ans passés dans des startups, utilement complétés par un passage chez Charles Schwab.
Il justifie cette préférence par la conviction fondamentale que la rapidité et l'agilité sont critiques pour l'innovation. Quand de nouveaux produits ou services sont mis sur le marché pour la première fois et distribués à de "vrais" clients, ils ne sont jamais "parfaits" à 100% et il faut l'expérience et la "culture" d'un entrepreneur pour gérer cette situation et savoir choisir ce qui doit être conservé, puis comment améliorer le "premier jet".
L'organisation des projets reflète directement cette philosophie : chacun est pris en charge par une équipe de 3 personnes complémentaires – un analyste métier, un ingénieur et un designer – qui travaillent ensemble à transformer un concept en une réalisation tangible sur un cycle court, de 2 ou 3 semaines. Ce qui serait (évidemment) impensable dans les DSI "traditionnelles" des banques...
Les thèmes abordés sont les "standards" de l'innovation dans les services financiers : mobile et médias sociaux, expérience utilisateur, solutions de paiement émergentes... Autant de sujets que Jamison n'hésite pas à comparer à un "far west", encore totalement ouvert aux pionniers.
Le Lab de Capital One a été créé au début de l'année et les premiers mois ont été consacrés au recrutement de l'équipe (qui compte déjà une dizaine de personnes) et à la mise en place de l'organisation. Ses premières réalisations devraient être dévoilées sous peu, ce qui nous donnera l'occasion de vérifier si les promesses sont tenues...
Le meilleur moyen de percevoir la particularité de cette nouvelle structure est de consulter une annonce publiée récemment pour recruter un "entrepreneur en résidence". Et, comme cet intitulé l'indique clairement, une des principales attentes vis-à-vis des candidats est une expérience de création d'entreprise. Jamison est lui-même dans ce cas, son CV comportant près de 15 ans passés dans des startups, utilement complétés par un passage chez Charles Schwab.
Il justifie cette préférence par la conviction fondamentale que la rapidité et l'agilité sont critiques pour l'innovation. Quand de nouveaux produits ou services sont mis sur le marché pour la première fois et distribués à de "vrais" clients, ils ne sont jamais "parfaits" à 100% et il faut l'expérience et la "culture" d'un entrepreneur pour gérer cette situation et savoir choisir ce qui doit être conservé, puis comment améliorer le "premier jet".
L'organisation des projets reflète directement cette philosophie : chacun est pris en charge par une équipe de 3 personnes complémentaires – un analyste métier, un ingénieur et un designer – qui travaillent ensemble à transformer un concept en une réalisation tangible sur un cycle court, de 2 ou 3 semaines. Ce qui serait (évidemment) impensable dans les DSI "traditionnelles" des banques...
Les thèmes abordés sont les "standards" de l'innovation dans les services financiers : mobile et médias sociaux, expérience utilisateur, solutions de paiement émergentes... Autant de sujets que Jamison n'hésite pas à comparer à un "far west", encore totalement ouvert aux pionniers.
Le Lab de Capital One a été créé au début de l'année et les premiers mois ont été consacrés au recrutement de l'équipe (qui compte déjà une dizaine de personnes) et à la mise en place de l'organisation. Ses premières réalisations devraient être dévoilées sous peu, ce qui nous donnera l'occasion de vérifier si les promesses sont tenues...
lundi 28 novembre 2011
L'application "Mon Budget" du Crédit Agricole évolue
Alors que l'application est déjà l'incontestable n°1 des AppStores en satisfaction des clients (avec 4 étoiles et demie), la banque a interrogé ses utilisateurs pour connaître leurs frustrations et leurs attentes. Cette grande enquête a permis d'identifier 72 fonctions largement demandées, plus ou moins complexes, dont une bonne partie fera son apparition dans la prochaine version de l'application.
Ces nouveautés sont, selon les cas, implémentées dans les différentes éditions disponibles mais l'iPad est le mieux servi. D'emblée, la page d'accueil donne le ton, avec sa présentation modulaire des informations essentielles sur les comptes :
Outre la "météo" (très visuelle et paramétrable), qui existait déjà sur Android et devient disponible sur les appareils d'Apple, l'utilisateur voit, d'un seul coup d'oeil, l'évolution du solde de son compte courant, un aperçu de ses dépenses par familles (sous deux formes différentes) et la répartition de son patrimoine. Invisible sur cette image, chacun de ces "modules" peut être personnalisé (pour, par exemple, prendre en compte une période mensuelle ou annuelle). On notera également la présence d'un espace réservé aux "conseils" qui permettront à la banque de diffuser des messages d'information à ses clients.
Sans reprendre la totalité des nouvelles fonctions, je m'attarderai sur celles qui me semblent les plus importantes. A commencer par la catégorisation automatique des opérations, basée sur leur libellé, qui devrait ouvrir la gestion de finances personnelles (PFM) à un public beaucoup plus large, car ne réclamant plus aucun effort.
Pour les plus pointilleux, il restera tout de même la possibilité de modifier la sélection, si nécessaire. Les catégories ne peuvent toujours pas être personnalisées (ce qui est probablement lié à l'automatisation du classement) mais une notion de "famille", regroupant plusieurs catégories, offrira un peu de latitude aux utilisateurs qui souhaitent organiser leurs comptes à leur guise.
Prenant peut-être exemple sur
J'apprécie aussi la fonction (qui, semble-t-il existait déjà dans la version Android actuelle) permettant de créer et suivre un "projet". Un peu comme avec l'offre "Frank by OCBC" (et quelques autres), le client peut définir son ou ses projet(s), avec un budget et un planning d'épargne associés. Sans avoir à ouvrir un compte dédié, ces fonds "réservés" seront simplement mis de côté "virtuellement", apparaissant comme tels dans les vues du budget.
Plus anecdotique mais démontrant un souci du détail louable, l'application pour iPad permet à l'utilisateur d'insérer un post-it sur toute page à sa convenance, pour annoter une dépense, se souvenir d'un virement à effectuer...
Sans constituer une solution de PFM absolument complète (il lui manque encore, par exemple, l'intégration automatique de comptes externes), "Mon Budget" reste l'initiative la plus aboutie du genre (sur mobile) parmi les grandes banques françaises.
Et si j'attribuais récemment une palme à BNP Paribas pour le spectre de son offre mobile, le Crédit Agricole maintient largement son avance en ce qui concerne la qualité et la richesse de son application bancaire. Celle-ci risque même de frustrer les utilisateurs du site internet de la banque, dont les services vont leur paraitre un peu "fades" en comparaison de l'interface sur iPad !
dimanche 27 novembre 2011
Brèves : Serve, Facebook, BBVA
Les quelques brèves de cette série touchent à des thèmes bien différents les uns des autres : paiement en ligne (avec American Express), réseaux sociaux (avec Facebook) et formation (avec BBVA).
American Express poursuit sa marche forcée avec sa solution de paiement électronique Serve, y ajoutant régulièrement de nouvelles fonctions. Et les efforts semblent commencer à porter leurs fruits, si toutefois on les mesure à l'aune des commerçants qui se laissent séduire. Le partenariat signé avec Ticketmaster est à ce titre représentatif, tout en adoptant une approche intelligente.
Ainsi, plutôt que de faire de Serve une énième option de paiement sur le site de billetterie, il est plutôt proposé comme un moyen de répartir entre amis le prix des billets réservés. Une des causes les plus fréquentes des abandons de transaction sur le site de Ticketmaster est justement la crainte pour l'acheteur des difficultés à se faire rembourser la dépense par les autres participants. Il sera désormais possible, en 3 clics, de notifier directement toutes les personnes impliquées de leur part de la dépense, qu'ils pourront à leur tour régler presque instantanément.
La société SociableLabs est spécialisée dans l'intégration des réseaux sociaux au sein des sites de commerce en ligne, ce qui la place dans une position idéale pour se livrer à quelques études d'usage. C'est ainsi qu'elle a déterminé que, en moyenne, la moitié des internautes consultant un site marchand étaient (simultanément) identifiés sur Facebook.
Cette observation, qui, par extrapolation, doit être plus ou moins applicable aux sites bancaires, laisse imaginer de nouvelles applications. Car, lorsque l'utilisateur est déjà connecté, l'intégration de fonctions sociales dans les sites qu'il visite devient beaucoup plus transparente et immédiate, permettant, par exemple, de contacter ses amis en une seule action.
La banque espagnole BBVA est citée fréquemment dans ces colonnes pour ses innovations technologico-bancaires. Mais cette fois, ce qui a attiré mon attention est une initiative éloignée de son cœur d'activité, puisqu'il s'agit d'une offre de e-learning, destinée aux entreprises de toutes tailles.
BBVA est suffisamment fière de sa plate-forme technique et des contenus de ses formations internes (délivrées à ses plus de 110 000 collaborateurs à travers le monde) pour considérer qu'elle vaut la peine d'être déclinée en une nouvelle activité à part entière. Une centaine de cours différents sont disponibles, la plupart sous forme courte, sur des sujets de gestion financière et des risques, gestion commerciale, management ou encore relations humaines.
American Express poursuit sa marche forcée avec sa solution de paiement électronique Serve, y ajoutant régulièrement de nouvelles fonctions. Et les efforts semblent commencer à porter leurs fruits, si toutefois on les mesure à l'aune des commerçants qui se laissent séduire. Le partenariat signé avec Ticketmaster est à ce titre représentatif, tout en adoptant une approche intelligente.
Ainsi, plutôt que de faire de Serve une énième option de paiement sur le site de billetterie, il est plutôt proposé comme un moyen de répartir entre amis le prix des billets réservés. Une des causes les plus fréquentes des abandons de transaction sur le site de Ticketmaster est justement la crainte pour l'acheteur des difficultés à se faire rembourser la dépense par les autres participants. Il sera désormais possible, en 3 clics, de notifier directement toutes les personnes impliquées de leur part de la dépense, qu'ils pourront à leur tour régler presque instantanément.
La société SociableLabs est spécialisée dans l'intégration des réseaux sociaux au sein des sites de commerce en ligne, ce qui la place dans une position idéale pour se livrer à quelques études d'usage. C'est ainsi qu'elle a déterminé que, en moyenne, la moitié des internautes consultant un site marchand étaient (simultanément) identifiés sur Facebook.
Cette observation, qui, par extrapolation, doit être plus ou moins applicable aux sites bancaires, laisse imaginer de nouvelles applications. Car, lorsque l'utilisateur est déjà connecté, l'intégration de fonctions sociales dans les sites qu'il visite devient beaucoup plus transparente et immédiate, permettant, par exemple, de contacter ses amis en une seule action.
La banque espagnole BBVA est citée fréquemment dans ces colonnes pour ses innovations technologico-bancaires. Mais cette fois, ce qui a attiré mon attention est une initiative éloignée de son cœur d'activité, puisqu'il s'agit d'une offre de e-learning, destinée aux entreprises de toutes tailles.
BBVA est suffisamment fière de sa plate-forme technique et des contenus de ses formations internes (délivrées à ses plus de 110 000 collaborateurs à travers le monde) pour considérer qu'elle vaut la peine d'être déclinée en une nouvelle activité à part entière. Une centaine de cours différents sont disponibles, la plupart sous forme courte, sur des sujets de gestion financière et des risques, gestion commerciale, management ou encore relations humaines.
Le jeu et la foule pour tester les logiciels
Tout le monde sait que les logiciels sont loin d'être entièrement fiables et personne n'est surpris de rencontrer, de temps en temps, une anomalie ou un bogue en utilisant les outils informatiques qui sont au cœur de beaucoup de nos activités quotidiennes.
Dans la plupart des cas, ces erreurs sont irritantes mais n'auront pas de conséquences graves et, au vu des coûts astronomiques que représenteraient les tests nécessaires pour garantir une perfection probablement illusoire, il reste préférable d'en accepter l'inévitabilité ou, dans le meilleur des cas, d'en prévoir par avance la survenue. Cependant, il existe aussi des situations où un défaut logiciel peut avoir des effets catastrophiques.
Le domaine militaire est particulièrement concerné et c'est la raison pour laquelle la DARPA, l'agence de recherche "avancée" du département de la défense américain (qui est, entre autres, à l'origine de la création du réseau Internet), a lancé un programme, ciblant à la fois les applications militaires et civiles, pour répondre au défi du "logiciel parfait". Son titre, "Crowd Sourced Formal Verification" (CSFV) révèle d'emblée qu'il adopte une approche originale du sujet.
Tout d'abord la "vérification formelle" dont il est question mérite une petite explication : alors que, traditionnellement, les logiciels sont testés en les utilisant "normalement" pour vérifier s'ils fonctionnent comme attendu, il s'agit ici de démontrer, au sens mathématique, que le code du programme considéré est effectivement correct. Cette technique est beaucoup plus fiable que la première mais, malheureusement, elle ne peut être réalisée que "manuellement", par des ingénieurs spécialisés, et son coût élevé la réserve aujourd'hui à quelques portions de code névralgiques.
Pour surmonter ce handicap et rendre cette démarche plus accessible, la DARPA imagine un système capable de créer un jeu (plus ou moins automatiquement), à partir du logiciel à contrôler et des modalités de validation formelle, qui serait ensuite soumis à la "foule" (d'où l'idée de crowdsourcing), du grand public ou d'un cercle fermé, pour réaliser la démonstration de fiabilité.
Les résultats de ce programme sont encore lointains, s'ils aboutissent même un jour. Mais, en cas de succès, il deviendrait possible d'imaginer un monde où tous les logiciels, même les moins critiques (en commençant toutefois par les secteurs sensibles : médical, aéronautique... et financier, au moins en partie), seraient exempts de défauts. Qui n'en rêverait pas ? Et si, pour ce faire, ce sont des principes de ludification (gamification) et de crowdsourcing qui sont mis en œuvre, ceux-ci auront encore une fois démontré leur intérêt pour traiter des problèmes complexes.
Dans la plupart des cas, ces erreurs sont irritantes mais n'auront pas de conséquences graves et, au vu des coûts astronomiques que représenteraient les tests nécessaires pour garantir une perfection probablement illusoire, il reste préférable d'en accepter l'inévitabilité ou, dans le meilleur des cas, d'en prévoir par avance la survenue. Cependant, il existe aussi des situations où un défaut logiciel peut avoir des effets catastrophiques.
Le domaine militaire est particulièrement concerné et c'est la raison pour laquelle la DARPA, l'agence de recherche "avancée" du département de la défense américain (qui est, entre autres, à l'origine de la création du réseau Internet), a lancé un programme, ciblant à la fois les applications militaires et civiles, pour répondre au défi du "logiciel parfait". Son titre, "Crowd Sourced Formal Verification" (CSFV) révèle d'emblée qu'il adopte une approche originale du sujet.
