Dans un contexte morose pour l'épargne, les taux d'intérêt atteignant des niveaux historiquement bas, la finance participative promet des rendements attractifs. Miroir aux alouettes ? L'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir dénonce des pratiques abusives dans le secteur. Mais est-elle vraiment objective ?
La question se pose immédiatement quand l'épais dossier [PDF] qu'elle consacre au sujet s'ouvre sur une citation d'un ancien directeur de la FSA (régulateur britannique du secteur financier) déclarant que les placements participatifs augurent d'une catastrophe à un horizon de 5 à 10 ans. Il semble extrêmement regrettable d'instruire ainsi le dossier à charge alors que la protection des consommateurs mériterait l'objectivité vis-à-vis d'entreprises jeunes, qui, certes, commettent des erreurs (jusqu'à la faute, pour certaines), mais, surtout, ont tout intérêt à conquérir la confiance de leurs futurs clients.
L'argumentaire critique développé par UFC-Que Choisir s'articule autour de 3 constats principaux, tirés (a priori) de l'observation de 337 opération de financement réalisées sur 6 plates-formes françaises : la sélection des dossiers proposés aux consommateurs serait opaque et sujette à caution, les rendements promis minimiseraient les risques de défaut et les sites de crowdfunding ne respecteraient pas leurs obligations légales. Tentons une analyse critique de ces différents points, effectivement inquiétants de prime abord…
Globalement, le cœur du « litige » engagé par l'association porte sur la dissimulation supposée des risques encourus par les apporteurs de fonds : des présentations beaucoup trop optimistes, des simulations de rendement ignorant les risques de perte, des estimations de taux de défaut sous-estimées… Qu'en est-il exactement ? Il m'est impossible ici de reprendre tous les reproches formulés un à un mais prenons quelques exemples illustratifs d'une subjectivité patente qui ne rend service à personne.
Souligner l'absence des publication légales de leurs comptes annuels par 8% des entreprises à financer peut-il être reproché aux plates-formes de crowdfunding alors qu'il s'agit d'un fléau de notre économie ? Reprendre les calculs de risque de défaut à partir de statistiques nationales en ignorant le retour d'expérience de la finance participative (et ses aspects responsabilisants) ? Propager l'idée que les entreprises demandeuses sont celles qui ne sont pas jugées fiables par leur banque ? Introduire la confusion entre le risque en capital et les retards de remboursement ? Pourquoi cet acharnement ?
La finance participative est jeune, elle n'est certainement pas (encore) parfaite. Il est possible que certains acteurs franchissent les limites : ceux-là ne résisteront pas aux cycles d'évolution naturels et il est normal de les sanctionner. Les autres (les plus nombreux ?) sont encore à la recherche de leur modèle économique et de la confiance de leurs clients : ils n'ont d'autre choix, pour ce faire, que de renforcer leur transparence (dont il est vrai qu'elle laisse souvent à désirer). Plutôt que de les stigmatiser avant même qu'ils n'atteignent la maturité, il serait plus constructif de les aider à s'améliorer !
La question se pose immédiatement quand l'épais dossier [PDF] qu'elle consacre au sujet s'ouvre sur une citation d'un ancien directeur de la FSA (régulateur britannique du secteur financier) déclarant que les placements participatifs augurent d'une catastrophe à un horizon de 5 à 10 ans. Il semble extrêmement regrettable d'instruire ainsi le dossier à charge alors que la protection des consommateurs mériterait l'objectivité vis-à-vis d'entreprises jeunes, qui, certes, commettent des erreurs (jusqu'à la faute, pour certaines), mais, surtout, ont tout intérêt à conquérir la confiance de leurs futurs clients.
L'argumentaire critique développé par UFC-Que Choisir s'articule autour de 3 constats principaux, tirés (a priori) de l'observation de 337 opération de financement réalisées sur 6 plates-formes françaises : la sélection des dossiers proposés aux consommateurs serait opaque et sujette à caution, les rendements promis minimiseraient les risques de défaut et les sites de crowdfunding ne respecteraient pas leurs obligations légales. Tentons une analyse critique de ces différents points, effectivement inquiétants de prime abord…
Globalement, le cœur du « litige » engagé par l'association porte sur la dissimulation supposée des risques encourus par les apporteurs de fonds : des présentations beaucoup trop optimistes, des simulations de rendement ignorant les risques de perte, des estimations de taux de défaut sous-estimées… Qu'en est-il exactement ? Il m'est impossible ici de reprendre tous les reproches formulés un à un mais prenons quelques exemples illustratifs d'une subjectivité patente qui ne rend service à personne.
Souligner l'absence des publication légales de leurs comptes annuels par 8% des entreprises à financer peut-il être reproché aux plates-formes de crowdfunding alors qu'il s'agit d'un fléau de notre économie ? Reprendre les calculs de risque de défaut à partir de statistiques nationales en ignorant le retour d'expérience de la finance participative (et ses aspects responsabilisants) ? Propager l'idée que les entreprises demandeuses sont celles qui ne sont pas jugées fiables par leur banque ? Introduire la confusion entre le risque en capital et les retards de remboursement ? Pourquoi cet acharnement ?
La finance participative est jeune, elle n'est certainement pas (encore) parfaite. Il est possible que certains acteurs franchissent les limites : ceux-là ne résisteront pas aux cycles d'évolution naturels et il est normal de les sanctionner. Les autres (les plus nombreux ?) sont encore à la recherche de leur modèle économique et de la confiance de leurs clients : ils n'ont d'autre choix, pour ce faire, que de renforcer leur transparence (dont il est vrai qu'elle laisse souvent à désirer). Plutôt que de les stigmatiser avant même qu'ils n'atteignent la maturité, il serait plus constructif de les aider à s'améliorer !