Nickels, qui vient de boucler son premier tour de financement, est une de ces jeunes pousses, de plus en plus nombreuses ces derniers temps, qui se donnent pour mission d'améliorer le bien-être financier des consommateurs. Elle s'attaque d'abord à ce qui constitue la source principale de stress et de fragilité aux États-Unis : la carte de crédit.
Même si on connaît la passion historique des américains pour cet instrument, les statistiques donnent le vertige : 45% des ménages entretiennent un passif, dont la valeur moyenne atteint environ 6 000 dollars, leur occasionnant plus de 110 milliards de dollars de frais et intérêts chaque année ! Et la situation économique présente, avec ses records d'inflation, risque d'accroître les dérives et de continuer à plonger toujours plus d'individus dans une spirale d'endettement et, dans le pire des cas, dans la précarité.
Le nouveau coach de carte de crédit, mis gratuitement à la disposition du grand public, propose un accompagnement personnalisé afin d'éviter le pire et, surtout, revenir à des usages raisonnés. Pour ce faire, la procédure d'inscription invite l'utilisateur à connecter ses comptes existants (par l'intermédiaire de l'incontournable Plaid). Dès lors, une analyse des transactions sert de point de départ à la création d'un plan d'optimisation spécifique, évolutif, assis sur de robustes fondations en sciences comportementales.
Les domaines d'intervention couverts sont variés. La priorité porte évidemment sur le remboursement des dettes accumulées, à travers une stratégie adaptée à chaque cas particulier, et aux changements qui surviennent dans le temps. Il s'agit par exemple de déterminer quelle carte doit être soldée le plus rapidement ou d'identifier des options moins coûteuses. Mais les conseils peuvent aussi cibler, entre autres, la résiliation des abonnements superflus ou les actions permettant de renforcer le score de crédit.
Si Nckels distribue son service, en direct, sans frais, c'est que son modèle économique repose sur les ventes aux institutions financières, auxquelles la startup vante une équation de valeur extrêmement attractive. En effet, elle ne se contente pas de défendre l'intérêt de contribuer au bien-être de leurs clients. Elle met surtout en avant les bénéfices concrets à retirer de son approche, dont le plus percutant est l'opportunité à plusieurs centaines de milliards de dollars de re-capturer les encours de carte de crédit.
En effet, une des méthodes les plus simples de réduction des coûts générés par les taux d'intérêt prohibitifs consiste à négocier un refinancement, par l'intermédiaire d'un prêt personnel. Dans l'industrie américaine, qui sépare assez nettement les fournisseurs de carte de crédit et la plupart des banques et autres « credit unions » (plus spécialement visées), l'avantage concurrentiel offert est net. Plus subtil, la hausse promise du score de crédit représente également un potentiel de développement du volume d'affaires.
Si les démarches en faveur de la sérénité financière des familles tendent à se répandre un peu partout dans le monde, ce seul argument peine à trouver un écho dans les entreprises auxquelles elles s'adressent. Dans le cas de Nickels, ce qui fait la différence est donc bien cette approche de démonstration d'un retour économique possible (et réaliste) sur ce genre de services. Rien ne sera jamais plus convaincant pour les décideurs que de leur faire miroiter un impact positif sur leurs résultats…