Tout d'abord la "vérification formelle" dont il est question mérite une petite explication : alors que, traditionnellement, les logiciels sont testés en les utilisant "normalement" pour vérifier s'ils fonctionnent comme attendu, il s'agit ici de démontrer, au sens mathématique, que le code du programme considéré est effectivement correct. Cette technique est beaucoup plus fiable que la première mais, malheureusement, elle ne peut être réalisée que "manuellement", par des ingénieurs spécialisés, et son coût élevé la réserve aujourd'hui à quelques portions de code névralgiques.
Pour surmonter ce handicap et rendre cette démarche plus accessible, la DARPA imagine un système capable de créer un jeu (plus ou moins automatiquement), à partir du logiciel à contrôler et des modalités de validation formelle, qui serait ensuite soumis à la "foule" (d'où l'idée de crowdsourcing), du grand public ou d'un cercle fermé, pour réaliser la démonstration de fiabilité.
Les résultats de ce programme sont encore lointains, s'ils aboutissent même un jour. Mais, en cas de succès, il deviendrait possible d'imaginer un monde où tous les logiciels, même les moins critiques (en commençant toutefois par les secteurs sensibles : médical, aéronautique... et financier, au moins en partie), seraient exempts de défauts. Qui n'en rêverait pas ? Et si, pour ce faire, ce sont des principes de ludification (gamification) et de crowdsourcing qui sont mis en œuvre, ceux-ci auront encore une fois démontré leur intérêt pour traiter des problèmes complexes.
samedi 26 novembre 2011
Saxo Banque analyse les sentiments sur Twitter
La plate-forme de micro-blogging Twitter continue à fasciner les traders, grâce à la masse d'information qui y circule chaque jour (plus de 200 millions de tweets quotidiens) et la relative facilité d'analyse des contenus que permet son format de mini-messages de 140 caractères.
Après des initiatives plus ou moins tendancieuses (dont, par exemple, TweetTrader, une des premières du genre), Saxo Banque lance à son tour un outil, baptisé "Saxo Tweet Index", exploitant le flux continu de tweets pour éclairer les tendances sur les marchés financiers. Ici, en tous cas, il n'est point question de prédire l'avenir mais plutôt, et plus raisonnablement, de donner une estimation du sentiment général des utilisateurs du réseau social sur 4 indices de référence (CAC40, or, pétrole et parité Euro-Dollar).
La solution technique, conçue par la jeune pousse française ioSquare (qui devrait d'ailleurs dévoiler prochainement sont premier produit "public"), adopte des recettes classiques dans son domaine : extraction des messages en temps réel, filtrage des contenus relatifs aux indices sélectionnés, analyse sémantique (en français et en anglais) pour dégager un "sentiment" haussier, neutre ou baissier et restitution graphique, heure par heure, des tendances moyennes, pondérées par le nombre de tweets analysés et la popularité de leurs auteurs.
Le "Saxo Tweet Index", qui rejoint la liste des widgets que Saxo Banque met déjà à disposition des blogueurs, ne peut, pour l'instant, être considéré que comme un gadget, dont la fiabilité et l'utilité réelle restent largement à prouver. Néanmoins, les traders ne perdront rien à garder un oeil sur ses courbes, qui leur permettront peut-être de détecter, plus rapidement que par le simple suivi de l'actualité, la survenue d'un événement exceptionnel...
Après des initiatives plus ou moins tendancieuses (dont, par exemple, TweetTrader, une des premières du genre), Saxo Banque lance à son tour un outil, baptisé "Saxo Tweet Index", exploitant le flux continu de tweets pour éclairer les tendances sur les marchés financiers. Ici, en tous cas, il n'est point question de prédire l'avenir mais plutôt, et plus raisonnablement, de donner une estimation du sentiment général des utilisateurs du réseau social sur 4 indices de référence (CAC40, or, pétrole et parité Euro-Dollar).
La solution technique, conçue par la jeune pousse française ioSquare (qui devrait d'ailleurs dévoiler prochainement sont premier produit "public"), adopte des recettes classiques dans son domaine : extraction des messages en temps réel, filtrage des contenus relatifs aux indices sélectionnés, analyse sémantique (en français et en anglais) pour dégager un "sentiment" haussier, neutre ou baissier et restitution graphique, heure par heure, des tendances moyennes, pondérées par le nombre de tweets analysés et la popularité de leurs auteurs.
Le "Saxo Tweet Index", qui rejoint la liste des widgets que Saxo Banque met déjà à disposition des blogueurs, ne peut, pour l'instant, être considéré que comme un gadget, dont la fiabilité et l'utilité réelle restent largement à prouver. Néanmoins, les traders ne perdront rien à garder un oeil sur ses courbes, qui leur permettront peut-être de détecter, plus rapidement que par le simple suivi de l'actualité, la survenue d'un événement exceptionnel...
jeudi 24 novembre 2011
Google Wallet : quoi de neuf pour 2012 ?
Google vient tout juste de lancer son porte-monnaie électronique et sait parfaitement qu'il lui faudra encore du temps et de la sueur pour l'imposer sur le marché. Rob van Behren, un des ingénieurs à l'origine de Google Wallet évoque avec la rédaction de Bank Technology News les évolutions déjà prévues pour l'année qui vient, revenant au passage sur la stratégie de la société dans le secteur des paiements.
Fidèle à sa volonté d'ouverture, maintes fois réaffirmée, Google va faire porter ses efforts sur la mise à disposition d'APIs ("Application Programming Interfaces" ou "interfaces de programmation d'applications") aux banques et commerçants qui souhaitent intégrer leurs services au porte-monnaie sur mobile. L'objectif est de rendre celui-ci versatile, comme son équivalent "réel", capable de gérer les cartes de débit et de crédit, les cartes de fidélité, les coupons de réduction (dont ceux de Groupon, notamment)...
Google est en contact avec la majorité des grandes banques (américaines, je suppose, au moins pour l'instant) pour leur permettre d'interagir avec "Wallet". Et il n'est pas uniquement question d'y ajouter leurs cartes, ce qui s'avère souvent difficile techniquement car la plupart des systèmes informatiques existants ne sont pas conçus pour une attribution en temps réel (les traitements par lots, de nuit, sont encore la norme). A terme, il pourra être envisagé, par exemple, d'ouvrir une application bancaire depuis le porte-monnaie, pour consulter le solde du compte, ou, inversement, de proposer au client d'ajouter automatiquement la carte qu'il vient de souscrire à Google Wallet.
Dans une vision un peu futuriste, l'entreprise travaille aussi avec les banques sur la définition de standards d'interopérabilité, qui permettrait d'intégrer toutes les cartes, de n'importe quel établissement, dans tous les porte-monnaie électroniques existants.
Sur le plan technique, Google n'a pas de préférence sur l'implémentation de l'interface sans contact (NFC) utilisée avec "Wallet". Le premier smartphone compatible, le Nexus S, intègre directement l'antenne et l'élément de sécurité mais rien n'exclut les autres options, telles que les cartes MicroSD (chères à Visa) ou la carte SIM (favorite des opérateurs). La seule préoccupation de la société est de garantir une compatibilité absolue avec tous les terminaux de paiement sans contact et avec les standards de sécurité les plus stricts.
Pour compléter cet aperçu de quelques-unes des évolutions que nous verrons arriver prochainement, une étude d'ABI Research sur la guerre des porte-monnaie mobiles sans contact (NFC) vient éclairer l'avenir de Google Wallet (entre autres).
Celle-ci révèle tout d'abord que 75% du marché sera encore monopolisé par les opérateurs de télécommunication en 2012, ce qui ne surprendra pas puisque le "marché" dont il est question comprend principalement le Japon et la Corée. Mais, d'ici à 2016, leur part commencera à se réduire, à 63%, essentiellement au profit de deux nouveaux entrants : Google et Apple, que le cabinet voit arriver dans le paysage dès l'année prochaine. Pour les autres acteurs, réseaux de paiement, banques..., leur rôle resterait cantonné à des niches.
Je ne suis pas totalement convaincu par plusieurs de ces prédictions (par exemple, celle de presque 600 millions d'utilisateurs en 2016, celle de l'arrivée imminente d'Apple sur le marché ou celle qui voit la persistance d'un rôle important des opérateurs dans les écosystèmes) mais elles ont au moins le mérite d'inciter à une évaluation rapide des stratégies possibles, surtout pour les banques.
Fidèle à sa volonté d'ouverture, maintes fois réaffirmée, Google va faire porter ses efforts sur la mise à disposition d'APIs ("Application Programming Interfaces" ou "interfaces de programmation d'applications") aux banques et commerçants qui souhaitent intégrer leurs services au porte-monnaie sur mobile. L'objectif est de rendre celui-ci versatile, comme son équivalent "réel", capable de gérer les cartes de débit et de crédit, les cartes de fidélité, les coupons de réduction (dont ceux de Groupon, notamment)...
Google est en contact avec la majorité des grandes banques (américaines, je suppose, au moins pour l'instant) pour leur permettre d'interagir avec "Wallet". Et il n'est pas uniquement question d'y ajouter leurs cartes, ce qui s'avère souvent difficile techniquement car la plupart des systèmes informatiques existants ne sont pas conçus pour une attribution en temps réel (les traitements par lots, de nuit, sont encore la norme). A terme, il pourra être envisagé, par exemple, d'ouvrir une application bancaire depuis le porte-monnaie, pour consulter le solde du compte, ou, inversement, de proposer au client d'ajouter automatiquement la carte qu'il vient de souscrire à Google Wallet.
Dans une vision un peu futuriste, l'entreprise travaille aussi avec les banques sur la définition de standards d'interopérabilité, qui permettrait d'intégrer toutes les cartes, de n'importe quel établissement, dans tous les porte-monnaie électroniques existants.
Sur le plan technique, Google n'a pas de préférence sur l'implémentation de l'interface sans contact (NFC) utilisée avec "Wallet". Le premier smartphone compatible, le Nexus S, intègre directement l'antenne et l'élément de sécurité mais rien n'exclut les autres options, telles que les cartes MicroSD (chères à Visa) ou la carte SIM (favorite des opérateurs). La seule préoccupation de la société est de garantir une compatibilité absolue avec tous les terminaux de paiement sans contact et avec les standards de sécurité les plus stricts.
Pour compléter cet aperçu de quelques-unes des évolutions que nous verrons arriver prochainement, une étude d'ABI Research sur la guerre des porte-monnaie mobiles sans contact (NFC) vient éclairer l'avenir de Google Wallet (entre autres).
Celle-ci révèle tout d'abord que 75% du marché sera encore monopolisé par les opérateurs de télécommunication en 2012, ce qui ne surprendra pas puisque le "marché" dont il est question comprend principalement le Japon et la Corée. Mais, d'ici à 2016, leur part commencera à se réduire, à 63%, essentiellement au profit de deux nouveaux entrants : Google et Apple, que le cabinet voit arriver dans le paysage dès l'année prochaine. Pour les autres acteurs, réseaux de paiement, banques..., leur rôle resterait cantonné à des niches.
Je ne suis pas totalement convaincu par plusieurs de ces prédictions (par exemple, celle de presque 600 millions d'utilisateurs en 2016, celle de l'arrivée imminente d'Apple sur le marché ou celle qui voit la persistance d'un rôle important des opérateurs dans les écosystèmes) mais elles ont au moins le mérite d'inciter à une évaluation rapide des stratégies possibles, surtout pour les banques.
La télématique au service de l'assurance automobile
La télématique est déjà employée dans le secteur de l'assurance automobile, par exemple pour les polices facturées en fonction du kilométrage ou la détection (simple) d'infractions au code de la route. Au détour d'une étude [format PDF] sur l'utilisation des technologies mobiles par les assureurs, le cabinet Frost & Sullivan suggère un cas d'usage beaucoup plus élaboré.
Si les premières implémentations citées en introduction exploitaient des données limitées, essentiellement localisation et vitesse de déplacement, les capteurs disponibles aujourd'hui sont capables de recueillir une collection beaucoup plus riche d'informations, comprenant aussi accélérations, freinages, embardées... et paramètres techniques du véhicule (pression des pneus, régime moteur, consommation de carburant...).
Toutes ces données rendent possible de déterminer, avec une bonne précision, le comportement du conducteur (voir l'exemple, dans un registre plus ludique, d'ALD Ecodrive), que les assureurs peuvent mettre à profit pour moduler leurs primes.
L'avantage d'une telle approche serait double : pour les compagnies, elle favoriserait une estimation des risques plus fiable et personnalisée et, du côté des consommateurs, elle récompenserait (financièrement) les plus "responsables" tout en sensibilisant ceux qui le sont moins. Ce sont d'ailleurs ces bénéfices directs qui pourraient faire accepter dans le grand public un système de contrôle qui serait certainement perçu comme très intrusif.
Dans le contexte économique actuel, les assureurs cherchent à maîtriser leurs coûts, pour préserver leurs marges, alors que leurs clients veulent réduire leurs dépenses. Une des clés de cette équation apparemment insoluble est, pour les premiers, de fournir des solutions personnalisées aux seconds, ajustées au plus près de leurs besoins, en ciblant prioritairement les segments de clientèle les plus profitables.
Le scénario envisagé répond exactement à cette définition, en permettant à chaque automobiliste de payer pour le risque réel qu'il représente et, indirectement, de décourager les plus "dangereux" (ou, dans une vision optimiste, de faire évoluer leurs comportements). Quelle compagnie osera se lancer la première ?
Si les premières implémentations citées en introduction exploitaient des données limitées, essentiellement localisation et vitesse de déplacement, les capteurs disponibles aujourd'hui sont capables de recueillir une collection beaucoup plus riche d'informations, comprenant aussi accélérations, freinages, embardées... et paramètres techniques du véhicule (pression des pneus, régime moteur, consommation de carburant...).
Toutes ces données rendent possible de déterminer, avec une bonne précision, le comportement du conducteur (voir l'exemple, dans un registre plus ludique, d'ALD Ecodrive), que les assureurs peuvent mettre à profit pour moduler leurs primes.
L'avantage d'une telle approche serait double : pour les compagnies, elle favoriserait une estimation des risques plus fiable et personnalisée et, du côté des consommateurs, elle récompenserait (financièrement) les plus "responsables" tout en sensibilisant ceux qui le sont moins. Ce sont d'ailleurs ces bénéfices directs qui pourraient faire accepter dans le grand public un système de contrôle qui serait certainement perçu comme très intrusif.
Dans le contexte économique actuel, les assureurs cherchent à maîtriser leurs coûts, pour préserver leurs marges, alors que leurs clients veulent réduire leurs dépenses. Une des clés de cette équation apparemment insoluble est, pour les premiers, de fournir des solutions personnalisées aux seconds, ajustées au plus près de leurs besoins, en ciblant prioritairement les segments de clientèle les plus profitables.
Le scénario envisagé répond exactement à cette définition, en permettant à chaque automobiliste de payer pour le risque réel qu'il représente et, indirectement, de décourager les plus "dangereux" (ou, dans une vision optimiste, de faire évoluer leurs comportements). Quelle compagnie osera se lancer la première ?
mercredi 23 novembre 2011
BNP Paribas Mobile : intégration sans révolution
Annoncée en juillet dernier, la nouvelle offre de "banque mobile" concoctée par BNP Paribas et Orange était présentée en conférence de presse ce matin, pour un lancement officiel demain 24 novembre. Premières impressions...
"BNP Paribas Mobile", puisque c'est son nom, se présente comme l'assemblage, relativement complet, d'une palette de services de téléphonie mobile (fournis par Orange) et bancaires (fournis par BNP Paribas). Les premiers, sur lesquels je ne m'attarderai pas, sont constitués d'une sélection de forfaits et de smarpthones (incluant les "stars" du moment : iPhone 4S, Samsung Galaxy III...) de l'opérateur.
Côté bancaire, "BNP Paribas Mobile" fédère 13 applications différentes couvrant des fonctions de gestion de compte, de paiement mobile et des services pratiques. Parmi celles-ci se retrouvent plusieurs titres déjà connus (SPOT pour la localisation de GABs et d'agences, Travel'r pour organiser ses voyages, "Mes Comptes" pour le suivi des comptes...) mais un certain nombre de nouveautés, plus ou moins originales, font aussi leur apparition dans les AppStores pour iPhone, Android et BlackBerry.
C'est le cas notamment de "Mes Soldes", qui propose à son utilisateur d'accéder très rapidement, en un "clic" et sans saisie de code confidentiel, aux informations essentielles de son compte courant (solde, 3 dernières opérations et quelques numéros de téléphones utiles). En poursuivant cette logique d'immédiateté jusqu'au bout, on pourra tout de même regretter l'absence de widget dans la version Android, qui permettrait de présenter le solde directement sur l'écran d'accueil du téléphone.
Parmi les services pratiques, trois nouvelles applications, réservées aux clients, sont disponibles : "Mon Coffre" qui met à leur disposition un espace d'archivage pour leurs documents importants (photographiés ou extraits de leurs mails ou de leur navigation sur le web), "Mon SAV", dédiée à la prise de contact avec un conseiller, par messagerie, téléphone, Twitter ou tchat (qui fait ainsi son entrée dans la liste des canaux de dialogue de la banque) et "Mes Actus AFP", lecteur de flux d'informations personnalisables.
Domaine sur lequel BNP Paribas était très attendu, le paiement mobile fait donc également partie de l'annonce, sous deux formes différentes. Il s'agit, d'une part, de la solution "KIX" de paiement sans contact (NFC), déjà déployée dans le cadre de l'expérimentation Cityzi de Nice et qui s'étend pour l'occasion à Strasbourg. Mais il n'est toujours pas question de généralisation...
D'autre part, les paiements P2P ("de pair à pair") sont aussi pris en charge, gratuitement, par l'application "Mes Transferts". Classiquement, il suffira à l'utilisateur d'indiquer le numéro de mobile du bénéficiaire pour lui transférer des fonds. La particularité de cette incarnation (par rapport aux services tels que Kwixo ou Pay2You) est d'être réservée aux clients de la banque (pour l'envoi, les destinataires peuvent ne pas être clients). Ce n'est, finalement, qu'une gestion de virement bancaire à l'interface simplifiée.
Enfin, un quatorzième logiciel vient "chapeauter" les multiples applications proposées, donnant un accès unifié à tous les services disponibles. Celui-ci est à mon sens la "clé" de "BNP Paribas Mobile" en tant qu'offre à part entière, car il déterminera le niveau d'intégration de l'ensemble.
Si on exclut la partie téléphonie, dont j'avoue avoir du mal à comprendre la justification de la part d'une banque, la riche combinaison de services de "BNP Paribas Mobile" pourrait définir l'état de l'art de la banque mobile à ce jour. En ce sens, elle rappelle des initiatives telles que Kaching de CBA ou l'AppStore de La Caixa, dont elle mixe les ingrédients respectifs.
Sans introduire de nouveautés révolutionnaires, en apportant simplement quelques petits plus utiles à des applications relativement classiques, qui couvrent un large spectre de fonctions, la nouvelle offre n'en pose pas moins un jalon dans le paysage bancaire français.
"BNP Paribas Mobile", puisque c'est son nom, se présente comme l'assemblage, relativement complet, d'une palette de services de téléphonie mobile (fournis par Orange) et bancaires (fournis par BNP Paribas). Les premiers, sur lesquels je ne m'attarderai pas, sont constitués d'une sélection de forfaits et de smarpthones (incluant les "stars" du moment : iPhone 4S, Samsung Galaxy III...) de l'opérateur.
Côté bancaire, "BNP Paribas Mobile" fédère 13 applications différentes couvrant des fonctions de gestion de compte, de paiement mobile et des services pratiques. Parmi celles-ci se retrouvent plusieurs titres déjà connus (SPOT pour la localisation de GABs et d'agences, Travel'r pour organiser ses voyages, "Mes Comptes" pour le suivi des comptes...) mais un certain nombre de nouveautés, plus ou moins originales, font aussi leur apparition dans les AppStores pour iPhone, Android et BlackBerry.
C'est le cas notamment de "Mes Soldes", qui propose à son utilisateur d'accéder très rapidement, en un "clic" et sans saisie de code confidentiel, aux informations essentielles de son compte courant (solde, 3 dernières opérations et quelques numéros de téléphones utiles). En poursuivant cette logique d'immédiateté jusqu'au bout, on pourra tout de même regretter l'absence de widget dans la version Android, qui permettrait de présenter le solde directement sur l'écran d'accueil du téléphone.
Parmi les services pratiques, trois nouvelles applications, réservées aux clients, sont disponibles : "Mon Coffre" qui met à leur disposition un espace d'archivage pour leurs documents importants (photographiés ou extraits de leurs mails ou de leur navigation sur le web), "Mon SAV", dédiée à la prise de contact avec un conseiller, par messagerie, téléphone, Twitter ou tchat (qui fait ainsi son entrée dans la liste des canaux de dialogue de la banque) et "Mes Actus AFP", lecteur de flux d'informations personnalisables.
Domaine sur lequel BNP Paribas était très attendu, le paiement mobile fait donc également partie de l'annonce, sous deux formes différentes. Il s'agit, d'une part, de la solution "KIX" de paiement sans contact (NFC), déjà déployée dans le cadre de l'expérimentation Cityzi de Nice et qui s'étend pour l'occasion à Strasbourg. Mais il n'est toujours pas question de généralisation...
D'autre part, les paiements P2P ("de pair à pair") sont aussi pris en charge, gratuitement, par l'application "Mes Transferts". Classiquement, il suffira à l'utilisateur d'indiquer le numéro de mobile du bénéficiaire pour lui transférer des fonds. La particularité de cette incarnation (par rapport aux services tels que Kwixo ou Pay2You) est d'être réservée aux clients de la banque (pour l'envoi, les destinataires peuvent ne pas être clients). Ce n'est, finalement, qu'une gestion de virement bancaire à l'interface simplifiée.
Enfin, un quatorzième logiciel vient "chapeauter" les multiples applications proposées, donnant un accès unifié à tous les services disponibles. Celui-ci est à mon sens la "clé" de "BNP Paribas Mobile" en tant qu'offre à part entière, car il déterminera le niveau d'intégration de l'ensemble.
Si on exclut la partie téléphonie, dont j'avoue avoir du mal à comprendre la justification de la part d'une banque, la riche combinaison de services de "BNP Paribas Mobile" pourrait définir l'état de l'art de la banque mobile à ce jour. En ce sens, elle rappelle des initiatives telles que Kaching de CBA ou l'AppStore de La Caixa, dont elle mixe les ingrédients respectifs.
Sans introduire de nouveautés révolutionnaires, en apportant simplement quelques petits plus utiles à des applications relativement classiques, qui couvrent un large spectre de fonctions, la nouvelle offre n'en pose pas moins un jalon dans le paysage bancaire français.
mardi 22 novembre 2011
Comment Facebook évalue ses salariés
Pour tous les responsables des relations humaines, Facebook devrait constituer un exemple à surveiller pour identifier les tendances du futur, non seulement en raison de son secteur d'activité mais aussi, et surtout, parce qu'elle est une des premières grandes organisations dont les effectifs (dont son CEO) sont majoritairement les "Générations Y" qui constitueront bientôt la majorité des salariés des entreprises.
Un article d'InformationWeek nous donne justement l'occasion de découvrir une partie des "techniques" de la jeune société, dans le domaine de la motivation et l'évaluation de ses collaborateurs. Au fil de son expansion, Facebook a déjà eu l'occasion de tester plusieurs approches : entretiens individuels réguliers, outil de "reconnaissance" mutuelle (développé en interne), abandon total des processus formels... Depuis un an et demi, c'est un mode mixte qui a été retenu, combinant revues semi-annuelles et suivi permanent.
La mise en place de cette démarche s'est accompagnée du déploiement d'un outil spécifique, Rypple, en partie conçu en partenariat avec Facebook et qui, tout naturellement, fait la part belle aux fonctions sociales. Par exemple, comme Kudos, que j'évoquais récemment, cette plate-forme permet à chacun de distribuer des "badges" (qui peuvent être spécialisés, par métier, par domaine...) à ses collègues, pour récompenser un succès ou une contribution appréciée.
Mais Rypple gère également les objectifs de chaque personne, dans un mode collaboratif favorisant des retours et commentaires "au fil de l'eau" (avec le manager ou les collègues). Le processus d'évaluation et l'accompagnement (coaching) des salariés deviennent ainsi continus, donc beaucoup plus efficaces. Dernière composante de la plate-forme (pour cette revue), les "Loops" fournissent une synthèse des résultats accumulés sur une période donnée (dans tous les domaines), utilisée lors des entretiens formels qui subsistent pour, notamment, attribuer les bonus.
A l'opposé des sétérotypes qui accompagnent souvent la caractérisation des "Générations Y" (égoïsme, impatience...), Facebook préfère souligner les qualités de ses troupes, qui peuvent passer des nuits entières sur leurs projets, sont prêtes à apprendre et cherchent à progresser, si elles sont suffisamment passionnées par leur travail. La possibilité de bénéficier d'une reconnaissance de leurs pairs et de recevoir commentaires et conseils, en permanence, comme le permet la solution de Rypple, participe évidemment à la motivation de ces collaborateurs. Et il y fort à parier que les générations plus anciennes pourraient y être tout aussi sensibles...
Un article d'InformationWeek nous donne justement l'occasion de découvrir une partie des "techniques" de la jeune société, dans le domaine de la motivation et l'évaluation de ses collaborateurs. Au fil de son expansion, Facebook a déjà eu l'occasion de tester plusieurs approches : entretiens individuels réguliers, outil de "reconnaissance" mutuelle (développé en interne), abandon total des processus formels... Depuis un an et demi, c'est un mode mixte qui a été retenu, combinant revues semi-annuelles et suivi permanent.
La mise en place de cette démarche s'est accompagnée du déploiement d'un outil spécifique, Rypple, en partie conçu en partenariat avec Facebook et qui, tout naturellement, fait la part belle aux fonctions sociales. Par exemple, comme Kudos, que j'évoquais récemment, cette plate-forme permet à chacun de distribuer des "badges" (qui peuvent être spécialisés, par métier, par domaine...) à ses collègues, pour récompenser un succès ou une contribution appréciée.
Mais Rypple gère également les objectifs de chaque personne, dans un mode collaboratif favorisant des retours et commentaires "au fil de l'eau" (avec le manager ou les collègues). Le processus d'évaluation et l'accompagnement (coaching) des salariés deviennent ainsi continus, donc beaucoup plus efficaces. Dernière composante de la plate-forme (pour cette revue), les "Loops" fournissent une synthèse des résultats accumulés sur une période donnée (dans tous les domaines), utilisée lors des entretiens formels qui subsistent pour, notamment, attribuer les bonus.
A l'opposé des sétérotypes qui accompagnent souvent la caractérisation des "Générations Y" (égoïsme, impatience...), Facebook préfère souligner les qualités de ses troupes, qui peuvent passer des nuits entières sur leurs projets, sont prêtes à apprendre et cherchent à progresser, si elles sont suffisamment passionnées par leur travail. La possibilité de bénéficier d'une reconnaissance de leurs pairs et de recevoir commentaires et conseils, en permanence, comme le permet la solution de Rypple, participe évidemment à la motivation de ces collaborateurs. Et il y fort à parier que les générations plus anciennes pourraient y être tout aussi sensibles...
lundi 21 novembre 2011
BNY Mellon met du contexte dans l'iPad
Comme nombre de ses concurrentes, la banque américaine BNY Mellon vient d'annoncer le lancement de son application pour iPad de gestion de trésorerie. Les fonctions, classiques, qu'elle offre ne justifient pas de s'y attarder. En revanche, l'utilisation de techniques de contextualisation, évoquées dans un article de Bank Technology News, éveillent immédiatement la curiosité.
La nouvelle solution "TreasuryEdge Mobile" est en réalité une "applet" intégrée dans "BNY Mellon Connect Mobile", une autre application, plus complète, destinée aux clients institutionnels de la banque. Développée sur la base des technologies multi-modales et contextuelles de la société OpenStream, elle pourrait apporter une nouvelle dimension dans le monde des logiciels bancaires mobiles, en prenant en compte l'environnement et les préférences de l'utilisateur pour délivrer un service adapté à toutes les circonstances.
Un cas d'usage concret (quoiqu'encore hypothétique) serait celui d'un client dont l'iPad détecte la position et la vitesse pour déterminer que, selon l'heure et ses habitudes pré-enregistrées, il est au volant de son véhicule. L'application va alors automatiquement basculer d'interactions par l'écran tactile à un mode vocal. Plus prosaïquement, le logiciel pourra aussi adapter son fonctionnement à des conditions variables d'accès à internet ou encore émettre des alertes selon les conditions "ambiantes" (localisation, jour et heure...).
Ces exemples ne sont (hélas) pas encore d'actualité pour BNY Mellon, dont le DSI précise que, pour l'instant, la technologie a été intégrée, car il considère important de préparer une architecture pérenne, mais que sa mise en œuvre effective ne se fera que progressivement.
Alors qu'aujourd'hui la seule donnée du genre régulièrement utilisée par les applications mobiles est la localisation de l'utilisateur, les analystes promettent un avenir brillant à toutes les informations contextuelles qui enrichiront la qualité des usages, en apportant une capacité de personnalisation sans limites.
En franchissant un premier pas (qu'on aurait plutôt attendu dans une application pour le grand public), BNY Mellon se prépare clairement à cette évolution promise. Comme il semble probable que les premières implémentations procèderont par tatonnement, elle prend ainsi les devants pour découvrir et "apprendre" les enjeux et les défis du "Contexte", et se placer rapidement parmi les pionnières de la technologie. En faisant le pari que celle-ci sera effectivement une des clés des services mobiles de demain.
La nouvelle solution "TreasuryEdge Mobile" est en réalité une "applet" intégrée dans "BNY Mellon Connect Mobile", une autre application, plus complète, destinée aux clients institutionnels de la banque. Développée sur la base des technologies multi-modales et contextuelles de la société OpenStream, elle pourrait apporter une nouvelle dimension dans le monde des logiciels bancaires mobiles, en prenant en compte l'environnement et les préférences de l'utilisateur pour délivrer un service adapté à toutes les circonstances.
Un cas d'usage concret (quoiqu'encore hypothétique) serait celui d'un client dont l'iPad détecte la position et la vitesse pour déterminer que, selon l'heure et ses habitudes pré-enregistrées, il est au volant de son véhicule. L'application va alors automatiquement basculer d'interactions par l'écran tactile à un mode vocal. Plus prosaïquement, le logiciel pourra aussi adapter son fonctionnement à des conditions variables d'accès à internet ou encore émettre des alertes selon les conditions "ambiantes" (localisation, jour et heure...).
Ces exemples ne sont (hélas) pas encore d'actualité pour BNY Mellon, dont le DSI précise que, pour l'instant, la technologie a été intégrée, car il considère important de préparer une architecture pérenne, mais que sa mise en œuvre effective ne se fera que progressivement.
Alors qu'aujourd'hui la seule donnée du genre régulièrement utilisée par les applications mobiles est la localisation de l'utilisateur, les analystes promettent un avenir brillant à toutes les informations contextuelles qui enrichiront la qualité des usages, en apportant une capacité de personnalisation sans limites.
En franchissant un premier pas (qu'on aurait plutôt attendu dans une application pour le grand public), BNY Mellon se prépare clairement à cette évolution promise. Comme il semble probable que les premières implémentations procèderont par tatonnement, elle prend ainsi les devants pour découvrir et "apprendre" les enjeux et les défis du "Contexte", et se placer rapidement parmi les pionnières de la technologie. En faisant le pari que celle-ci sera effectivement une des clés des services mobiles de demain.
dimanche 20 novembre 2011
Brèves : NFC, PayPal, Surface, Gnip
A défaut d'une actualité plus enthousiasmante, les brèves de cette édition prennent une tonalité plutôt pessimiste, reflet d'une série d'annonces que je qualifierai, au mieux, de déroutantes.
Le sans contact sur mobile continuent à faire rêver les opérateurs de télécommunication et la GSMA se flatte d'avoir franchi un pas important dans l'acceptation de la technologie NFC embarquée dans la carte SIM, avec un accord signé par 45 d'entre eux, parmi lesquels figurent les chinois China Mobile et China Unicom (représentant 800 millions d'abonnés).
Il s'agit là probablement d'une des dernières tentatives des opérateurs de prendre le contrôle du sans contact, pour les paiements sur mobile comme pour d'autres usages. Cette stratégie aura peut-être quelques chances de succès dans les pays émergents mais le combat est déjà perdu sur les marchés américains et européens, où les smartphones, qui deviennent la norme, sont capables d'offrir des possibilités infiniment plus riche qu'une SIM, dans un modèle beaucoup plus ouvert.
Il est tout de même un peu pathétique de voir ces opérateurs vanter les mérites d'interopérabilité et de sécurité de leur approche "captive" alors qu'ils sont pour la plupart impliqués dans des expérimentations où la puce NFC est intégrée au téléphone, sans problème apparent. C'est le cas notamment dans l'opération Cityzi en France.
Celle-ci n'a pas produit des résultats très convaincants mais le Crédit Agricole n'en lance pas moins un nouveau test à Caen, avec Visa et ses cartes mémoire à interface NFC (ainsi que sa jaquette spéciale pour iPhone).
Il s'agit d'une expérimentation en tous points semblable à celle qu'a dévoilée BPCE au début de l'été et je ne reviendrai pas sur les commentaires que cette annonce m'avait alors inspirés. Malgré tout, à force d'essais plus ou moins voués à l'échec, le risque existe de lasser les consommateurs et les commerçants et, ainsi, insidieusement, de retarder toujours plus l'acceptation et la généralisation du paiement sans contact.
Avec l'arrivée de la nouvelle application Send Money de PayPal sur Facebook, tout le monde a cru un instant qu'un important partenariat avait été conclu entre les deux sociétés et que s'ouvrait une nouvelle ère pour les "paiements sociaux".
Hélas (pour les amateurs de "ruptures"), il n'en est rien : Send Money est une initiative indépendante et il ne s'agit que d'un accès aux services classiques de paiement de PayPal, "enrobé" dans une interface Facebook et accompagné d'un envoi d'e-carte. L'intégration n'est même pas très poussée puisqu'il faudra dans tous les cas indiquer l'adresse mail du destinataire de l'argent envoyé et la finalisation de la transaction se fait sur le site de PayPal.
Attendue depuis le début de l'année (encore un exemple de réactivité laissant à désirer !), Microsoft annonce que la deuxième génération de sa table Surface, conçue avec Samsung, est désormais disponible en pré-commande. En changeant radicalement de technologie (finies les projecteurs et caméras, place aux "capteurs" intégrés à l'écran LCD), la table tactile devient plus performante et plus versatile.
Le concept de la "Surface" devient toujours plus séduisant mais, hélas, plus de 3 ans après sa sortie initiale, il faut se rendre à l'évidence : personne ne sait vraiment à quoi elle peut servir, en particulier dans les banques. Le communiqué de Microsoft revient sur le cas de RBC (Banque Royale du Canada) et ce sont toujours les mêmes applications qui sont citées, à savoir une loterie et la consultation "collaborative" des produits et services de la banque. Rien de bien révolutionnaire...
Terminons cette série avec le lancement de Gnip MarketStream, un flux d'information d'un genre un peu particulier, destiné aux hedge funds et aux traders, notamment les spécialistes du trading à haute fréquence.
Le métier de Gnip est en effet de produire des flux de données issues des principaux réseaux sociaux (essentiellement Twitter). MarketStream a donc pour vocation de filtrer les messages de Twitter et d'en extraire ceux qui concernent les marchés financiers. Un partenariat avec StockTwit lui permet aussi de disposer d'une source d'information plus fiable. Les utilisateurs peuvent inclure dans leurs stratégies d'investissement les tendances et sentiments qu'ils détectent au sein de ces données.
Le sans contact sur mobile continuent à faire rêver les opérateurs de télécommunication et la GSMA se flatte d'avoir franchi un pas important dans l'acceptation de la technologie NFC embarquée dans la carte SIM, avec un accord signé par 45 d'entre eux, parmi lesquels figurent les chinois China Mobile et China Unicom (représentant 800 millions d'abonnés).
Il s'agit là probablement d'une des dernières tentatives des opérateurs de prendre le contrôle du sans contact, pour les paiements sur mobile comme pour d'autres usages. Cette stratégie aura peut-être quelques chances de succès dans les pays émergents mais le combat est déjà perdu sur les marchés américains et européens, où les smartphones, qui deviennent la norme, sont capables d'offrir des possibilités infiniment plus riche qu'une SIM, dans un modèle beaucoup plus ouvert.
Il est tout de même un peu pathétique de voir ces opérateurs vanter les mérites d'interopérabilité et de sécurité de leur approche "captive" alors qu'ils sont pour la plupart impliqués dans des expérimentations où la puce NFC est intégrée au téléphone, sans problème apparent. C'est le cas notamment dans l'opération Cityzi en France.
Celle-ci n'a pas produit des résultats très convaincants mais le Crédit Agricole n'en lance pas moins un nouveau test à Caen, avec Visa et ses cartes mémoire à interface NFC (ainsi que sa jaquette spéciale pour iPhone).
Il s'agit d'une expérimentation en tous points semblable à celle qu'a dévoilée BPCE au début de l'été et je ne reviendrai pas sur les commentaires que cette annonce m'avait alors inspirés. Malgré tout, à force d'essais plus ou moins voués à l'échec, le risque existe de lasser les consommateurs et les commerçants et, ainsi, insidieusement, de retarder toujours plus l'acceptation et la généralisation du paiement sans contact.
Avec l'arrivée de la nouvelle application Send Money de PayPal sur Facebook, tout le monde a cru un instant qu'un important partenariat avait été conclu entre les deux sociétés et que s'ouvrait une nouvelle ère pour les "paiements sociaux".
Hélas (pour les amateurs de "ruptures"), il n'en est rien : Send Money est une initiative indépendante et il ne s'agit que d'un accès aux services classiques de paiement de PayPal, "enrobé" dans une interface Facebook et accompagné d'un envoi d'e-carte. L'intégration n'est même pas très poussée puisqu'il faudra dans tous les cas indiquer l'adresse mail du destinataire de l'argent envoyé et la finalisation de la transaction se fait sur le site de PayPal.
Attendue depuis le début de l'année (encore un exemple de réactivité laissant à désirer !), Microsoft annonce que la deuxième génération de sa table Surface, conçue avec Samsung, est désormais disponible en pré-commande. En changeant radicalement de technologie (finies les projecteurs et caméras, place aux "capteurs" intégrés à l'écran LCD), la table tactile devient plus performante et plus versatile.
Le concept de la "Surface" devient toujours plus séduisant mais, hélas, plus de 3 ans après sa sortie initiale, il faut se rendre à l'évidence : personne ne sait vraiment à quoi elle peut servir, en particulier dans les banques. Le communiqué de Microsoft revient sur le cas de RBC (Banque Royale du Canada) et ce sont toujours les mêmes applications qui sont citées, à savoir une loterie et la consultation "collaborative" des produits et services de la banque. Rien de bien révolutionnaire...
Terminons cette série avec le lancement de Gnip MarketStream, un flux d'information d'un genre un peu particulier, destiné aux hedge funds et aux traders, notamment les spécialistes du trading à haute fréquence.
Le métier de Gnip est en effet de produire des flux de données issues des principaux réseaux sociaux (essentiellement Twitter). MarketStream a donc pour vocation de filtrer les messages de Twitter et d'en extraire ceux qui concernent les marchés financiers. Un partenariat avec StockTwit lui permet aussi de disposer d'une source d'information plus fiable. Les utilisateurs peuvent inclure dans leurs stratégies d'investissement les tendances et sentiments qu'ils détectent au sein de ces données.
samedi 19 novembre 2011
Forrester : marketing et codes 2D
Les codes 2D commencent à se généraliser dans la palette d'outils du marketing, s'affichant sur les panneaux publicitaires, dans la presse, à la télévision, sur internet... S'il s'agit encore d'un effet de mode, leur popularité est appelée à se développer et Melissa Parrish (Forrester Research) en propose un rapide tour d'horizon à l'usage des communicants.
Tout d'abord, l'analyste rappelle que ces codes graphiques offrent un potentiel important, en raison, d'une part, de leur capacité à être intégrés sur tout type de support et, d'autre part, par leur facilité d'utilisation par les consommateurs, qui n'ont (presque) qu'à pointer leur téléphone sur l'image pour accéder à des contenus riches, interactifs, ciblés, contextualisés...
Cependant, les mobinautes sont aujourd'hui peu nombreux à scanner les codes qui fleurissent un peu partout (environ 5% globalement et 15% des propriétaires de smartphones, aux Etats-Unis). Cette désaffection est liée à plusieurs facteurs : l'obligation d'installer un lecteur sur son téléphone, la méconnaissance du fonctionnement des codes 2D et aussi la déception causée par des contenus sans intérêt ou une expérience utilisateur "approximative" (que penser, par exemple, d'un code qui pointe vers une page web inadaptée au mobile ?).
Les tatonnements et les hésitations sont parfaitement naturels avec une nouvelle technologie, en phase de découverte. En ce sens, les codes 2D présentent un avantage décisif : les faibles coûts d'implémentation permettent de multiplier les tests et expérimentations, pour déterminer les usages à succès, par approximations successives. Ce processus ne doit cependant jamais faire perdre de vue l'objectif d'apporter de la valeur aux consommateurs.
Et, premier conseil à retenir pour vos prochaines initiatives : expliquez à vos utilisateurs à quoi sert le code que vous affichez !
Tout d'abord, l'analyste rappelle que ces codes graphiques offrent un potentiel important, en raison, d'une part, de leur capacité à être intégrés sur tout type de support et, d'autre part, par leur facilité d'utilisation par les consommateurs, qui n'ont (presque) qu'à pointer leur téléphone sur l'image pour accéder à des contenus riches, interactifs, ciblés, contextualisés...
Cependant, les mobinautes sont aujourd'hui peu nombreux à scanner les codes qui fleurissent un peu partout (environ 5% globalement et 15% des propriétaires de smartphones, aux Etats-Unis). Cette désaffection est liée à plusieurs facteurs : l'obligation d'installer un lecteur sur son téléphone, la méconnaissance du fonctionnement des codes 2D et aussi la déception causée par des contenus sans intérêt ou une expérience utilisateur "approximative" (que penser, par exemple, d'un code qui pointe vers une page web inadaptée au mobile ?).
Les tatonnements et les hésitations sont parfaitement naturels avec une nouvelle technologie, en phase de découverte. En ce sens, les codes 2D présentent un avantage décisif : les faibles coûts d'implémentation permettent de multiplier les tests et expérimentations, pour déterminer les usages à succès, par approximations successives. Ce processus ne doit cependant jamais faire perdre de vue l'objectif d'apporter de la valeur aux consommateurs.
Et, premier conseil à retenir pour vos prochaines initiatives : expliquez à vos utilisateurs à quoi sert le code que vous affichez !
Résultats de la FinAppsParty de La Caixa
Comme annoncé précédemment, la première FinAppsParty, organisée par La Caixa, se déroulait le week-end dernier à Barcelone. Les résultats en ayant été maintenant dévoilés, il est temps pour nous de faire un bilan de ce "marathon" de développement d'applications mobiles sur les thèmes de l'argent et de la finance.
Premier indicateur de succès, l'événement a réuni pendant 24 heures plus d'une centaine de participants, pour 40 propositions de réalisations. Et la qualité de celles-ci a tellement convaincu le jury qu'il a été décidé de récompenser 6 applications, au lieu des 5 initialement prévues :
Au risque de passer pour trop exigeant, je dois avouer être globalement déçu des résultats, qui ne me semblent pas à la hauteur des "modèles" des hackathons (tels que ceux de TechCrunch). En effet, ce sont ici essentiellement des idées existantes qui sont reprises et auxquelles ne sont apportées que de petites améliorations, sans grande inventivité. Il serait intéressant d'analyser plus en détail ce qui a pu conduire à ce conventionnalisme un peu surprenant. Peut-être le manque de préparation est-il en cause (l'annonce du concours m'a paru tardive) ?
Sans surprise, La Caixa ne semble pas envisager une utilisation directe des applications réalisées mais elle se déclare pourtant satisfaite de la FinAppsParty et confirme son intention d'en ré-éditer l'expérience, en faisant aussi appel, cette fois, aux développeurs internationaux et non plus seulement espagnols.
Premier indicateur de succès, l'événement a réuni pendant 24 heures plus d'une centaine de participants, pour 40 propositions de réalisations. Et la qualité de celles-ci a tellement convaincu le jury qu'il a été décidé de récompenser 6 applications, au lieu des 5 initialement prévues :
- Un système de paiement sans contact (NFC), intégrant des interactions avec les réseaux sociaux ;
- Une expérimentation d'interprétation musicale des graphiques de cours de valeurs boursières ;
- Une application de création de listes de "désirs", connectées à la banque en ligne ;
- Un jeu éducatif pour apprendre la gestion de compte aux enfants, à partir des conseils de leurs parents ;
- Un outil de partage d'addition (ou d'autres dépenses), utilisable aussi bien par les consommateurs que par des commerçants ;
- Une solution de localisation d'appartement à vendre ou à louer.
Au risque de passer pour trop exigeant, je dois avouer être globalement déçu des résultats, qui ne me semblent pas à la hauteur des "modèles" des hackathons (tels que ceux de TechCrunch). En effet, ce sont ici essentiellement des idées existantes qui sont reprises et auxquelles ne sont apportées que de petites améliorations, sans grande inventivité. Il serait intéressant d'analyser plus en détail ce qui a pu conduire à ce conventionnalisme un peu surprenant. Peut-être le manque de préparation est-il en cause (l'annonce du concours m'a paru tardive) ?
Sans surprise, La Caixa ne semble pas envisager une utilisation directe des applications réalisées mais elle se déclare pourtant satisfaite de la FinAppsParty et confirme son intention d'en ré-éditer l'expérience, en faisant aussi appel, cette fois, aux développeurs internationaux et non plus seulement espagnols.
vendredi 18 novembre 2011
Société Générale explique l'argent aux enfants
Les enfants reçoivent de l'argent de poche de plus en plus tôt et nombreux sont ceux qui ont déjà un compte bancaire (ou d'épargne) avant 11 ans. Pour les aider à gérer leur "patrimoine", Société Générale lance [lien PDF] un site ludo-éducatif, abcBanque.
Conçu avec l'éditeur spécialiste PlayBac, ce nouvel espace est destiné aux 6-10 ans, de préférence accompagnés de leurs parents. Ils y découvriront divers contenus multimédias (dictionnaire des termes financiers, vidéos sur des faits relatifs à l'argent...) et des jeux interactifs qui leur enseigneront, par exemple, la valeur des objets ou encore à reconnaître les pièces de monnaie et les billets de banque.
Le site propose également une section intitulée "mon minicompte", une version simplifiée d'un outil de gestion de finances personnelles (PFM), qui permettra à l'enfant de suivre l'état de ses économies, en enregistrant ses rentrées d'argent, ponctuelles ou récurrentes, et ses achats. Et, comme avec un "vrai" service de PFM, il pourra consulter une représentation graphique de son compte et préparer son "budget" pour réaliser un projet important.
Pour ceux qui questionnerait la démarche d'une banque en direction des plus jeunes, il convient de souligner que la marque "Société Générale" est très discrète sur abcBanque et que son objectif pédagogique, apparemment sincère, est plein de bon sens dans le monde d'aujourd'hui. L'initiative rappelle d'ailleurs celle de PNC Bank autour de l'épargne et dessine peut-être une nouvelle tendance...
Conçu avec l'éditeur spécialiste PlayBac, ce nouvel espace est destiné aux 6-10 ans, de préférence accompagnés de leurs parents. Ils y découvriront divers contenus multimédias (dictionnaire des termes financiers, vidéos sur des faits relatifs à l'argent...) et des jeux interactifs qui leur enseigneront, par exemple, la valeur des objets ou encore à reconnaître les pièces de monnaie et les billets de banque.
Le site propose également une section intitulée "mon minicompte", une version simplifiée d'un outil de gestion de finances personnelles (PFM), qui permettra à l'enfant de suivre l'état de ses économies, en enregistrant ses rentrées d'argent, ponctuelles ou récurrentes, et ses achats. Et, comme avec un "vrai" service de PFM, il pourra consulter une représentation graphique de son compte et préparer son "budget" pour réaliser un projet important.
Pour ceux qui questionnerait la démarche d'une banque en direction des plus jeunes, il convient de souligner que la marque "Société Générale" est très discrète sur abcBanque et que son objectif pédagogique, apparemment sincère, est plein de bon sens dans le monde d'aujourd'hui. L'initiative rappelle d'ailleurs celle de PNC Bank autour de l'épargne et dessine peut-être une nouvelle tendance...
jeudi 17 novembre 2011
Le porte-monnaie électronique de Visa s'ouvre d'abord aux développeurs
Il était prévu (au printemps) pour cet automne, il ne sera finalement disponible qu'en 2012, mais le porte-monnaie électronique de Visa, baptisé V.me, arrive et les développeurs sont invités dès maintenant à l'apprivoiser.
L'annonce en a été faite à l'occasion de l'ouverture du "Visa Developer Center", portail unique d'accès à tous les outils nécessaires pour créer et déployer des applications de paiement exploitant les différentes solutions de la société. Parmi celles-ci, il faudra donc bientôt compter V.me, qui adopte un modèle désormais classique de "compte virtuel" adossé à une carte (Visa ou autre).
Dans un premier temps, ce nouveau porte-monnaie électronique ne pourra être exploité que pour les paiements en ligne et les autres usages envisagés – paiements de proximité (y compris sur mobile et sans contact), paiements P2P (testés par ailleurs par Visa), cartes de fidélité... – ne viendront que plus tard (aucune date, même approximative, n'est précisée).
Les éditeurs et développeurs de logiciels, par exemple de plates-formes de e-commerce, peuvent tout de même déjà commencer à intégrer le moyen de paiement V.me au sein de leurs réalisations : ils ont à leur disposition les outils, la documentation et l'environnement de test nécesssaires. Lorsque le service sera officiellement ouvert, ils n'auront ainsi plus qu'à activer la fonction pour la rendre opérationnelle.
Comme je le soulignais à l'occasion de l'annonce préliminaire de V.me au printemps, Visa donne l'impression de courir après le temps et continue à accumuler son retard sur ses concurrents (non seulement MasterCard et American Express mais aussi PayPal). Plus encore que le report du lancement, les fonctions (initialement) réduites offertes par cette solution lui donnent bien peu de chances de s'imposer en l'état.
Cependant, le choix d'une ouverture précoce aux développeurs tiers pourrait permettre à Visa à la fois d'étendre sa pénétration rapidement et de combler ses propres problèmes de réactivité, surtout lorsqu'il s'agira de concevoir des usages innovants. Il reste "simplement" à convaincre des populations déjà fortement sollicitées sur une multitude de nouveaux moyens de paiement, un point sur lequel la marque "Visa" jouit d'une certaine valeur...
L'annonce en a été faite à l'occasion de l'ouverture du "Visa Developer Center", portail unique d'accès à tous les outils nécessaires pour créer et déployer des applications de paiement exploitant les différentes solutions de la société. Parmi celles-ci, il faudra donc bientôt compter V.me, qui adopte un modèle désormais classique de "compte virtuel" adossé à une carte (Visa ou autre).
Dans un premier temps, ce nouveau porte-monnaie électronique ne pourra être exploité que pour les paiements en ligne et les autres usages envisagés – paiements de proximité (y compris sur mobile et sans contact), paiements P2P (testés par ailleurs par Visa), cartes de fidélité... – ne viendront que plus tard (aucune date, même approximative, n'est précisée).
Les éditeurs et développeurs de logiciels, par exemple de plates-formes de e-commerce, peuvent tout de même déjà commencer à intégrer le moyen de paiement V.me au sein de leurs réalisations : ils ont à leur disposition les outils, la documentation et l'environnement de test nécesssaires. Lorsque le service sera officiellement ouvert, ils n'auront ainsi plus qu'à activer la fonction pour la rendre opérationnelle.
Comme je le soulignais à l'occasion de l'annonce préliminaire de V.me au printemps, Visa donne l'impression de courir après le temps et continue à accumuler son retard sur ses concurrents (non seulement MasterCard et American Express mais aussi PayPal). Plus encore que le report du lancement, les fonctions (initialement) réduites offertes par cette solution lui donnent bien peu de chances de s'imposer en l'état.
Cependant, le choix d'une ouverture précoce aux développeurs tiers pourrait permettre à Visa à la fois d'étendre sa pénétration rapidement et de combler ses propres problèmes de réactivité, surtout lorsqu'il s'agira de concevoir des usages innovants. Il reste "simplement" à convaincre des populations déjà fortement sollicitées sur une multitude de nouveaux moyens de paiement, un point sur lequel la marque "Visa" jouit d'une certaine valeur...
Square fait des émules
Après une très longue période d'observation, qui a déjà vu émerger des tentatives concurrentes aux Etats-Unis (dont la plus sérieuse est Intuit GoPayment), le modèle de terminal de paiement sur smartphone de Square commence à débarquer en Europe, avant l'arrivée attendue de la startup sur le vieux continent.
Première initiative du genre, dont nous avions parlé en août lors de son lancement expérimental en Suède, iZettle annonce son passage en régime de croisière, le service étant désormais ouvert à tous, sans restrictions. Les 3 mois de test auraient déjà permis de confirmer le succès de cette approche auprès des petits commerçants, qui se traduirait par une croissance de 5% du marché national des terminaux de points de vente.
Simultanément, iZettle réaffirme son intention d'étendre son activité à l'ensemble de l'Europe, sans toutefois préciser son calendrier. Son objectif est de cibler les 20 millions d'entreprises du continent (selon ses estimations) qui n'acceptent aujourd'hui que les paiements en espèces, par chèque ou par virement.
iZettle ne restera cependant pas seul longtemps sur le créneau, en particulier si le français Cellfony tient sa promesse de lancement imminent de ses services sur iPhone, comprenant, entre autres, un système de terminal de paiement.
Selon les quelques informations disponibles, cette future solution consisterait, classiquement, en un accessoire de lecture de carte à connecter à un iPhone et, première du genre, un logiciel de gestion des paiements incluant la saisie du code PIN de la carte, renforçant ainsi la sécurité des transactions et permettant peut-être d'en réduire les coûts pour les commerçants.
Les constructeurs historiques de terminaux de paiement s'intéressent également à l'irruption des smartphones et tablettes dans leurs écosystèmes, que ce soit à travers la menace qu'ils peuvent représenter pour leur activité ou les nouvelles opportunités qu'ils peuvent leur offrir.
De ce point de vue, il pourrait s'agir, par exemple, non plus de cibler les TPE (très sensibles aux coûts) mais au contraire les grandes enseignes commerciales, en leur proposant de rendre plus mobiles leurs points de vente (à l'image de ce qui se fait dans les Apple Stores).
VeriFone vient ainsi de remporter un trophée SESAME au salon "Cartes & Identification", avec sa solution "PAYware Mobile Enterprise". Celle-ci est assez radicalement différente des approches "légères" de Square et ses clones. Comme il fallait s'y attendre de la part d'un fabricant, il s'agit en effet d'un terminal complet (avec lecteur de code barre, lecteur de cartes, à piste magnétique, à puce ou sans contact, clavier de saisie...), conçu pour s'intégrer avec un iPhone, qui ne prendra donc en charge que les fonctions de "point de vente".
Pour Ingenico, la stratégie retenue avec sa nouvelle gamme iSMP est la même et ce terminal ressemble fortement à celui de Verifone, offrant des fonctions en tous points semblables.
Le constructeur français ajoute cependant à la proposition de valeur un "détail" qui pourrait faire la différence : les éditeurs et développeurs de logiciels (de point de vente ou autres) sont sollicités pour intégrer la solution dans leurs produits, ce qui pourrait en favoriser une diffusion large.
Il est encore beaucoup trop tôt pour évaluer l'impact réel qu'auront ces nouveautés sur la gestion des paiements dans les commerces, petits ou grands, mais, comme dans tous les secteurs, il est fort probable que les nouveaux terminaux mobiles, smartphones et tablettes, s'apprêtent à transformer un certain nombre d'habitudes...
Première initiative du genre, dont nous avions parlé en août lors de son lancement expérimental en Suède, iZettle annonce son passage en régime de croisière, le service étant désormais ouvert à tous, sans restrictions. Les 3 mois de test auraient déjà permis de confirmer le succès de cette approche auprès des petits commerçants, qui se traduirait par une croissance de 5% du marché national des terminaux de points de vente.
Simultanément, iZettle réaffirme son intention d'étendre son activité à l'ensemble de l'Europe, sans toutefois préciser son calendrier. Son objectif est de cibler les 20 millions d'entreprises du continent (selon ses estimations) qui n'acceptent aujourd'hui que les paiements en espèces, par chèque ou par virement.
iZettle ne restera cependant pas seul longtemps sur le créneau, en particulier si le français Cellfony tient sa promesse de lancement imminent de ses services sur iPhone, comprenant, entre autres, un système de terminal de paiement.
Selon les quelques informations disponibles, cette future solution consisterait, classiquement, en un accessoire de lecture de carte à connecter à un iPhone et, première du genre, un logiciel de gestion des paiements incluant la saisie du code PIN de la carte, renforçant ainsi la sécurité des transactions et permettant peut-être d'en réduire les coûts pour les commerçants.
Les constructeurs historiques de terminaux de paiement s'intéressent également à l'irruption des smartphones et tablettes dans leurs écosystèmes, que ce soit à travers la menace qu'ils peuvent représenter pour leur activité ou les nouvelles opportunités qu'ils peuvent leur offrir.
De ce point de vue, il pourrait s'agir, par exemple, non plus de cibler les TPE (très sensibles aux coûts) mais au contraire les grandes enseignes commerciales, en leur proposant de rendre plus mobiles leurs points de vente (à l'image de ce qui se fait dans les Apple Stores).
VeriFone vient ainsi de remporter un trophée SESAME au salon "Cartes & Identification", avec sa solution "PAYware Mobile Enterprise". Celle-ci est assez radicalement différente des approches "légères" de Square et ses clones. Comme il fallait s'y attendre de la part d'un fabricant, il s'agit en effet d'un terminal complet (avec lecteur de code barre, lecteur de cartes, à piste magnétique, à puce ou sans contact, clavier de saisie...), conçu pour s'intégrer avec un iPhone, qui ne prendra donc en charge que les fonctions de "point de vente".
Pour Ingenico, la stratégie retenue avec sa nouvelle gamme iSMP est la même et ce terminal ressemble fortement à celui de Verifone, offrant des fonctions en tous points semblables.
Le constructeur français ajoute cependant à la proposition de valeur un "détail" qui pourrait faire la différence : les éditeurs et développeurs de logiciels (de point de vente ou autres) sont sollicités pour intégrer la solution dans leurs produits, ce qui pourrait en favoriser une diffusion large.
Il est encore beaucoup trop tôt pour évaluer l'impact réel qu'auront ces nouveautés sur la gestion des paiements dans les commerces, petits ou grands, mais, comme dans tous les secteurs, il est fort probable que les nouveaux terminaux mobiles, smartphones et tablettes, s'apprêtent à transformer un certain nombre d'habitudes...
mardi 15 novembre 2011
La différence entre une banque et une startup ? 12 mois !
Vous en souvenez-vous ? Lors du lancement de "l'Appli" en juin 2010, Société Générale demandait à ses clients de lui suggérer la neuvième fonction qui viendrait compléter les 8 services qu'elle offrait alors. Trois mois plus tard, le choix des utilisateurs était révélé : c'est une option de contact direct avec le conseiller qui était retenue.
Depuis, 13 mois ce sont écoulés et... rien ! Jusqu'à hier, date à laquelle la nouvelle version de l'Appli était officiellement présentée [lien PDF], intégrant enfin la fonction promise (et quelques évolutions d'ordre cosmétique). Celle-ci n'est ni plus ni moins qu'une solution de messagerie privée embarquée dans l'application, conforme en tous points à l'annonce qui en avait été faite.
Mais, au-delà du résultat, quelle image va donner aux clients cette attente de plus d'un an pour l'ajout d'un service qui doit certainement leur paraître trivial ? Dans un contexte où tout se transforme à grande vitesse et plus encore dans le secteur des technologies (avec des nouveautés apparaissant presque chaque semaine chez les Google, Facebook et autres), c'est certainement une impression de lenteur et de faible réactivité que va laisser Société Générale parmi les utilisateurs de son application.
Naturellement, la banque invoquera la complexité de son Système d'Information et la difficulté à développer de nouveaux services mais, hélas, cette "excuse" ne fera que confirmer la perception de lourdeur qu'en ont ses clients.
Qu'on ne s'y trompe pas, l'exemple pris ici ne cherche pas à pointer du doigt Société Générale et le constat est directement applicable à la quasi-totalité des banques "historiques" dans le monde. Cependant, une nouvelle classe d'acteurs est en train d'émerger, qui vont aussi changer la donne dans ce domaine : je pense bien entendu à des nouvelles entrantes telles que Movenbank et BankSimple mais, dans une moindre mesure, on pourra également se souvenir de WeBank et son application iPad, créée de toutes pièces en moins de 5 mois (ce qui me semblait pourtant déjà long).
Et il n'est alors plus question uniquement d'image. Car, entre un établissement qui sera capable de répondre aux attentes de ses clients en quelques semaines dans le mode "startup" qui leur est désormais familier (avec versions "beta", déploiements fréquents, tests en situation réelle...) et celui qui livre des nouveautés (qui n'en sont alors plus) une fois par an, le choix va rapidement basculer, au moins pour certains consommateurs.
Quelles solutions ont les DSI des banques pour répondre à ces défis ? Je n'ai pas de recette miracle à leur proposer mais je pense que, pour commencer, une prise de conscience de l'impératif de réactivité sur les solutions mises à disposition du grand public s'impose. Une fois ce fait accepté, a minima dans les secteurs innovants (ce qui est évidemment le cas de la banque mobile), la meilleure approche possible est certainement d'adopter un fonctionnement de startup, puisqu'il s'agit d'en répliquer l'agilité (voir le cas de Nordstrom). Et si ce n'est vraiment pas possible en interne, alors il restera à faire appel aux talents extérieurs, par exemple avec des démarches de crowdsourcing...
Depuis, 13 mois ce sont écoulés et... rien ! Jusqu'à hier, date à laquelle la nouvelle version de l'Appli était officiellement présentée [lien PDF], intégrant enfin la fonction promise (et quelques évolutions d'ordre cosmétique). Celle-ci n'est ni plus ni moins qu'une solution de messagerie privée embarquée dans l'application, conforme en tous points à l'annonce qui en avait été faite.
Mais, au-delà du résultat, quelle image va donner aux clients cette attente de plus d'un an pour l'ajout d'un service qui doit certainement leur paraître trivial ? Dans un contexte où tout se transforme à grande vitesse et plus encore dans le secteur des technologies (avec des nouveautés apparaissant presque chaque semaine chez les Google, Facebook et autres), c'est certainement une impression de lenteur et de faible réactivité que va laisser Société Générale parmi les utilisateurs de son application.
Naturellement, la banque invoquera la complexité de son Système d'Information et la difficulté à développer de nouveaux services mais, hélas, cette "excuse" ne fera que confirmer la perception de lourdeur qu'en ont ses clients.
Qu'on ne s'y trompe pas, l'exemple pris ici ne cherche pas à pointer du doigt Société Générale et le constat est directement applicable à la quasi-totalité des banques "historiques" dans le monde. Cependant, une nouvelle classe d'acteurs est en train d'émerger, qui vont aussi changer la donne dans ce domaine : je pense bien entendu à des nouvelles entrantes telles que Movenbank et BankSimple mais, dans une moindre mesure, on pourra également se souvenir de WeBank et son application iPad, créée de toutes pièces en moins de 5 mois (ce qui me semblait pourtant déjà long).
Et il n'est alors plus question uniquement d'image. Car, entre un établissement qui sera capable de répondre aux attentes de ses clients en quelques semaines dans le mode "startup" qui leur est désormais familier (avec versions "beta", déploiements fréquents, tests en situation réelle...) et celui qui livre des nouveautés (qui n'en sont alors plus) une fois par an, le choix va rapidement basculer, au moins pour certains consommateurs.
Quelles solutions ont les DSI des banques pour répondre à ces défis ? Je n'ai pas de recette miracle à leur proposer mais je pense que, pour commencer, une prise de conscience de l'impératif de réactivité sur les solutions mises à disposition du grand public s'impose. Une fois ce fait accepté, a minima dans les secteurs innovants (ce qui est évidemment le cas de la banque mobile), la meilleure approche possible est certainement d'adopter un fonctionnement de startup, puisqu'il s'agit d'en répliquer l'agilité (voir le cas de Nordstrom). Et si ce n'est vraiment pas possible en interne, alors il restera à faire appel aux talents extérieurs, par exemple avec des démarches de crowdsourcing...
lundi 14 novembre 2011
Chase offre un outil de facturation aux PME
Ink from Chase, la division "cartes entreprises" de la banque américaine JP Morgan Chase, vient de lancer, en partenariat avec la startup PaySimple, une solution de facturation en ligne destinée aux PME.
Ce nouveau service, baptisé "Zip" est mis gracieusement à disposition des entreprises clientes de "Ink" et permettra à celles-ci de piloter leurs processus de facturation sur internet, depuis la préparation des factures (avec personnalisation à leurs couleurs) jusqu'au suivi des règlements (éventuellement délégué à différents utilisateurs, aux droits distincts), en passant par la gestion des taxes et des retards de paiement.
En option, les utilisateurs peuvent choisir, pour une redevance modérée (35 USD par mois), une version "PRO" qui ajoute à cette palette de base un système complet de règlement des factures, acceptant tous les moyens de paiement (notamment en ligne, avec une page personnalisée pour l'entreprise), et l'intégration de fonctions de gestion de trésorerie.
La banque insiste sur les bénéfices de Zip pour les PME qui constituent sa principale cible de clientèle mais elle ne manquera pas de profiter elle-même de ses retombées. Il ne s'agira certainement pas ici d'une source de revenus directe (même si une partie des redevances de la version "PRO" lui sont reversées par PaySimple, ce qui est peu probable) mais plutôt de s'assurer de la fidélité de ses clients, en leur proposant un service à forte valeur ajoutée.
Après le cas de MineralTree, dont la proposition de valeur est très proche de celle de Zip, cette adoption par Chase tend à confirmer l'intérêt qu'un modèle de services "dérivés" pour PME (à la "périphérie" de la gestion financière) peut représenter pour les banques. Le temps est peut-être (enfin) venu de réaliser les opportunités qu'offre la clientèle des petites entreprises, qui a souvent été délaissée jusqu'à maintenant.
Ce nouveau service, baptisé "Zip" est mis gracieusement à disposition des entreprises clientes de "Ink" et permettra à celles-ci de piloter leurs processus de facturation sur internet, depuis la préparation des factures (avec personnalisation à leurs couleurs) jusqu'au suivi des règlements (éventuellement délégué à différents utilisateurs, aux droits distincts), en passant par la gestion des taxes et des retards de paiement.
En option, les utilisateurs peuvent choisir, pour une redevance modérée (35 USD par mois), une version "PRO" qui ajoute à cette palette de base un système complet de règlement des factures, acceptant tous les moyens de paiement (notamment en ligne, avec une page personnalisée pour l'entreprise), et l'intégration de fonctions de gestion de trésorerie.
La banque insiste sur les bénéfices de Zip pour les PME qui constituent sa principale cible de clientèle mais elle ne manquera pas de profiter elle-même de ses retombées. Il ne s'agira certainement pas ici d'une source de revenus directe (même si une partie des redevances de la version "PRO" lui sont reversées par PaySimple, ce qui est peu probable) mais plutôt de s'assurer de la fidélité de ses clients, en leur proposant un service à forte valeur ajoutée.
Après le cas de MineralTree, dont la proposition de valeur est très proche de celle de Zip, cette adoption par Chase tend à confirmer l'intérêt qu'un modèle de services "dérivés" pour PME (à la "périphérie" de la gestion financière) peut représenter pour les banques. Le temps est peut-être (enfin) venu de réaliser les opportunités qu'offre la clientèle des petites entreprises, qui a souvent été délaissée jusqu'à maintenant.
dimanche 13 novembre 2011
Les banques se ruent sur Google+, ASB se distingue
Au début de la semaine passée et après une longue attente, Google lançait "Google+ Pages", permettant aux entreprises de s'installer sur le réseau social de la marque. Signe des temps, les institutions financières étaient nombreuses dès mardi à dévoiler leur page, dont, en France, TooKam, Caisse d'Epargne, Crédit Agricole, ING Direct, Banque Stern...
Si plusieurs banques à travers le monde ont tenté de jouer, un peu puérilement, le jeu du "je suis la première sur Google+", il faudra accorder à la néo-zélandaise ASB Bank la palme de l'utilisation la plus ancienne et, surtout, la plus originale et convaincante de la plate-forme, selon son propre communiqué.
Contrairement à ses concurrentes, la banque ne s'est en effet pas contentée de créer une page dans Google+. Depuis quelques semaines (et donc avant l'ouverture de "Pages"), elle mettait à profit les "vidéo-bulles" (hangouts dans la version originale) pour établir un dialogue plus étroit et plus riche avec ses clients beta-testeurs de sa nouvelle application pour Android.
Pour mémoire, ces vidéo-bulles constituent le service de tchat vidéo de Google+, autorisant jusqu'à 10 personnes à se connecter simultanément à un espace de conversation privé. Notons au passage l'existence d'une version "Extra" (qui ne semble pas être celle qu'a utilisée ASB), plus "professionnelle" puisqu'elle ajoute des fonctions de partage d'écran et de collaboration en temps réel sur des documents.
L'objectif affiché de cette expérimentation était d'encourager une participation plus "intime" des consommateurs au processus de développement de l'application mobile et de mieux comprendre leurs attentes et leur usage des services offerts. L'utilisation des vidéo-bulles a ainsi rendu possible des interactions directes et transparentes avec des personnes disséminées aux quatre coins du pays.
Les différentes sessions organisées ont apparemment rencontré un vif succès, qui a convaincu ASB de poursuivre dans cette direction, en invitant officiellement les internautes à manifester leur volonté de participer à de futures "bulles", sur de nouveaux thèmes.
Nombre de banques se sont précipitées sur Google+ comme des enfants sur un jouet tout neuf, sans réellement réfléchir au sens qu'elles pouvaient donner à leur entrée sur ce nouveau réseau social. Elles ont, pour la plupart, simplement répliqué leurs modèles de présence sur Facebook mais n'ont pas cherché à exploiter les profondes différences (pourtant très visibles) existant entre les deux plates-formes.
Une fois retombée la poussière de la première ruée, l'évidence est là : l'une d'entre elles a tenté une approche différente et a identifié un cas d'usage innovant (au service de l'innovation, qui plus est). Il n'est pas trop tard pour suivre son exemple !
Si plusieurs banques à travers le monde ont tenté de jouer, un peu puérilement, le jeu du "je suis la première sur Google+", il faudra accorder à la néo-zélandaise ASB Bank la palme de l'utilisation la plus ancienne et, surtout, la plus originale et convaincante de la plate-forme, selon son propre communiqué.
Contrairement à ses concurrentes, la banque ne s'est en effet pas contentée de créer une page dans Google+. Depuis quelques semaines (et donc avant l'ouverture de "Pages"), elle mettait à profit les "vidéo-bulles" (hangouts dans la version originale) pour établir un dialogue plus étroit et plus riche avec ses clients beta-testeurs de sa nouvelle application pour Android.
Pour mémoire, ces vidéo-bulles constituent le service de tchat vidéo de Google+, autorisant jusqu'à 10 personnes à se connecter simultanément à un espace de conversation privé. Notons au passage l'existence d'une version "Extra" (qui ne semble pas être celle qu'a utilisée ASB), plus "professionnelle" puisqu'elle ajoute des fonctions de partage d'écran et de collaboration en temps réel sur des documents.
L'objectif affiché de cette expérimentation était d'encourager une participation plus "intime" des consommateurs au processus de développement de l'application mobile et de mieux comprendre leurs attentes et leur usage des services offerts. L'utilisation des vidéo-bulles a ainsi rendu possible des interactions directes et transparentes avec des personnes disséminées aux quatre coins du pays.
Les différentes sessions organisées ont apparemment rencontré un vif succès, qui a convaincu ASB de poursuivre dans cette direction, en invitant officiellement les internautes à manifester leur volonté de participer à de futures "bulles", sur de nouveaux thèmes.
Nombre de banques se sont précipitées sur Google+ comme des enfants sur un jouet tout neuf, sans réellement réfléchir au sens qu'elles pouvaient donner à leur entrée sur ce nouveau réseau social. Elles ont, pour la plupart, simplement répliqué leurs modèles de présence sur Facebook mais n'ont pas cherché à exploiter les profondes différences (pourtant très visibles) existant entre les deux plates-formes.
Une fois retombée la poussière de la première ruée, l'évidence est là : l'une d'entre elles a tenté une approche différente et a identifié un cas d'usage innovant (au service de l'innovation, qui plus est). Il n'est pas trop tard pour suivre son exemple !
samedi 12 novembre 2011
Les français et la banque sur mobile
La banque sur mobile est très en vogue ces derniers temps, comme le démontre la prolifération des applications pour smartphone développées par la plupart des enseignes hexagonales. Mais sait-on vraiment ce qu'en pensent les consommateurs ? Une enquête de l'institut BVA, réalisée fin octobre pour ING Direct auprès d'un échantillon représentatif de la population française, fait le point sur cette question.
L'exercice s'avère très instructif puisqu'il permet de relativiser un phénomène qui était jusqu'à maintenant perçu comme suscitant un engouement important. Il devient de plus en plus évident qu'il reste un long chemin à parcourir avant que la révolution promise par le mobile ne se concrétise.
Les services offerts par les banques sont relativement bien connus de leurs clients, puisque près d'un quart d'entre eux à déjà, au moins une fois, consulté un solde de compte sur son mobile et 12% ont même eu l'occasion de réaliser un virement. En ce qui concerne les applications pour smartphones, 57% des personnes interrogées en connaissent l'existence.
Le paysage commence cependant à s'assombrir lorsque 42% de celles-ci déclarent que leur banque ne propose pas une telle application, puis que seuls 23% des "restants" ont effectivement téléchargé celle qui est mise à leur disposition et que, enfin, 36% de ces derniers l'utilisent rarement ou jamais. Au bout du compte, il ne reste donc qu'une très petite proportion (environ 5%) de consommateurs qui ait réellement adopté ce type de solution. Et, plus ennuyeux, l'immense majorité (85%) de ceux qui n'ont pas fait ce choix n'en voient pas l'intérêt !
Heureusement, une question plus précise sur différentes fonctions de banque mobile permet tout de même de percevoir une certaine appétence du public pour des services ciblés : la possibilité de faire opposition rapidement (plebsicitée par près de 4 répondants sur 5), l'accès au solde des comptes, la commande de chéquier, l'envoi de mail au conseiller ou une option de rappel, et même l'exécution de virements (toutes aux alentours de 60%).
Ces résultats ne devraient finalement pas être une surprise : ne serait-ce que par habitude, les clients ne sont pas particulièrement attirés par des applications mobiles proposant les services déjà disponibles en agence ou sur Internet (deux canaus qu'ils disent préférer à 50 et 43%, respectivement). La véritable révolution n'interviendra que quand les applications offriront une valeur spécifique aux usages mobiles. Il reste donc largement matière à innover dans ce domaine...
L'exercice s'avère très instructif puisqu'il permet de relativiser un phénomène qui était jusqu'à maintenant perçu comme suscitant un engouement important. Il devient de plus en plus évident qu'il reste un long chemin à parcourir avant que la révolution promise par le mobile ne se concrétise.
Les services offerts par les banques sont relativement bien connus de leurs clients, puisque près d'un quart d'entre eux à déjà, au moins une fois, consulté un solde de compte sur son mobile et 12% ont même eu l'occasion de réaliser un virement. En ce qui concerne les applications pour smartphones, 57% des personnes interrogées en connaissent l'existence.
Le paysage commence cependant à s'assombrir lorsque 42% de celles-ci déclarent que leur banque ne propose pas une telle application, puis que seuls 23% des "restants" ont effectivement téléchargé celle qui est mise à leur disposition et que, enfin, 36% de ces derniers l'utilisent rarement ou jamais. Au bout du compte, il ne reste donc qu'une très petite proportion (environ 5%) de consommateurs qui ait réellement adopté ce type de solution. Et, plus ennuyeux, l'immense majorité (85%) de ceux qui n'ont pas fait ce choix n'en voient pas l'intérêt !
Heureusement, une question plus précise sur différentes fonctions de banque mobile permet tout de même de percevoir une certaine appétence du public pour des services ciblés : la possibilité de faire opposition rapidement (plebsicitée par près de 4 répondants sur 5), l'accès au solde des comptes, la commande de chéquier, l'envoi de mail au conseiller ou une option de rappel, et même l'exécution de virements (toutes aux alentours de 60%).
Ces résultats ne devraient finalement pas être une surprise : ne serait-ce que par habitude, les clients ne sont pas particulièrement attirés par des applications mobiles proposant les services déjà disponibles en agence ou sur Internet (deux canaus qu'ils disent préférer à 50 et 43%, respectivement). La véritable révolution n'interviendra que quand les applications offriront une valeur spécifique aux usages mobiles. Il reste donc largement matière à innover dans ce domaine...
jeudi 10 novembre 2011
MineralTree développe une passerelle entre banque et PME
L'idée du service que vient de lancer MineralTree est née d'une évidence : à l'inverse des grandes entreprises, qui disposent généralement d'outils sophistiqués de gestion de leur comptabilité fournisseur, les PME sont souvent démunies et doivent traiter manuellement leurs règlements de facture, avec la lourdeur et les risques d'erreur qui en découlent.
La réponse de la startup à ce constat consiste à proposer un service établissant une "passerelle" entre les logiciels de comptabilité classiques des PME (notamment le leader aux Etats-Unis, QuickBooks, d'Intuit) et les systèmes de paiement des banques. Dès l'enregistrement d'une facture, cette brique intermédiaire va prendre en charge la planification de son règlement, son approbation et son émission effective, en terminant par une réconciliation finale dans l'outil comptable.
Ce qui retiendra la plus l'attention dans la solution de MineralTree est son modèle de distribution : la plate-forme (de type "SaaS", ou "Software as a Service") est en effet proposée en marque blanche aux banques, qui pourront alors directement commercialiser le service auprès de leurs PME clientes. Selon la startup, les avantages qu'elles pourront en tirer sont multiples, d'une source de revenus supplémentaire à une meilleure rétention des clients, en passant par l'incitation à faire de l'établissement fournissant le service la "banque principale" de la PME.
De leur côté, les entreprises y gagneront en efficacité et en sécurité (à la fois par la réduction du nombre d'erreurs mais également par la diminution de la fraude que peut induire un processus automatisé). En revanche, il n'est pas question pour elles d'économies directes puisque le service leur sera facturé, pour rémunérer MineralTree et la banque. En partant de l'hypothèse que, parmi les 2,5 millions de PME américaines qui constituent la cible du service, 80 à 90% des factures sont réglées par chèque, il est ainsi envisagé de faire payer jusqu'à 2 USD par facture traitée, soit le montant estimé d'émission d'un chèque, tous frais compris.
Il faut d'ailleurs noter que, pour sa fonction de paiement, MineralTree prend en charge tous les supports existants, de l'émission de chèque à PayPal, en passant par les virements ou autres mandats. La banque pourra donc peut-être aussi profiter de cette opportunité pour promouvoir les moyens de paiement qu'elle veut privilégier.
Comme je le souligne régulièrement, les PME sont souvent mal servies par leurs banques et bénéficient rarement de services réellement adaptés à leurs besoins. La solution de MineralTree est un bon exemple d'une offre à valeur ajoutée parfaitement ciblée. Qu'elle soit transposable en France ou pas, elle pourrait servir d'inspiration aux banques hexagonales...
La réponse de la startup à ce constat consiste à proposer un service établissant une "passerelle" entre les logiciels de comptabilité classiques des PME (notamment le leader aux Etats-Unis, QuickBooks, d'Intuit) et les systèmes de paiement des banques. Dès l'enregistrement d'une facture, cette brique intermédiaire va prendre en charge la planification de son règlement, son approbation et son émission effective, en terminant par une réconciliation finale dans l'outil comptable.
Ce qui retiendra la plus l'attention dans la solution de MineralTree est son modèle de distribution : la plate-forme (de type "SaaS", ou "Software as a Service") est en effet proposée en marque blanche aux banques, qui pourront alors directement commercialiser le service auprès de leurs PME clientes. Selon la startup, les avantages qu'elles pourront en tirer sont multiples, d'une source de revenus supplémentaire à une meilleure rétention des clients, en passant par l'incitation à faire de l'établissement fournissant le service la "banque principale" de la PME.
De leur côté, les entreprises y gagneront en efficacité et en sécurité (à la fois par la réduction du nombre d'erreurs mais également par la diminution de la fraude que peut induire un processus automatisé). En revanche, il n'est pas question pour elles d'économies directes puisque le service leur sera facturé, pour rémunérer MineralTree et la banque. En partant de l'hypothèse que, parmi les 2,5 millions de PME américaines qui constituent la cible du service, 80 à 90% des factures sont réglées par chèque, il est ainsi envisagé de faire payer jusqu'à 2 USD par facture traitée, soit le montant estimé d'émission d'un chèque, tous frais compris.
Il faut d'ailleurs noter que, pour sa fonction de paiement, MineralTree prend en charge tous les supports existants, de l'émission de chèque à PayPal, en passant par les virements ou autres mandats. La banque pourra donc peut-être aussi profiter de cette opportunité pour promouvoir les moyens de paiement qu'elle veut privilégier.
Comme je le souligne régulièrement, les PME sont souvent mal servies par leurs banques et bénéficient rarement de services réellement adaptés à leurs besoins. La solution de MineralTree est un bon exemple d'une offre à valeur ajoutée parfaitement ciblée. Qu'elle soit transposable en France ou pas, elle pourrait servir d'inspiration aux banques hexagonales...
mercredi 9 novembre 2011
UniCredit, Nasdaq, Bankinter, tous utilisateurs de cloud
En dépit du battage médiatique qui entoure le "cloud computing", force est de constater que son adoption dans les institutions financières reste timide. Une interview pour Wall Street & Technology d'Adam Selipsky, VP d'AWS (Amazon Web Service), permet de s'attarder sur 3 exemples représentatifs dans ce domaine.
Le premier (selon mon ordre préféré) est celui de l'italienne UniCredit, dont l'outil web et mobile de localisation d'agences et de distributeurs de billets est hébergé, avec toutes les données nécessaires, sur les infrastructures d'Amazon. Il s'agit donc d'une application simple et sans enjeu stratégique important, correspondant au premier stade d'adoption du cloud : l'expérimentation, qui permet d'en comprendre les enjeux et les risques avant de passer à une étape plus ambitieuse.
Pour le NASDAQ, utilisateur de longue date des solutions d'Amazon, le deuxième pas a été franchi avec, notamment, sa plate-forme "Market Replay", qui offre un accès à l'intégralité des données des transactions exécutées sur les principales places boursières américaines, permettant aux investisseurs de vérifier leurs stratégies ou d'en tester de nouvelles. Dans cet exemple, c'est un nouveau service à valeur ajoutée (mais sans enjeu critique de sécurité) qui a ainsi pu être créé dans le "nuage", sans requérir d'investissement majeur.
Enfin, Bankinter fournit le dernier exemple notable de cette liste, avec également un court cas d'étude publié sur le site d'Amazon. La banque espagnole a en effet choisi l'offre HPC ("High Performance Computing" ou "Calcul de Haute Performance") du fournisseur pour réaliser ses estimations de risque de crédit. Celles-ci requièrent un nombre important de simulations (plusieurs centaines de milliers) qui, lorsqu'elles sont exécutées sur les grilles de calcul d'Amazon sont massivement parallélisées et peuvent alors être exécutées en une vingtaine de minutes, contre plus de 20 heures précédemment.
Dans ce cas, l'avantage du cloud n'est pas tant la performance accrue que la souplesse acquise : sans avoir à mettre en place une lourde infrastructure qui ne serait utilisée que quelques minutes par jour, Bankinter profite d'un service dont l'efficacité a été décuplée, à coût marginal. De plus, la solution retenue ne connaît quasiment pas de limite, car si une exécution plus rapide ou plus précise (avec un nombre plus élevé de simulations) est nécessaire, elle peut être mise en œuvre presque instantanément.
Parmi ces cas, celui d'UniCredit peut prêter à sourire par sa trivialité. Pourtant, combien de banques se sont déjà familiarisées avec les concepts du cloud à travers une implémentation de ce type ? Et ensuite, combien sont prêtes à aller aussi loin que Bankinter, en déportant dans les "nuages" de véritables applications "métier", pour des bénéfices concrets et immédiats ? Certainement bien peu et leurs efforts sur les soi-disant "clouds internes" sont bien loin d'apporter des résultats du même ordre.
Le premier (selon mon ordre préféré) est celui de l'italienne UniCredit, dont l'outil web et mobile de localisation d'agences et de distributeurs de billets est hébergé, avec toutes les données nécessaires, sur les infrastructures d'Amazon. Il s'agit donc d'une application simple et sans enjeu stratégique important, correspondant au premier stade d'adoption du cloud : l'expérimentation, qui permet d'en comprendre les enjeux et les risques avant de passer à une étape plus ambitieuse.
Pour le NASDAQ, utilisateur de longue date des solutions d'Amazon, le deuxième pas a été franchi avec, notamment, sa plate-forme "Market Replay", qui offre un accès à l'intégralité des données des transactions exécutées sur les principales places boursières américaines, permettant aux investisseurs de vérifier leurs stratégies ou d'en tester de nouvelles. Dans cet exemple, c'est un nouveau service à valeur ajoutée (mais sans enjeu critique de sécurité) qui a ainsi pu être créé dans le "nuage", sans requérir d'investissement majeur.
Enfin, Bankinter fournit le dernier exemple notable de cette liste, avec également un court cas d'étude publié sur le site d'Amazon. La banque espagnole a en effet choisi l'offre HPC ("High Performance Computing" ou "Calcul de Haute Performance") du fournisseur pour réaliser ses estimations de risque de crédit. Celles-ci requièrent un nombre important de simulations (plusieurs centaines de milliers) qui, lorsqu'elles sont exécutées sur les grilles de calcul d'Amazon sont massivement parallélisées et peuvent alors être exécutées en une vingtaine de minutes, contre plus de 20 heures précédemment.
Dans ce cas, l'avantage du cloud n'est pas tant la performance accrue que la souplesse acquise : sans avoir à mettre en place une lourde infrastructure qui ne serait utilisée que quelques minutes par jour, Bankinter profite d'un service dont l'efficacité a été décuplée, à coût marginal. De plus, la solution retenue ne connaît quasiment pas de limite, car si une exécution plus rapide ou plus précise (avec un nombre plus élevé de simulations) est nécessaire, elle peut être mise en œuvre presque instantanément.
Parmi ces cas, celui d'UniCredit peut prêter à sourire par sa trivialité. Pourtant, combien de banques se sont déjà familiarisées avec les concepts du cloud à travers une implémentation de ce type ? Et ensuite, combien sont prêtes à aller aussi loin que Bankinter, en déportant dans les "nuages" de véritables applications "métier", pour des bénéfices concrets et immédiats ? Certainement bien peu et leurs efforts sur les soi-disant "clouds internes" sont bien loin d'apporter des résultats du même ordre.
mardi 8 novembre 2011
Encore un pas d'Apple vers le paiement mobile
Les rumeurs sur une future irruption d'Apple dans le secteur des paiements sur mobile vont toujours bon train, sans réellement se concrétiser. Pourtant, pas à pas, la marque à la pomme développe les briques successives qui esquissent peut-être une stratégie à long terme, dont les origines remonteraient à plus de 10 ans, avec la sortie de la première version d'iTunes en 2001.
La nouvelle étape franchie aujourd'hui s'intitule EasyPay, une fonction de paiement en boutique intégrée à l'application "Apple Store" [lien iTunes] pour iPhone. Pour l'instant, elle ne permet de régler que les achats de certains accessoires dans les magasins nord-américains de la marque.
La nouvelle étape franchie aujourd'hui s'intitule EasyPay, une fonction de paiement en boutique intégrée à l'application "Apple Store" [lien iTunes] pour iPhone. Pour l'instant, elle ne permet de régler que les achats de certains accessoires dans les magasins nord-américains de la marque.
A l'usage, le client doit simplement capturer le code barre de l'article avec l'appareil photographique de son iPhone et fournir son identifiant iTunes. La dépense est alors imputée sur la carte de paiement liée à son compte et un reçu numérique, enregistré dans l'application, pourra rassurer les agents de sécurité, le cas échéant. Ce système rappellera aux fidèles lecteurs une vidéo de démonstration de PayPal ou, plus concrètement, le modèle de la startup AisleBuyer.
Rien ne démontre à l'heure actuelle qu'Apple souhaite effectivement développer une solution de paiement à usage "universel" mais son accumulation d'expériences variées – d'abord avec les achats en ligne sur iTunes, puis le terminal d'encaissement sur iPhone et iPad (ainsi que le partenariat avec Square) et, maintenant, le self-checkout sur mobile – ne peut manquer de susciter la curiosité.
Il est en effet tentant d'imaginer que la société teste ses solutions dans ses propres boutiques, pour en valider les modèles avant, peut-être, de les déployer à grande échelle. Et la direction prise expliquerait alors l'absence persistante d'interface sans contact (NFC) dans l'iPhone, qui ne serait pas considérée comme une voie d'avenir. Si cette hypothèse se vérifiait, elle pourrait déboucher sur une bataille de titans, entre Google, PayPal et Apple, pour imposer leurs visions respectives du porte-monnaie électronique du futur…
Rien ne démontre à l'heure actuelle qu'Apple souhaite effectivement développer une solution de paiement à usage "universel" mais son accumulation d'expériences variées – d'abord avec les achats en ligne sur iTunes, puis le terminal d'encaissement sur iPhone et iPad (ainsi que le partenariat avec Square) et, maintenant, le self-checkout sur mobile – ne peut manquer de susciter la curiosité.
Il est en effet tentant d'imaginer que la société teste ses solutions dans ses propres boutiques, pour en valider les modèles avant, peut-être, de les déployer à grande échelle. Et la direction prise expliquerait alors l'absence persistante d'interface sans contact (NFC) dans l'iPhone, qui ne serait pas considérée comme une voie d'avenir. Si cette hypothèse se vérifiait, elle pourrait déboucher sur une bataille de titans, entre Google, PayPal et Apple, pour imposer leurs visions respectives du porte-monnaie électronique du futur…
lundi 7 novembre 2011
Le gouvernement canadien adopte la gestion d'identités des banques
Dans le cadre de la recherche d'une nouvelle solution d'identification et d'authentification pour les services en ligne mis à disposition de ses citoyens, le gouvernement canadien vient de faire un choix insolite : les usagers pourront en effet utiliser les systèmes de sécurité de leur banque pour accéder aux sites protégés de l'administration.
Le contribuable pourra ainsi se connecter à ces derniers en utilisant les moyens dont il dispose pour accéder habituellement à la banque en ligne, qu'il s'agisse d'identifiants classiques (avec mot de passe) ou d'une solution d'authentification forte (lecteur de carte à puce ou autre). A aucun moment les données de sécurité ne seront transmises au site de destination et, inversement, la banque ne pourra jamais avoir connaissance des actions réalisées en dehors de son périmètre.
La société SecureKey Technologies a été missionnée pour gérer l'intermédiation entre les deux mondes, permettant de garantir l'étanchéité des informations gérées de part et d'autre. Initialement, 3 banques ont été sélectionnées pour fournir les services de gestion d'identités : BMO Financial Group, TD Bank Group et Scotiabank.
Pour les citoyens, le choix de cette approche leur évitera d'avoir à gérer des identifiants web supplémentaires, ce qui devrait simplifier leur accès aux services publics en ligne. Pour l'administration canadienne, la solution est brillante puisqu'elle lui permet d'économiser la coûteuse mise en place d'une infrastructure lourde et sensible, tout en s'appuyant sur une solution implicitement reconnue pour sa qualité et sa sécurité. Enfin, les banques sont également gagnantes, en s'affirmant comme intermédiaires de confiance pour la gestion d'identités, ce qui pourrait constituer pour elles une nouvelle opportunité, à fort potentiel.
D'autres gouvernements suivront-ils l'exemple du Canada ? Les grandes banques devraient profiter de celui-ci pour offrir leurs services et tenter de convaincre d'éventuels candidats...
Le contribuable pourra ainsi se connecter à ces derniers en utilisant les moyens dont il dispose pour accéder habituellement à la banque en ligne, qu'il s'agisse d'identifiants classiques (avec mot de passe) ou d'une solution d'authentification forte (lecteur de carte à puce ou autre). A aucun moment les données de sécurité ne seront transmises au site de destination et, inversement, la banque ne pourra jamais avoir connaissance des actions réalisées en dehors de son périmètre.
La société SecureKey Technologies a été missionnée pour gérer l'intermédiation entre les deux mondes, permettant de garantir l'étanchéité des informations gérées de part et d'autre. Initialement, 3 banques ont été sélectionnées pour fournir les services de gestion d'identités : BMO Financial Group, TD Bank Group et Scotiabank.
Pour les citoyens, le choix de cette approche leur évitera d'avoir à gérer des identifiants web supplémentaires, ce qui devrait simplifier leur accès aux services publics en ligne. Pour l'administration canadienne, la solution est brillante puisqu'elle lui permet d'économiser la coûteuse mise en place d'une infrastructure lourde et sensible, tout en s'appuyant sur une solution implicitement reconnue pour sa qualité et sa sécurité. Enfin, les banques sont également gagnantes, en s'affirmant comme intermédiaires de confiance pour la gestion d'identités, ce qui pourrait constituer pour elles une nouvelle opportunité, à fort potentiel.
D'autres gouvernements suivront-ils l'exemple du Canada ? Les grandes banques devraient profiter de celui-ci pour offrir leurs services et tenter de convaincre d'éventuels candidats...
Brèves : Tech CU, Euclid, Plastyc, Womply
Dans une actualité relativement pauvre, les brèves de cette série concerneront essentiellement les nouvelles offres de 3 startups américaines.
Commençons cependant par une annonce émanant de la Technology Credit Union : celle-ci va devenir, début 2012, le premier établissement bancaire déployant sur ses GABs ("guichets automatiques de banque") la solution de paiement P2P ("de pair à pair") concoctée par PayPal, NCR et S1 et dévoilée le mois dernier.
La nouvelle fonction offerte aux clients de la petite "Credit Union" californienne (74 000 membres) leur permettra d'envoyer de l'argent à toute personne dans le monde, en saisissant simplement le numéro de téléphone mobile ou l'adresse de messagerie du destinataire. Ce dernier recevra les fonds sur son compte PayPal, qu'il devra créer s'il n'en possède pas un au préalable. Il reste à regretter qu'il ne soit pas possible de retirer l'argent ainsi transféré dans un autre distributeur, comme le propose déjà BBVA.
Tous les commerçants sont avides d'information sur leurs clients et visiteurs, et les responsables d'agence bancaire le sont tout autant. Pour répondre à leurs attentes, Euclid vient de lancer une solution d'analyse de trafic à la fois riche et simple à mettre en œuvre.
La startup exploite en effet les interfaces WiFi de leurs smartphones pour collecter et analyser les informations sur les personnes qui s'arrêtent devant une vitrine et/ou pénètrent dans la boutique (ou l'agence). Il lui suffit donc d'installer quelques détecteurs bon marché pour remplir son rôle. La technique employée permet ainsi de recueillir des données assez précises (fréquence et durée des visites, par exemple) et d'en suivre l'évolution dans le temps.
Euclid prend soin de préciser que, si les informations (individualisées) qu'elle utilise sont collectées à l'insu des consommateurs, elles n'incluent aucune donnée personnelle identifiable.
La seule réelle inconnue de l'approche adoptée est celle du taux de propriétaires de smartphones laissant en permanence l'accès WiFi activé sur leur appareil. Selon les habitudes des utilisateurs en la matière, les analyses réalisées pourraient être faussées...
A l'origine, Plastyc se positionne comme une alternative économique à la banque traditionnelle, en offrant aux populations non ou sous-bancarisée une solution de compte pré-payé en ligne, avec une carte ad hoc.
Elle propose désormais aussi à ses clients un compte d'épargne, entièrement virtuel. L'argent mis de côté via les services en ligne de la startup ne quitte en effet jamais le compte principal mais il devient impossible de l'utiliser, en particulier avec la carte prépayée qui l'accompagne, sans en demander d'abord la mise à disposition, toujours par internet.
L'objectif est donc d'inciter les utilisateurs à constituer des réserves, sans s'embarrasser des démarches nécessaires à l'ouverture d'un vrai compte d'épargne. En contrepartie, les clients ne percevront pas d'intérêts et c'est la raison pour laquelle Plastyc a établi un partenariat avec SaveUp (déjà évoqué à propos de Bank of the West), pour récompenser les plus économes.
Dans la vague actuelle des nouvelles solutions de couponing, promotions et autres offres groupées, Womply débarque avec une approche, plutôt originale (quoique rappelant un peu une expérimentation d'American Express), focalisée sur la simplicité.
Le principe retenu est de dématérialiser les coupons de réduction ou d'offres spéciales, en les attachant directement à la carte de paiement du consommateur. Les offres "achetées" en ligne sont simplement enregistrées sur son compte et lorsque le client règle avec sa carte un produit concerné, la startup détecte la transaction et rembourse, sous 48 heures, le paiement effectué.
Les avantages sont à la fois d'éliminer les coupons à imprimer et, pour le commerçant, de disposer d'informations précises sur l'utilisation de ses offres (qui peuvent être suivies par Womply). En revanche, il faudra faire accepter au client de payer normalement le produit ou service, en sus du coupon, quitte à être remboursé plus tard...
Commençons cependant par une annonce émanant de la Technology Credit Union : celle-ci va devenir, début 2012, le premier établissement bancaire déployant sur ses GABs ("guichets automatiques de banque") la solution de paiement P2P ("de pair à pair") concoctée par PayPal, NCR et S1 et dévoilée le mois dernier.
La nouvelle fonction offerte aux clients de la petite "Credit Union" californienne (74 000 membres) leur permettra d'envoyer de l'argent à toute personne dans le monde, en saisissant simplement le numéro de téléphone mobile ou l'adresse de messagerie du destinataire. Ce dernier recevra les fonds sur son compte PayPal, qu'il devra créer s'il n'en possède pas un au préalable. Il reste à regretter qu'il ne soit pas possible de retirer l'argent ainsi transféré dans un autre distributeur, comme le propose déjà BBVA.
Tous les commerçants sont avides d'information sur leurs clients et visiteurs, et les responsables d'agence bancaire le sont tout autant. Pour répondre à leurs attentes, Euclid vient de lancer une solution d'analyse de trafic à la fois riche et simple à mettre en œuvre.
La startup exploite en effet les interfaces WiFi de leurs smartphones pour collecter et analyser les informations sur les personnes qui s'arrêtent devant une vitrine et/ou pénètrent dans la boutique (ou l'agence). Il lui suffit donc d'installer quelques détecteurs bon marché pour remplir son rôle. La technique employée permet ainsi de recueillir des données assez précises (fréquence et durée des visites, par exemple) et d'en suivre l'évolution dans le temps.
Euclid prend soin de préciser que, si les informations (individualisées) qu'elle utilise sont collectées à l'insu des consommateurs, elles n'incluent aucune donnée personnelle identifiable.
La seule réelle inconnue de l'approche adoptée est celle du taux de propriétaires de smartphones laissant en permanence l'accès WiFi activé sur leur appareil. Selon les habitudes des utilisateurs en la matière, les analyses réalisées pourraient être faussées...
A l'origine, Plastyc se positionne comme une alternative économique à la banque traditionnelle, en offrant aux populations non ou sous-bancarisée une solution de compte pré-payé en ligne, avec une carte ad hoc.
Elle propose désormais aussi à ses clients un compte d'épargne, entièrement virtuel. L'argent mis de côté via les services en ligne de la startup ne quitte en effet jamais le compte principal mais il devient impossible de l'utiliser, en particulier avec la carte prépayée qui l'accompagne, sans en demander d'abord la mise à disposition, toujours par internet.
L'objectif est donc d'inciter les utilisateurs à constituer des réserves, sans s'embarrasser des démarches nécessaires à l'ouverture d'un vrai compte d'épargne. En contrepartie, les clients ne percevront pas d'intérêts et c'est la raison pour laquelle Plastyc a établi un partenariat avec SaveUp (déjà évoqué à propos de Bank of the West), pour récompenser les plus économes.
Dans la vague actuelle des nouvelles solutions de couponing, promotions et autres offres groupées, Womply débarque avec une approche, plutôt originale (quoique rappelant un peu une expérimentation d'American Express), focalisée sur la simplicité.
Le principe retenu est de dématérialiser les coupons de réduction ou d'offres spéciales, en les attachant directement à la carte de paiement du consommateur. Les offres "achetées" en ligne sont simplement enregistrées sur son compte et lorsque le client règle avec sa carte un produit concerné, la startup détecte la transaction et rembourse, sous 48 heures, le paiement effectué.
Les avantages sont à la fois d'éliminer les coupons à imprimer et, pour le commerçant, de disposer d'informations précises sur l'utilisation de ses offres (qui peuvent être suivies par Womply). En revanche, il faudra faire accepter au client de payer normalement le produit ou service, en sus du coupon, quitte à être remboursé plus tard...
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